Le capitalisme a digéré la crise
Prévoir n’est pas le point fort des économistes. Bien peu parmi eux avaient anticipé la crise financière de 2008 : c’est donc avec prudence qu’on annoncera une nouvelle année en croissance. La difficulté de prévoir tient à la nature même du système capitaliste mondialisé : tout événement local peut désormais provoquer un retentissement global à la manière des phénomènes météorologiques. De plus, étant fondé sur l’innovation, le capitalisme ne progresse jamais que de crise en crise, puisque toute innovation est risquée et que toute innovation, y compris financière, n’est pas promise au succès. Mais ce système complexe, malgré ses pannes, s’avère de plus en plus résistant parce que mondial : un accident ici est vite compensé par un progrès là-bas. Quand les Etats-Unis ralentissent, la Chine ou l’Inde accélèrent et l’équilibre d’ensemble se rétablit. Ainsi, les prophètes les plus disqualifiés par la récente récession se trouvent être les prophètes de malheur. Les Jérémie nous avaient annoncé la crise finale du capitalisme : il n’y a pas un an, la presse française s’interrogeait doctement sur le retour de Karl Marx et la validité de ses prédictions. Les plus modérés ne juraient que par Keynes (une icône aussi illisible et périmée que Marx), promettant, ou espérant que “plus rien ne serait comme avant”. Des chefs d’Etat, à l’affût de nouveaux pouvoirs, promettaient une économie mondiale dorénavant sous contrôle et suffisamment réglementée pour que toute crise soit bannie par décret.
Et bien, à l’aube de 2011, le nouveau capitalisme mondial ressemble étrangement à l’ancien : l’innovation, le profit, l’échange restent pour notre temps, les seuls moteurs connus du développement. Seules les banques sont soumises à quelques nouvelles règles, modestes, propres à renforcer leur sécurité : elles sont surtout, spontanément, devenues plus prudentes. Les riches continuent donc à s’enrichir mais, partout dans le monde, s’élèvent en masse de nouvelles classes moyennes. Les véritables victimes sont les peuples incarcérés par leur gouvernement dans des économies non capitalistes et non mondialisées.
Ce capitalisme global n’a-t-il pas été sauvé par les interventions publiques ? De fait, rendons grâce aux gouvernements du G20 pour n’avoir pas fermé les frontières comme en 1930, ni allumé l’inflation comme en 1975. “Ne pas nuire”, en économie comme en médecine, est la première vertu. Sans doute, devrait-on pareillement se féliciter de l’action des Banques centrales : au contraire de 1930, elles ont abondé le marché en liquidités, ce qui a empêché la panique des épargnants mais sans relancer pour autant la croissance. La relance ne procède jamais que des entrepreneurs : ne pas nuire à l’économie exige de ne pas faire fuire les entrepreneurs.
Le regain attendu de la croissance dans les pays développés en 2011, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, ne devrait pas résorber pour autant le chômage. La “croissance sans l’emploi” devient une norme regrettable dans ces régions, essentiellement parce qu’une partie de la population n’est pas qualifiée pour des emplois complexes, tandis que les métiers manuels sont exportés là où les salaires sont bas. Il n’existe pas de solution à court terme, sauf à baisser les salaires, ce qui est socialement inconcevable. Il reste à élever le niveau de l’éducation, ce qui exigera une génération. On devrait aussi envisager sérieusement l’hypothèse de la réindustrialisation. On en perçoit des signes aux Etats-Unis, où General Electric, par exemple, rapatrie certaines fabrications. De nouvelles techniques (nanotechnologies) et la crainte fondée de se voir dérober les secrets de production rendent la réindustrialisation viable. 2011, An 1 de la réindustrialisation ?
Guy Sorman -03 janvier 2011 à 12:15 | Lien permanent
MA REPONSE
Monsieur Sorman, je vous reconnais deux qualités : l’amour de la liberté pour vous et pour autrui, une manière directe d’annoncer la couleur. Chez vous, pas de langue de bois. Je vous en sais gré.
Dans ma dernière contribution, envoyée le 2 janvier en cours sur votre blog, à l’article « 2011 Le rebond américain ? », j’écrivais : « Bref, les enseignements de Marx sont d’une brûlante actualité. Encore faut-il le lire, ou mieux encore l’étudier, avant d’en parler. Il ne me paraît pas que ce soit le cas de la plupart de mes contradicteurs. Quant à Guy Sorman, il l’a peut-être lu, mais avec un a priori favorable aux capitalistes. En partant de ce point de vue-là, GS a raison : le marxisme est l’ennemi mortel des capitalistes. C’est d’ailleurs pour cette raison que GS et les autres économistes porte-voix des capitalistes n’arrêtent pas de dire que Marx est dépassé ou pire est mort, mais ils en parlent sans arrêt. Le mort se porte bien. Il hante les nuits de ceux qui ont mauvaise conscience.
