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Billet de blog 4 février 2025

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Le parti de l’optimisme, du combat et de l’unité de la gauche et des Français

CONGRES DU PARTI SOCIALISTE Chers amis, chers camarades, Nous sommes tous Français, héritiers d’une histoire riche et complexe. Notre pays, que nous chérissons tant, n’est pas un simple territoire ; il est un espace vibrant, empreint du souffle de l’histoire, façonné par des hommes et des femmes qui ont toujours su relever les défis, qu’ils soient d’ordre externe ou issus de nos luttes internes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comme l’a souligné l’historien Pierre Nora, "la France est une histoire d’hommes et de femmes, un récit qui se construit dans le collectif."

À une époque où les nationalismes et les extrémismes refont surface, il est crucial de se rappeler le prix que notre nation a payé pour bâtir l’idée d’une France unie. Ce prix est composé de sang, de larmes et des souvenirs déchirants de ceux que nous avons perdus. Bien que notre histoire ait été marquée par la violence et la souffrance, notre génération, qui a grandi dans la paix, doit tirer les leçons de ces événements. L’Europe, dont certains souhaitent se dissocier, nous a permis d’échapper aux tumultes de l’histoire, comme l’a souligné le philosophe Jürgen Habermas.

C’est pourquoi nous avons été profondément choqués par le retour de la violence dans notre quotidien, dans nos écoles, nos cafés, nos lieux de culture. La barbarie frappe aveuglément, touchant des Français simplement parce qu’ils sont Juifs, journalistes, policiers ou, tout simplement, Français. Nous rendons hommage au peuple de France pour la dignité et le courage qu’il a démontrés face à cette résurgence de la barbarie. Nous saluons également nos forces de l’ordre et nos services publics qui, en ces temps difficiles, ont prouvé que la France demeure forte, ancrée dans ses valeurs de liberté et de fraternité.

Ces valeurs sont aujourd'hui menacées par une internationale réactionnaire et oligarchique qui, aux États-Unis comme en Russie, avec le soutien de l’extrême droite, cherche à imposer la force, la violence, la puissance de l’argent et la privatisation du monde comme nouvelles valeurs cardinales. À ce propos, le sociologue Pierre Bourdieu a averti : "Le monde de la politique est souvent un monde de voiles et de masques, où la vérité est mise à mal." Ce bouleversement sans précédent depuis 1945 menace directement la démocratie et l’humanisme qui ont guidé nos pas et nos vies.

Ceux qui cherchent à nous diviser, à opposer les Français les uns aux autres, échoueront. Nous sommes la France, les héritiers des idéaux de 1789, du Conseil National de la Résistance, de Valmy et des maquis du Vercors. Pour nous, la liberté et l’égalité sont inébranlables. Nous sommes le peuple de France, porteurs d’un projet universel pour les droits de l’homme, un projet que nous avons défendu avec force au fil de l’histoire.

Aujourd’hui, face aux menaces de Trump, Poutine, des extrémistes et d’une droite de plus en plus radicale, nous devons engager le combat. Il est temps de réaffirmer nos valeurs et notre engagement pour une France qui ne cède pas à l’obscurantisme, mais qui embrasse la raison, l’égalité et la justice sociale. Comme l’a dit Victor Hugo : "La liberté commence où l’ignorance finit."

Nous sommes des enfants de la République. Notre identité s’est forgée à travers des rencontres, des influences diverses, des voyages et des lectures. Elle est plurielle, tout comme celle de la France. Notre identité n’est pas figée, mais dynamique, ouverte à toutes les cultures et toutes les histoires. Ce n'est pas une nostalgie du passé, mais une célébration de notre diversité et de notre richesse collective.

