D'amour et des espoirs

Je suis fait de cette chair. De cette chair blessée, évidemment blessée. De ces ongles qui griffent, évidemment des griffes. Des endroits où s'accrocher, se raccrocher. A l'envers ou à l'endroit. Des endroits.
Des endroits impromptus. Un arbre ou un creux de rocher dans le vent de janvier.
N'importe où, des endroits inoubliables.
Et puis des yeux et des sourires, des mèches de cheveux, des slows langoureux, des mots dits. Des mots dits de bouche à bouche, dans le cou.
Des coups oui, de foudre. Des coup de dés quand la musique se fait chaude, coule comme du sirop. Des coups du sort dans le rouge de la nuit. 
Ah, ne vivre que pour ces instants là. Ce tranchant là du rasoir. Ces moments là quand les cœurs sont sortis et j'ai la quinte flush. Et vivre un peu ivre de ça, ivre de vivre.
Ivre de voir ses yeux briller et sa bouche... Sa bouche.
Et ses yeux qui me regardent et elle chante à mi voix, pour moi.
Et son corps se mélange, m'augure la nuit qui vient contre son ventre, contre sa bouche. Main dans la main.
Juste un instant encore.
Juste un instant d'éternité, une perle du temps qui s'enfuit.
Et la pluie bat son plein et je regarde mon ombre s'éloigner devant moi.
Et je me dis que je suis fait de cette chair là.
Je suis fait d'amour, d'amour et d'espoir.
Des espoirs.