Bingo ! Dans votre dernière livraison, vous ne pouvez vous empêcher de faire référence à Marx. Il est aussi illisible et périmé que Keynes, dites-vous. Par illisible, je comprends qu’en réalité, vous n’avez rien compris.
Toute la suite de votre papier donne pourtant raison à Marx, et vous n’en êtes même pas conscient.
L’innovation, le profit, l’échange ne sont pas des denrées propres au capitalisme. Toute société, capitaliste ou pas, fonctionne grâce à ces moteurs.
« Les riches continuent donc à s’enrichir mais, partout dans le monde, s’élèvent en masse de nouvelles classes moyennes. ». Vous avez raison. Mais cette juste constatation ne vous inspire rien ?
Je crains que non, tout simplement parce que vous n’avez que survolé Marx. Et pourtant, dans une de vos réponses, dans le cadre du débat inspiré par votre article « 2011 : le rebond américain ? », vous pensiez avoir triomphé en glosant sur l’échec de Marx à propos de sa projection sur la réalisation de la baisse tendancielle du taux de profit. D’après vous, cette fameuse baisse n’a pas eu lieu, et vous concluiez donc à la victoire du capitalisme.
Je vous avais répondu que cette baisse tendancielle a bien eu lieu dans la sphère des pays capitalistes développés, mais que pour échapper à ses effets, les grands entrepreneurs de ces pays riches ont délocalisé leur production vers les pays à bas coûts. Vous le confirmez vous-même dans cet article.
Mais ne voilà-t-il pas que ce que vous appelez les classes moyennes, je suis curieux de savoir comment vous les définissez, s’élèvent en masse dans le monde. A votre approximation près (à propos des classes moyennes), je suis d’accord avec vous.
Plus loin dans votre article, vous faites l’hypothèse d’une ré-industrialisation des pays développés. Là encore je suis d’accord avec vous. Même si je ne partage pas totalement vos considérants.
Si donc, ce que vous baptisez les classes moyennes se développent en masse, c’est le signal d’une augmentation de leur salaire. D’où une baisse tendancielle du taux de profit des entrepreneurs des pays développés qui sont venus s’établir dans les pays à bas coûts. L’exemple de la Chine est de ce point de vue très frappant. Des luttes sociales énormes ont contraint la quasi-totalité des patrons à augmenter de façon importante les salaires de leurs salariés.
La baisse tendancielle du taux de profit poursuit son avancée inexorable, dans le monde entier. Par rapport à la prévision de Marx, envisagée seulement pays par pays, les effets de cette loi seront plus longs à se faire sentir, mondialisation oblige.
Vous oubliez une autre thèse de Marx, liée à la loi sur la baisse tendancielle du taux de profit, qui pourtant se vérifie aujourd’hui. Dans le cours de son évolution, le capitalisme produit son propre fossoyeur : la classe ouvrière. Aujourd’hui, il est plus juste de parler de classe salariale.
Dans chaque pays sous-développé, où les capitalistes délocalisent leurs activités, ils créent une classe ouvrière, aux droits sociaux inexistants et au salaire juste suffisant pour qu’elle reconstitue sa force de travail. Petit à petit, ces nouveaux ouvriers, qui avant d’être ouvriers étaient dispersés, sont rassemblés dans de grandes unités de production. Les conditions sont donc réunies pour que les premières bribes de leur conscience de classe apparaissent. D’où l’éclatement de mouvements sociaux, de mieux en mieux organisés. Résultat, les patrons immigrés sont déjà en train de vivre ce qu’ils ont vécu dans leur riche pays d’origine avec leurs ouvriers, et plus largement salariés. Ils le vivront de plus en plus. A savoir, augmenter les salaires de leurs nouveaux ouvriers, améliorer leurs droits sociaux.
C’est exactement ce qui est en train de se passer en Chine, que je ne tiens évidemment pas pour un pays socialiste, mais de plus en plus pour un pays capitaliste. Une des caractéristiques du capitalisme, c’est que les moyens de production sont privatisés et que ceux qui y travaillent sont salariés. C’est de plus en plus le cas en Chine.
La satisfaction des revendications des salariés provoque la baisse tendancielle du taux de profit. Y compris dans les pays sous-développés ou émergents.
Les zones de tranquillité, à travers le monde, pour les capitalistes se réduisent inéluctablement comme peau de chagrin, au moins à moyen terme, si ce n’est à long terme.
Monsieur Sorman, si vous étiez un analyste sérieux vous inscririez vos analyses dans le moyen et le long terme. Au lieu de quoi, vous restez rivé sur 2011. Et même à court terme, votre analyse optimiste du point de vue capitaliste ne tient pas debout. Vous faites comme si n’existaient pas d’énormes bulles financières assises sur la spéculation, dont la valeur est considérablement plus élevée que celle des actifs, reposant sur le travail (économie réelle).