L’individualisme consumériste, qui génère du ressentiment, ne peut être l’horizon d’une société démocratique. Aucun individu ne peut s’émanciper sans des cadres collectifs. Les biens communs doivent être protégés et demeurer la propriété de tous. Nous devons élargir leur champ : l’environnement, l’éducation, la santé, la culture, l’information, le service public, l’économie sociale et solidaire doivent redevenir les priorités d’une société fraternelle et démocratique. L’égalité est notre boussole. Elle ne s’oppose pas à la liberté ; elle en est la condition. Pour que chacune et chacun puisse accéder à l’autonomie, à une vie bonne, sans subir aucune discrimination, préjugés ou humiliations. L’égalité réelle ouvre le chemin de toutes les libertés. Pas celle du renard libre dans le poulailler libre, mais celle qui découle de l’égale dignité de chaque être humain. Le respect du plus vulnérable doit guider chacune de nos politiques publiques. Le prendre soin en est, par conséquent, le fil rouge.

En matière d’immigration, nous devons porter des solutions novatrices, conformes à nos valeurs, pour rassurer nos concitoyens. Il est essentiel d'assurer le droit d’asile avec humanité, de réguler l’immigration économique en fonction de l’intérêt du pays, tout en mettant en place une véritable politique d’intégration pour que chacun respecte nos valeurs.

La sécurité est devenue une préoccupation majeure de nos concitoyens. La gauche souffre à tort d’une réputation de laxisme. Nous devons, au contraire, démontrer que l’efficacité est de notre côté. Il est impératif de rétablir la police de proximité, de lutter avec force contre les mafias et le narcotrafic grâce à un parquet spécialisé et des moyens dédiés. Nous devons également donner enfin des moyens conséquents à toute la chaîne judiciaire, de la prévention à la répression, sans céder aux annonces martiales sans lendemain. La sécurité demande du temps, de la cohérence et des moyens humains considérables : éducation, réinsertion, présence sur le terrain, polices spécialisées, douanes, experts financiers et renseignement.

La laïcité fonde notre capacité à vivre ensemble dans la concorde civile depuis 1905. Elle n’est pas une machine contre la religion ou la spiritualité. Elle garantit la liberté de conscience, de croire ou de ne pas croire librement. Elle assure la supériorité de la loi des hommes sur les préceptes religieux. Comme l’a affirmé Jean Jaurès, "La laïcité est la condition nécessaire de la liberté de conscience." Personne ne peut s’affranchir de ce principe fondateur d’une démocratie apaisée et rationnelle.

La transition écologique doit être juste. Son coût ne doit pas être supporté par les plus faibles. Elle est aussi un moyen de réduire les inégalités. Elle doit permettre à notre industrie et à notre agriculture de monter en gamme. L’écologie ne doit plus être une leçon de morale permanente et impuissante, mais un levier de transformation concrète de nos politiques publiques en faveur des catégories populaires. Comme l’a déclaré la climatologue Valérie Masson-Delmotte, "La lutte contre le changement climatique est aussi une lutte contre les inégalités."

Nous ne croyons pas que la France soit une entreprise à gérer. Notre ambition n’est pas de devenir les PDG d’un pays, mais les représentants qui servent chaque Français, chaque Française. Nous rejetons l’idée que le marché puisse guider nos vies. Nous devons construire une société qui valorise l’humain avant tout.

L’indifférenciation entre droite et gauche, cette confusion organisée, ne fait que masquer les véritables enjeux de notre société. Nous devons nous battre pour le partage des richesses et du pouvoir, pour faire primer l’intérêt général sur les intérêts d’une petite élite. Nous refusons que notre pays soit gouverné par ceux qui se contentent de gérer le statu quo, qui préfèrent la continuité à l’action.

40 années de politiques néo-libérales n’ont pas seulement arasé notre tissu productif industriel à coup de délocalisations vers des pays à bas coût salarial, elles ont également bouleversé jusqu’à la représentation de la société et de la marche du monde. « Les idées dominantes sont les idées de la classe dominante » affirmait Karl Marx en son temps. Le néo-libéralisme a exacerbé l’individualisme avec la prétention de l’ériger en pivot de notre vie sociale. Il tente d’imposer une injonction permanente à l’issue individualiste organisant par ce fait la subversion de la légitime aspiration à l’émancipation de l’individu par l’atomisation du corps social. Choisissez la meilleure école pour vos enfants, choisissez le meilleur hôpital pour vous soigner, habitez dans le meilleur quartier pour vous protéger ! Ces injonctions sont à rebours de la nécessité de nos vies modernes. A la différence de l’Ancien régime où plus de 90 % de la population était paysanne, nous avons aujourd’hui besoin des autres pour nous nourrir. L’augmentation de l’espérance de vie commande que des centaines de milliers d’hommes et de femmes veillent quotidiennement sur notre santé. La généralisation du salariat nécessite que l’éducation de nos enfants soit confiée à d’autres que nous-même. Le développement de la culture suppose que des hommes et des femmes créent des œuvres de l’esprit et que tant d’autres en organisent la diffusion pour que nous puissions en profiter. Nous n’avons jamais été autant dépendants d’autrui pour nous déplacer.

