Il arrive que les structures formelles et les métaphores géométriques qui leur sont associées portent dans certaines circonstances l'essentiel de la signification des phénomènes. C'est le cas pour “l'acting out” de Vincent Peillon qui a proprement cassé l'habituelle triangulation de la communication sarkozyenne. En effet quand on est trois débatteurs il y a trois structures formelles possibles de débat :
Dans un débat authentique chacun voit les deux autres et peut ajuster sa stratégie discursive et sa rhétorique en fonction des positions respectives sur le thème lancé. Dans un débat dégénéré un seul participant voit les deux autres et dispose d'un avantage certain car il peut adapter son discours à chacun d'eux de façon à se placer dans une position équidistante sur le plan des idées, une position qu'il n'aura aucun mal à tenir car elle lui est déjà attribuée sur le plan formel ! En fait le triangle obtenu in fine est ce qu'on appelle un triangle plat … c'est une variante de la triangulation chère aux spin-doctors qui gèrent la communication de l'Elysée, façon Buisson …
Au degré zéro on a trois discours autonomes séparés.
Casser les débats dégénérés …
est donc devenu un acte de résistance médiatique. La méthode résulte du but poursuivi car respecter les us et coutumes de la “morale journalistique” c'était prendre le risque certain qu'un idiot utile comme il y a en tant au PS vienne occuper la position de gauche (sur le schéma …). Histoire de se faire voir et de cumuler du temps d'antenne …
Le 14 janvier marquera peut-être l'an 1 de la résistance sémiotique au sarkozysme rampant …