Je ne vais pas entrer dans les détails, parce que je suis déjà très long, mais je veux simplement vous rappeler qu’en 2011 et ensuite, le monde entier vit sous la terrible menace de la gigantesque quantité de CDS (Credits Default Swape). Oserez-vous prétendre le contraire ? A quand l’explosion ? C’est une question de peu d’années. Et s’il n’y avait que la bulle des CDS.
Nos Cassandre annonce-t-il les malheurs de la Cité ou les souhaitent-ils ? Pas clair.
Rédigé par : Guy Sorman | 04 janvier 2011 à 23:47
MA REPONSE
Puisque me voilà devenu Cassandre, souvenez-vous de ce que disait Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Il est donc clair qu’il n’est nul besoin de souhaiter quoi que ce soit. Le système fait lentement son œuvre. Mais pour le voir, il faut au moins penser à moyen terme.
Permettez-moi de souhaiter que les salariés de ces pays émergents, scandaleusement surexploités par les capitalistes immigrés, relèvent de plus en plus la tête.
J’ai eu la preuve que vous ne pensiez qu’à court terme, à l’occasion de ce qui n’est apparu au grand public qu’à partir du 15 septembre 2008, la faillite de Lehman Brothers. Vous reconnaissez vous-même que vous ne l’avez pas anticipé, comme bien de vos confrères libéraux.
Les économistes antilibéraux, dès la constitution des bulles financières (informatique, subprimes, CDS,…..)et la création de multiples produits dérivés ont immédiatement vu que les crises du capitalisme allaient se succéder à jet continu. Au point de n’en former plus qu’une, dans laquelle nous sommes toujours, et de laquelle nous ne sortirons que par un rejet du capitalisme. Nous sommes dans une crise en W, avec de moins en moins de rémission en U.
Ce qui fait que la crise actuelle n’a rien à voir avec les précédentes, c’est qu’aujourd’hui le capitalisme est déconnecté de l’économie réelle. Il y a plus à gagner en spéculant qu’en investissant dans la production industrielle. Les avoirs sont donc de plus en plus gagés sur du vent.
Cela étant dit, je remarque que vous fuyez le débat de fond.
L'ironie ne peut tenir lieu de réponse.
" c’est qu’aujourd’hui le capitalisme est déconnecté de l’économie réelle. "
C'est idiot cette réflexion: L'économie réel est aussi capitaliste.
D.J
Rédigé par : D.J | 05 janvier 2011 à 17:37
MA REPONSE
DJ fait l’âne pour avoir du son. La crise actuelle et insoluble du capitalisme mondial est due à l’énorme quantité de capitaux spéculatifs, circulant d’une bourse à l’autre à la vitesse de la lumière. Cette quantité a une valeur incommensurablement supérieure à celle du capitalisme industriel, autrement appelé économie réelle. Voilà ce que j’appelle la déconnexion.
@ Robet Mascarelle,
Si le capitalisme financier était déconnecté de l'économie réel; cette dernière n'existerait tout simplement pas.
La spéculation est aussi vieille que le capitalisme lui-même. La machine a toujours tendance à s'emballer. Mais c'est aussi les prises de risques spéculatifs qui font que ce système est viable pour l'économie réel.
D.J
Rédigé par : D.J | 06 janvier 2011 à 17:33
MA REPONSE
DJ, votre refus de connaître l’œuvre de Marx, vous met dans un état de confusion intellectuelle qui fait peine à lire.
Le capitalisme en 2011 est caractérisé par une domination du capitalisme spéculatif sur l’économie réelle. Reconnaissez-vous, au moins, qu’aujourd’hui, il est plus rentable pour un capitaliste de jouer son argent en bourse plutôt que de l’investir dans la production ?
Il est tout à fait exact que la spéculation est aussi vieille que le capitalisme lui-même. Là, n’est pas le problème. Il ne me gêne pas de dire que la spéculation financière a pu jouer un rôle positif. C’était le temps où elle permettait de dégager des capitaux afin de financer de grands projets industriels.
Le 15 août 1971, Richard Nixon, alors président des Etats-Unis, a fait prendre un virage, aux conséquences considérables, au capitalisme américain. Il a décrété unilatéralement le dollar américain inconvertible en or, mettant à bas les accords de Bretton Woods signés le 22 juillet 1944. Cette décision a progressivement transformé le capitalisme mondial.
A partir d’août 1971, les Etats-Unis se sont mis en situation d’inonder le monde en dollars. Les grandes transactions commerciales internationales, pour le pétrole notamment, ont lieu obligatoirement en dollars. Résultat, la masse des dollars en circulation à travers le monde a atteint une valeur gigantesque, largement supérieure à la valeur des actifs réels des Etats-Unis.