A l’inverse de ce que l’idéologie libérale affirme nous avons plus que jamais besoin des autres pour vivre de manière civilisée. En vertu de l’adage selon lequel s’il peut exister que des riches soient malheureux l’on a rarement rencontré un pauvre heureux, les bases de notre épanouissement matériel qui conditionne en grande partie les bases de notre épanouissement psychique nécessitent des réponses collectives, des réponses socialisées. Le néo-libéralisme en prétendant séparer les hommes les uns des autres les séparent en définitive d’eux-mêmes. Le libéralisme est une gigantesque fabrique d’hommes divisés. Là se niche son aporie fondamentale, là se trouve les raisons du malheur contemporain.

La tâche fondamentale des socialistes est de réconcilier l’homme avec lui-même en le réconciliant avec les autres, ses semblables, dans une réconciliation avec la possibilité de vivre dans un monde juste et soutenable. Nous devons retrouver une dynamique de la construction de l’interdépendance et réapprendre à dire Nous en même temps que nous disons Je. Telle était le départ l’intuition fondamentale de Jaurès qui avait bien perçu que la République devait être pour tous où elle risquait de n’être plus pour personne, emportée à la fin par la désaffection de la majorité d’une population qui se serait à nouveau abandonnée aux sirènes du césarisme et de l’autoritarisme.
Face aux dangers qui menacent notre démocratie, nous proposons un changement véritable pour répondre aux défis de notre temps. Depuis trop longtemps, on nous parle de crise sans jamais proposer de solutions à la hauteur. Nous sommes à un tournant : si nous ne nous engageons pas dans cette voie, nous risquons de voir émerger des solutions autoritaires, comme celles observées en Pologne, en Hongrie, en Turquie ou aux États-Unis.

Nous sommes ici pour défendre une vision de la France qui soit ouverte, sociale, laïque, écologique et fraternelle. Nous sommes les héritiers d’une grande tradition politique, celle du socialisme. Nous avons un héritage précieux, celui de Jaurès, de Blum, de Mitterrand et de tous ceux qui ont lutté pour les droits de chaque citoyen. Nous devons être fiers de cet héritage et poursuivre notre combat.

Notre socialisme est indissociable de l’écologie. La crise environnementale est une réalité qui touche d’abord les plus vulnérables. La dégradation de notre planète et le réchauffement climatique sont des défis que nous devons relever ensemble. C’est pourquoi nous plaçons la question écologique au cœur de notre projet. Nous devons anticiper les grands bouleversements de notre époque et investir massivement dans la transition écologique, l’innovation et la formation.

Le travail évolue. Certains nous caricaturent comme le parti de l’assistanat, mais nous leur demandons : qui est véritablement le camp du travail ? Nous proposons d’augmenter les salaires et les pensions, d’inventer de nouvelles formes de travail, de taxer les profits des entreprises qui ne créent pas d’emplois. Nous sommes ceux qui défendent un travail digne et épanouissant pour tous, pas seulement pour une élite, et nous revendiquons un droit à une retraite digne et en bonne santé pour tous.

La démocratie doit également évoluer. Nos institutions doivent être rénovées pour répondre aux nouvelles attentes des citoyens. Nous devons redonner la parole au peuple, refonder notre République pour qu’elle soit à la hauteur des enjeux actuels. Nous appelons à une nouvelle constitution, à une démocratie qui permette à chaque citoyen de participer activement à la vie politique.

