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Billet de blog 27 janvier 2009

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Beckham et Obama: quand le fond l'emporte sur la forme

Est-qu’ils sont trop beaux, les deux? David Beckham icone fashion globale et vaillant milieu de terrain vient de jouer son quatrième match sous le maillot du Milan AC ce week-end, remportant le titre d’Homme du Match (ca se dit in french?),

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Est-qu’ils sont trop beaux, les deux? David Beckham icone fashion globale et vaillant milieu de terrain vient de jouer son quatrième match sous le maillot du Milan AC ce week-end, remportant le titre d’Homme du Match (ca se dit in french?), auteur de ce but http://www.youtube.com/watch?v=3dtNzQL3hhE pour un score final de 4-1 contre Bologne. Depuis des années, on reproche à l’ancien joueur de Manchester United et de Real de Madrid d’être trop beau, trop riche, trop célèbre – et d’avoir une épouse insupportable. D’après les experts, sa carrière est finie (depuis plus de cinq ans, juste.). Et pourtant, regardez-le : il a l’air de s’en sortir plutot bien au sein de ce qui est sans doute un des meilleurs clubs du monde. J’ai toujours cru déceler des traces de jalousie et d’envie dans toute cette vague anti-Beckham. Critiquer ce joueur honnete, travailleur et plutot doué n’est pas simplement une expression de la bêtise ou de la mauvaise foi ambiante, c’est aussi participer à la détérioration du langage critique. Un peu comme quand les gens soutiennent que Breat Easton Ellis est un bon écrivain. Dans le même esprit, on entend aussi beaucoup dire que Barack est « trop [insérer ici l’adjectif de votre choix] pour être vrai ». Au nombre de ses modestes ruptures avec l’ère Bush, son dernier pas en date est d’avoir engagé un dialogue directe avec le monde arabe, dans une interview accordée ce lundi à la chaine de télévision Al Arabiya. Entre autres choses, il a déclaré : «America is not your enemy», «. . . the language we use has to be that of respect» et «The Iranian people are a great people». L’intégralité de cet entretien est disponible ici (en v.o.) : http://www.huffingtonpost.com/2009/01/26/obama-al-arabiya-intervie_n_161127.html.

Vous direz ce que vous voudrez, vous ne pourrez pas nier qu’on est loin de la rhetorique de la Guerre contre le terrorisme chère à Bush. C’est un virage fondamental dans l’attitude de l’Amerique vis-à-vis d’une part consequente de la population du monde, diabolisée depuis près d’une décennie. Ce n’est quand même pas rien ! Alors que doit faire Obama pour nous convaincre de sa bonne foi ? Pour nous prouver son intelligence et sa sincérité ?

Je crois que nous ne pouvons tout simplement pas nous empêcher de détester les gens beaux. C’est l’effet Alain Delon. La dime sur le sublime. Sommes-nous si allergiques à quelques jolis sourires ? Et prendrions-nous Beckham et Obama plus au sérieux s’ils avaient la tête de Woody Allen ?

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