Dès lors, cette déconnexion entre l’économie réelle et le capitalisme spéculatif, appelé par euphémisme capitalisme financier, est allée grandissante. Dès 1867, Marx, envisageant l’évolution du capitalisme tel que nous le subissons aujourd’hui, parlait « d’argent qui pond de l’argent, monnaie qui fait des petits ».
On est en plein dedans.
@ Robert,
On commence à connaître la ritournelle anti-capitaliste où la finance sont les méchants spéculateurs egoïstes et l'économie réel qui sont les bons, victimes de ces derniers.
Si vous pouvez continuer à trouver tout ce que vous voulez dans les magasins et que les entrepreneurs continuent a faire leur business ( il n'y a aucunes villes sans grues ) c'est que le capitalisme financier est toujours connecté à l'économie réel. Il n'y a pas de panne d'investissements; même si la crise a freiné cela.
Maintenant des parasites il en existe dans tout les domaines économiques et sociale y compris la finance. Mais arrêtez d'en faire des généralités.
D.J
Rédigé par : D.J | 07 janvier 2011 à 17:50
Marx est à l'économie ce que l'astrologie est à la science. C'est à dire une croyance. Du reste les oeuvres de Marx en librairie ne devraient plus être au rayon économie, mais à celui de l'ésotérisme.
D.J
Rédigé par : D.J | 07 janvier 2011 à 19:05
MA REPONSE
Pauvre DJ, ne rien connaître à Marx, mais le critiquer quand même, ce n’est pas de l’ésotérisme c’est de la charlatanerie.
Cela dit, à voir la façon dont vous mésinterprétez mes propos, je ne suis pas étonné que vous ne compreniez goutte à Marx. A supposer que vous en ayez lu une ligne au moins.
Je ne vois pas ce qui vous permet de comprendre de ce que j’ai écrit sur ce blog, que « la finance sont les méchants spéculateurs égoïstes et l’économie réelle qui sont les bons, victimes de ces derniers ».
Le 26 décembre à 23h21, je répondais à l’article de Guy Sorman « 2011 : Le rebond américain ? » : « Je vous rejoins sur un point : je n’oppose pas le mauvais capitalisme financier au bon capitalisme industriel. A supposer qu’il y ait deux capitalismes, leur imbrication est tellement inextricable qu’il est vain de les séparer et, qui plus est, de les opposer. »
" je n’oppose pas le mauvais capitalisme financier au bon capitalisme industriel. A supposer qu’il y ait deux capitalismes, leur imbrication est tellement inextricable qu’il est vain de les séparer et, qui plus est, de les opposer. "
C'est vous qui disiez plus haut que l'un est déconnecté de l'autre. Et maintenant vous dites qu'ils sont inséparable. Bonjours la contradiction.
Quand à Marx si je n'est pas lu ses oeuvres; d'autres l'ont fait à ma place tel F-A Hayek dont j'ai lu ses oeuvres:
" droit,législation et liberté " en trois volumes. Il ma bien convaincu de la stupidité du marxisme et du socialisme
Quand à vous on se demande si vous avez bien compris Marx pour insinuer qu'en URSS, le marxisme ne fut jamais appliqué ou détourné de ses principes par Lénine. A moins qu'il s'agit de mauvaise foi.
Du reste on dit que ceux qui ont lu Marx se sont les communistes et ceux qui l'ont compris se sont les anti-communistes.
D.J
Rédigé par : D.J | 07 janvier 2011 à 23:00
MA REPONSE
Sacré DJ, la lecture de FA Hayek ne vous aide pas à saisir les subtilités de l’économie et encore moins du langage.
A ceux qui ne connaîtraient pas Friedrich August von Hayek, pape du libéralisme contemporain, je tiens à préciser que cet économiste est décédé en 1992. Qu’ainsi, tout au long du règne de Pinochet au Chili, à partir de septembre 1973, il en a été le maître-penseur.
Alors que Karl Marx, que les libéraux économiques tiennent pour comptable de ce qu’a fait l’Union Soviétique à partir de 1917, est mort en 1883.
Je vais maintenant mettre les points sur les I. Le capitalisme industriel et le capitalisme financier, par leur imbrication, constituent le capitalisme.
De plus en plus d’entreprises, en France et dans le monde, sont la propriété de fonds de pension. Les gestionnaires de ces fonds de pension font peu de cas des entreprises qu’ils contrôlent, encore moins des salariés qui y travaillent et du pays où est sise l’entreprise. Capitalisme industriel et capitalisme financier sont donc bien imbriqués.