L’Europe est également à un tournant. Face aux nationalismes renaissants, nous devons renforcer notre engagement européen. L’Europe doit être un projet de solidarité, non de concurrence. Dans un monde où les crises migratoires, les menaces écologiques et les inégalités sociales s'intensifient, l’Europe doit se réinventer. Nous devons défendre une Europe sociale et écologique qui protège ses citoyens et lutte contre les inégalités.

Chers amis, nous vous avons présenté notre vision pour la France, pour l’Europe et pour les valeurs qui nous animent. Nous ne prétendons pas détenir toutes les réponses, mais nous croyons en un avenir désirable, un avenir où chaque Français, chaque Française peut trouver sa place. Un avenir où la République embrasse tous ses enfants, sans distinction d’origine, de croyance ou de statut social.

Ensemble, nous pouvons bâtir une France forte, unie et solidaire. Ensemble, nous pouvons faire face aux défis de notre temps et tourner le dos au déclinisme. Nous croyons en la force de notre projet, en la puissance de notre histoire collective, et nous sommes convaincus qu’ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur pour notre pays et pour l’Europe.

Pour ce faire, il est impératif de reconstituer notre tissu productif et de nouer une nouvelle alliance des producteurs, des salariés, des créateurs et des intellectuels, face à la caste des actionnaires qui désirent gouverner le monde et nos vies à leur seul profit. Notre pays en a les talents et les moyens. Notre peuple ne demande qu’à se mobiliser pour redonner à la France la place qui doit être la sienne en Europe et dans le monde. Cela demande du courage. Celui d’en finir avec des dogmes économiques qui nous ont conduits dans le mur. Il faut sortir de ces carcans néolibéraux et investir massivement dans l’éducation, la recherche, la culture, nos infrastructures publiques et les technologies de l’avenir. La France doit être à l’avant-garde d’une nouvelle économie de la créativité qui concilie puissance économique et cohésion sociale, écologie et justice sociale, internationalisme et souveraineté populaire. Tel doit être le rôle des socialistes dans ce nouveau monde : sortir d’une posture défensive ou d’accompagnement d’un système à l’agonie, qui cherche sa survie dans l’autoritarisme, pour redevenir le parti de l’optimisme, du combat et de l’unité de la gauche et des Français.

Premiers signataires en liste ci-dessous, si tu souhaites nous rejoindre, n’hésites pas à t’inscrire en suivant ce lien :
https://framaforms.org/pour-un-renouveau-socialiste-1738506405

Premier-es signataires :

DELPEYRAT-VINCENT Stéphane 33, Maire -VP Métropole, DUMESTRE Isabelle  42, CM

AGUIRRE Annick 33, BERLANDIS Vincent 38, CESA Johann 42, 1er Secrétaire Fédéral 42, CHERET Pierre 64, CR, CHERKI Pascal 75, Ancien Député, CIRON Nicolas 75, CUTURELLO Paul 06, SF, EKIM Melek 92, FILIPOVITCH Stéphane 17, GAGNAIRE Franck 37, 1er Secrétaire Fédéral 37, Maire adjoint, GIRARDIN Olivier 10, Maire, JOASSARD Jul 69, Président du CF 69, JUANICO Régis 42, Ancien Député, LACOSTE Yannick 31, LAGRAVE Renaud 40 VP Region Nouvelle Aquitaine, LAVIALLE Christophe 45, 1er Secrétaire Fédéral 45, MARTINEZ Cédric 33, MAUVY Bertrand 92, MIRAUCHAUX Christine 06, MOUSSA Lotfi , 92, SN, PASQUIO Matthieu 09, CM, PICARD Charlotte 57, BN-SN, RAYMOND-ROSSI Marie-Josée 75 Conseillère de Paris, CA, RIVANO Hervé 69, ROLLER Thomas 83, 1er Secrétaire Fédéral 83, ROMERO Roberto 92, Conseiller régional IdF, SADDIER Jérôme 58, SN, SOUMIREU Jean-Henri 69, CM, TISSOT Jean-Claude 42, Sénateur de la Loire, VETELE Benjamin 41, Maire Adjoint.

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