- Mais alors c'est pas pour te protéger ?
- Non, pas que ça...
- Enfin ya un truc que je ne comprends pas. Quelqu'un épris de liberté comme toi, qui a choisi ce mode de vie, d'avoir un camion par goût de la liberté, tu t'encombres d'un chien qui justement la réduit, cette liberté.
- C’est pas ça qui a fait que j’ai pris un chien.
- C’est quoi alors ?
- (silence)
- (silence)
- C’est qu’avec le chien je compte pour quelqu’un.
- Comment ça ?
- Eh bien quand j’ai eu quinze ans, ma mère m’a foutue dehors parce que j’attendais un gosse. En plus mon mec voulait plus me voir. J’ai réussi à avorter. Mais je me suis retrouvée à la rue. Seule. J’ai galéré.
Alors, j’ai pris un chien, il me protège, je le protège, on compte l’un sur l’autre quoi.
Je crois que si je l'avais pas eu, si j'avais pas été obligée de le nourrir, de m'en occuper, je me serais foutue en l'air... Ou laissée mourir en tout cas.
- (silence).
Là, en souriant, elle caresse le chien qui la regarde parler.
Ce qui leur faudrait aux jeunes, c’est une bonne guerre
Ben ça leur apprendrait à vivre
Entre nous on était pas si mal que ça en 40, hein non
Allez, merci, au revoir d’être venue…
Refrain
Vous savez ce que j’vous dis c’est à cause d’la recrudescence
Si tout le monde fait quesquidit alors elle est belle la France
(bis)
Les Fatals Picards