Ce que je dis-là n’entre pas en contradiction avec le fait que je dise que le capitalisme (capitalisme industriel + capitalisme financier) est de plus en plus déconnecté de l’économie réelle, tout simplement parce qu’aujourd’hui, il y a plus d’argent à gagner en spéculant qu’en investissant. Cela est si vrai, que la masse des capitaux circulant à travers le monde à la vitesse de la lumière est d’une valeur incommensurablement plus élevée que la valeur des actifs.
Dans une économie saine, capitaliste ou pas, les monnaies doivent être gagées sur des actifs réels. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, surtout pour le dollar US. C’est cela, la déconnexion du réel, cher DJ.
" Sacré DJ, la lecture de FA Hayek ne vous aide pas à saisir les subtilités de l’économie et encore moins du langage. "
Vous avez raison. Pour les subtilité de l'économie je lirais dorénavant les ouvrages de Rika Zaraia.
Quand au Chili; c'est Milton Fiedman et non Hayek. Et c'est du reste pourquoi aujourd'hui le Chili est le pays le mieux développé économiquement.
D.J
Rédigé par : D.J | 08 janvier 2011 à 15:44
MA REPONSE
A tout prendre, lire Rika Zaraï peut vous êtes profitable. Ses fameux bains de siège aux plantes, vous éclairciront peut-être l’esprit. Permettez-moi ce mauvais mot : bain de siège = lavage de cerveau.
Au moins, ce débat présente l’avantage de vous faire sortir du bois. Ils ne doivent pas être nombreux ceux qui, aujourd’hui, se réclament de Pinochet. Vos congénères ultralibéraux sont plus fourbes que vous. Je vous sais gré de votre franchise. Tiens, je suis curieux de savoir ce que Guy Sorman pense de Pinochet.
Votre pointillisme vous pousse à ergoter sur le point de savoir si c’est plutôt Milton Friedman que Friedrich Hayek qui a été le maitre-penseur de Pinochet. Les deux personnages ont participé ensemble à la création, en 1947, de la Société du Mont-Pèlerin. Une « boîte à idées » dont l’objectif déclaré était de refouler le socialisme, mais aussi plus largement la « pensée unique » keynésienne alors en vogue en Europe et aux Etats-Unis.
En 1981, s’est tenu une rencontre régionale de la Société du Mont-Pèlerin à Vina del Mar au Chili. Ce lieu apparaît hautement symbolique du soutien que ladite Société et Friedrich Hayek, lui-même, accordaient à l’expérimentation économique en cours à ce moment-là au Chili.
D’après vous, si je vous ai bien compris, c’est grâce à Pinochet, qui n’est plus au pouvoir au Chili depuis 1990, que ce pays est, aujourd’hui, le plus développé économiquement de tous les pays de l’Amérique latine.
Ce propos de propagande fanatique est du même tonneau que ceux que tenaient Georges Marchais en 1989, qui, quand tombait le Mur de Berlin, disait encore : « Le bilan des Pays de l’Est est globalement positif ».
Mais voyons ce qu’il en est en réalité.
C’est vrai que dans les années 90, la presse capitaliste internationale a parlé du miracle économique chilien. Les forts taux de croissance constatés certaines années, sous Pinochet, étaient la contrepartie de récessions encore plus fortes les ayant précédés.
Mais surtout, il me paraît plus intéressant de savoir qui a bénéficié de la politique de Pinochet et qui en a été victime ?
Si les classes aisées ont bénéficié de l'expansion économique, ce fut moins le cas des classes populaires. Ainsi, entre 1974 et 1989, les revenus des 10% des ménages chiliens les plus riches ont augmenté 28 fois plus vite que les 10% des ménages chiliens les plus pauvres (dans Le Figaro du 13 mars 1990). A la fin de la dictature, en 1990, la pauvreté touche 39% des chiliens. Ce chiffre sera réduit de moitié durant les 13 années suivantes de gouvernement démocratique, mais le pays reste très inégalitaire : « la tranche des 20% les plus pauvres de la population reçoit seulement 3,3% des revenus totaux du pays, tandis que celle des 20% les plus riches en reçoivent 62,6% ».
Dans « Le Figaro.fr » du 15 octobre 2007, connu pour son orientation gauchiste, on peut lire : « Pinochet veut rendre tout compromis irréversible. Il n'est pas un intellectuel, mais l'économie lui fournit un discours idéologique. Le régime se jette dans les bras d'un groupe de chercheurs issus de l'université de Chicago, dont plusieurs anciens élèves de Milton Friedman. Il s'agit d'étouffer le politique pour mieux libérer l'économie. Les entreprises publiques font le bonheur des amis du régime, enrichis à peu de frais. Le pays en gardera une structure capitalistique très concentrée et la légende d'un miracle économique. De 1976 à 1980, l'économie croît de 7 % par an, les réserves sont reconstituées, l'inflation tombe de 500 % à 30 %. Le bilan social est moins brillant : le niveau moyen des salaires chute de 30 % entre 1974 et 1980, le chômage double, la dénutrition gagne du terrain dans les campagnes. En 1983, le Chili n'échappe pas à la crise de la dette. Le 11 mai, ouvriers, mineurs du cuivre, et étudiants organisent la première protesta. Pinochet, venu survoler le rassemblement d'un hélicoptère, la balaye d'une réplique devenue célèbre : « Il ne se passe rien. » Les syndicats persistent. En 1984, 24 personnalités de l'opposition, dont les futurs présidents Patricio Aylwin et Ricardo Lagos portent plainte contre le chef de l'État pour fraude fiscale et détournement de fonds. Le mythe d'une vie spartiate s'effrite - « je ne fume pas, je ne bois pas et j'ai des goûts très simples », se plaît alors à répéter Pinochet. Au dire du journaliste Pablo Azocar, le dictateur aurait au moins multiplié par cinquante son patrimoine depuis le coup d'État, entre commissions sur les ventes d'armes et achat de propriétés à vil prix. »
Et les retraités, quel fut leur sort ? Le système de retraite a été réformé. Cette réforme a été citée en exemple par de multiples institutions internationales. Entre libéraux on se soutient. La réforme a consisté en une substitution d'un système de pensions publiques par des pensions privées, financées par capitalisation. Mais si les caisses de capitalisation ont été très rentables, faute de concurrence entre elles, la rentabilité des placements qu'elles ont offerts a été décevante; par ailleurs, la réforme a simplement consisté à déplacer le problème des retraites vers les pensionnés. Le système ancien était insoutenable pour les finances publiques chiliennes; en privatisant, on pensait que les Chiliens épargneraient plus pour leur retraite. Mais les Chiliens avaient d'autres priorités immédiates que d'épargner, et nombre d'entre eux n'ont pas pu le faire en quantité suffisante ; beaucoup d'autres, employés dans le secteur informel, n'ont pas cotisé du tout. Leurs pensions de retraite sont aujourd'hui très faibles et le système doit être de nouveau réformé.
Chouette bilan, vous n’trouvez pas ? Pauvre DJ. Mais j’y songe, je ne sais pas qui se cache derrière ces initiales. Peut-être êtes-vous un employeur ? Si c’est le cas, je comprends que vous défendiez le libéralisme économique. Quand même pas, jusqu’à défendre Pinochet. Si vous êtes un salarié, votre cas est désespéré. Il vous faudra prendre des centaines de bains de siège pour que, peut-être, vos idées s’éclaircissent et que vos yeux s’ouvrent.
@ Robert,
J'ai par principe de ne pas blairer les dictateurs. Et cela vaut pour Pinochet. Si le Chili est le pays le mieux développé à l'heure actuel; c'est premièrement: grâce au chicago boys de l'école Friedman: Et deux: grâce au retour de la démocratie post Pionochet et des nouveaux dirigeants qui ont continué de suivre l'école libéral de Friedman.
Pionochet fut, comme vient de le dire Sorman: hostile à l'économie de marché. C'est l'échec de sa politique économique qui l'a incité à recourir aux travaux des chicago boys.
Quand à mes initiales; elle ne cache rien du tout. Cliquez sur le lien et vous saurez tout de moi.
D.J
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/about.html
Rédigé par : D.J | 10 janvier 2011 à 19:09
MA REPONSE
DJ, je viens d’aller sur votre blog. Il ne m’a rien appris sur vous que je n’avais déjà compris à travers vos contributions sur le blog de Guy Sorman. Vous faites partie des libéraux-marchaisiens, mais en plus, vous n’avez même pas le souci de l’exactitude historique.
Pour votre culture, je vous signale que Pinochet n’a pas attendu d’échouer dans sa politique économique pour faire appel aux Chicago-boys de Friedman. Il a été porté au pouvoir par les Américains. Les Chicago-boys étaient pratiquement dans les fourgons de l’armée.
Vous et Guy Sorman, je vous mets au défi de produire le moindre texte dans lequel Pinochet aurait exprimé son rejet du capitalisme. Quoi qu’il en soit, ce qui compte ce ne sont pas les mots, ce sont les actes.
Maintenant, je veux tester tous les libéraux-marchaisiens fréquentant ce blog.
Si je vous pose la question : quels sont les points communs reliant les ci-devant Martin Bouygues, Serge et Olivier Dassault, Arnaud Lagardère, Ernest-Antoine Seillères, vous me répondrez aussitôt ce sont tous des hommes. Vous me répondrez presque aussi vite : ce sont tous des fils à papa, voire à grand-papa. Et je vous direz : Bravo ! Vous avez gagné le droit de me donner un troisième point commun.
Ne cherchez pas trop longtemps, je vais apaiser votre curiosité. Eh ! bien figurez-vous qu’ils ont tous érigé le mérite en vertu cardinale. Bref, ce sont des méritocrates acharnés. Pourquoi pas !
Leur cible ce sont les fonctionnaires, dont l’avancement programmé selon une grille statutaire les porte au paroxysme de la colère.
Ce disant, ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes ce qu’ils enseignent pour les autres.
Doivent-t-ils leur position à leurs mérites ou à leur naissance ? Poser la question, c’est bien sûr y répondre.
Pour autant, les cinq ci-devant ne sont pas forcément dénués de mérite, y compris dans leur action à la tête des entreprises dont ils ont hérité. Il n’en reste pas moins, qu’ils ne doivent d’être arrivés aussi rapidement au faîte des responsabilités qu’à leur naissance. Seraient-ils les derniers des cancres qu’ils seraient tout de même devenus les numéros un.
Vous allèguerez alors : oui mais, s’ils avaient été aussi mauvais, leur entreprise n’aurait pas résisté longtemps. J’accepte l’objection. Il n’empêche que la plupart du temps, dans ce cas-là, les fils à papa, incapables notoires, sont gentiment orientés vers des sinécures aussi inutiles que paradisiaques.
Je voudrais ajouter, que je n’ai rien contre ces cinq personnages. Je ne les ai mis en exergue que parce qu’ils sont connus du grand public. Mais en fait ils sont des milliers dans le même cas. Y compris dans des petites entreprises.
La plupart tiennent le même discours sur les mérites de la méritocratie. Ils ne l’envisagent d’ailleurs que si c’est eux qui décident du mérite de chacun.
Ainsi, il y a trois ou quatre ans, alors qu’en ma qualité de conseiller du salarié, j’assistais un salarié convoqué à un entretien préalable à son licenciement par son patron, dans une entreprise de transports bien connue des Ruthénois, et après que le licenciement ait pu être évité, s’est installé un climat plus serein entre le salarié, son employeur et moi-même. Une conversation courtoise s’est donc engagée. Très vite l’employeur a exprimé son souci pour l’avenir de notre pays. Considérant qu’il payait un trop lourd tribu à ses lourdeurs administratives, que les fonctionnaires avaient un trop grand pouvoir de blocage de la société, et que décidément tout serait bien mieux si leur avancement était organisé selon leurs mérites. Evidemment, il ne se posait pas la question de qui déciderez des mérites. Passons. Tout cela était dit très gentiment, avec l’apparence de l’évidence et du bon sens.
J’ai alors mis en avant les cinq fils des sus-dits. Le transporteur a tout de suite convenu que mes arguments ne manquaient pas de pertinence. Il a même reconnu que lui-même, homme d’une quarantaine d’années, avait pris la succession de son père, fondateur de l’entreprise. Mais ajouta-t-il aussitôt, « depuis que je la dirige sans partage, elle a beaucoup prospéré. »
C’est probablement vrai, lui dis-je, mais il n’empêche que si vous n’aviez pas été le fils du fondateur de l’entreprise vous ne seriez jamais arrivé directement et aussi vite à sa tête. Il en a encore convenu.
C’est alors que je lui ai précisé qu’intellectuellement parlant je n’étais pas forcément hostile à la reconnaissance du mérite comme méthode de promotion, dès lors que toute la société, toutes classes confondues, serait régie de la sorte et qu’auraient été posé démocratiquement les règles concernant la manière d’apprécier les mérites, et de qui jugerait de l’avancement de chacun.
Cela signifie, en premier lieu, que les règles régissant la transmission de la fortune, en un mot l’héritage, devront être revues de fond en comble.
Autant vous dire que là, j’avais mis le doigt sur l’intouchable, sur le sacro-saint, sur le fondement de la société bourgeoise. Aussitôt, comme par hasard, la conversation s’est alors faite beaucoup plus évasive.
Ainsi, dans notre République, où les entreprises sont le seul endroit fonctionnant encore selon les normes de la monarchie absolue, il ne fait pas bon de le rappeler aux pourfendeurs des fonctionnaires et simultanément thuriféraires de la méritocratie appliquée au bon peuple, à la France d’en bas comme dirait l’ineffable Raffarin, mais pas à eux-mêmes.
A quand une République « démonarchisée » c’est-à-dire réellement démocratique ?
Mascarelli, ce que vous racontez, c'est de la boue qui n'arrête pas. Vos textes sont trop longs. Pour les héritages, ça n'enlève rien à la réalité que la majorité d'entre nous devons travailler pour vivre. Et les gens comme vous sont prêt à utiliser n'importe quel prétexte pour voler. Les riches d'abord et le reste du monde ensuite. Le système communiste est, a toujours été et sera toujours un bon prétexte pour se servir de l'état pour voler. Les entreprises fonctionnent ainsi car personne n'a encore réussis a trouver de meilleurs moyen pour les faire fonctionner et desservir les populations des pays qui en acceptent les principes d'opérations.
Rédigé par : G.M. | 11 janvier 2011 à 03:52
MA REPONSE
GM a raison, beaucoup trop d’entreprises desservent la population et notre pays par leurs agissements.
A voir comment vous maniez la langue française, je comprends que votre sens de la comprenette soit très limité. Si mes textes sont trop longs, vous avez deux possibilités : soit ne pas aller jusqu’au bout, soit prendre un livre d’images. Vous en trouverez dans toutes les bonnes librairies, au rayon enfants.
Quant à la boue qu’exhalent mes textes, vous avez raison. Je remue celle que le système que vous chérissez dépose sur tout ce qu’il entreprend, au détriment des peuples et de l’environnement. Ce système pue, je vous le concède. Ma tâche est celle d’un éboueur.
Vous n’avez pas de chance, je ne suis ni communiste, ni trotskyste. Il m’est même arrivé de les combattre dans ma longue vie. Mais je ne confonds pas Marx avec l’URSS. Il est vrai que lire Marx c’est très long et même parfois très ardu. Je n’ai pas le talent de le traduire en bande dessinée.
Pour ce qui est du vol, mon nom s’épelle ainsi M-A-S-C-A-R-E-2 L et je m’envole.
"Vous n’avez pas de chance, je ne suis ni communiste, ni trotskyste. Il m’est même arrivé de les combattre dans ma longue vie. Mais je ne confonds pas Marx avec l’URSS. Il est vrai que lire Marx c’est très long et même parfois très ardu. Je n’ai pas le talent de le traduire en bande dessinée. "
Vous êtes surtout un bon menteur et un excellent manipulateur qui cache son imbécilité sous un tas de mots insignifiants. C'est la grande force des gauchistes. Leur grande capacité à cacher leur duplicité sous un tas de mots pour faire croire aux masse qu'ils sont des intellectuels. Mais en réalité, ce que vous voulez, c'est imposer une dictature et appelez ça une démocratie, tout comme l'Allemagne de l'est dans son temps. Mais une tromperie est toujours une tromperies et tôt ou tard, elle fini par tombé d'elle même. Le système capitaliste tel que pratiqué par les américains existe depuis plus de 200 ans et a donner à ce peuple richesse, gloire et puissance. Et ce système a survécu a tout les mensonges que des gens comme vous, Mascarell, avez propagez au cours de l'existence de ce pays. Cette crise ne sera pas différentes des autres: vous et les vôtre mordrez la poussière, même s'il y aura toujours des gens pour prendre la relève et diffuser la propagande haineuse anti-capitaliste et anti-liberté.
Rédigé par : G.M. | 11 janvier 2011 à 16:33
MA REPONSE
GM, j’adore faire sortir les médiocres de leurs gonds. Ils sont plus faciles à combattre.
Quant au voleur que je serais. Le bénévole que je suis, au service des salariés de toutes origines sociales, politiques, religieuses ou sans, raciales, sexuelles,…., s’est beaucoup enrichi……. intellectuellement et moralement.
" Pour votre culture, je vous signale que Pinochet n’a pas attendu d’échouer dans sa politique économique pour faire appel aux Chicago-boys de Friedman. Il a été porté au pouvoir par les Américains. Les Chicago-boys étaient pratiquement dans les fourgons de l’armée. "
Depuis quand Friedman a été au service de la CIA? Ne mélangez pas tout. Ce dernier fut un théoricien monétariste et non un politique. Surtout que lui et l'état; ça faisait deux.
Sorman la justement redit ces jours-ci sur ce blog, que Pinochet fit bien appel aux chicago boys quand sa politique dirigiste fut un échec.
D.J
Rédigé par : D.J | 11 janvier 2011 à 18:11
MA REPONSE
DJ, si Sorman l’a dit, alors là je m’incline. Que votre dieu apporte la preuve de ses dires. J’en suis amusé par avance.
" DJ, si Sorman l’a dit, alors là je m’incline. Que votre dieu apporte la preuve de ses dires.
J’en suis amusé par avance. "
C'est parce que Sorman connaît bien ce pays. Lors de la dictature de Pinochet, Sorman fit des conférences chaque années à l'université catholique de Santiago, seul endroit du pays ou la liberté d'expression fut tolérée par le régime fasciste, pour expliquer aux étudiants les mérites et les bienfaits de la démocratie libérale.
Cela répond aussi à votre question de se que pense Sorman de Pinochet.
D.J
Rédigé par : D.J | 11 janvier 2011 à 19:30