Misere Domine !
C’est pourtant vrai qu’on dirait la guerre !
Une guerre avec des vrais militaires, un hôpital de campagne, des porte-hélicoptères, et puis des vrais camions.
Au mépris de Shengen, l’ennemi s’est installé partout, il a violé les accords. « Le casus est belli ». La guerre est bactériologique.
C’est bien sous ces auspices que le belliqueux pouvoir entend livrer son premier conflit corono-viral. Mais comment ? Pour excuse a ses atermoiements, le Major dans tous ses états ne cesse de marteler le caractère inédit de cette guerre en vue, qu’on n’avait pas prévue, pour laquelle il n’avait pas préparé d’armée.
Un complaisant journaliste tv s’offusquait qu’on nommât « casse-pipe », la première ligne où étaient envoyés médecins et infirmiers, combattre à mains nues et à visage découvert. « Avé César ! morituri te salutant. Miserere domine ! ». Avec abnégation et modestie, ils voient passer « leurs » morts, sans fleurs ni couronnes, tandis que se retranche derrière la population, son commandement.
Aux gaz moutarde, les poilus opposaient leurs masques, leurs chevaux portaient les mêmes. Les jeunes imberbes eux, attendent Impatiemment le pic… cette courbe finira bien par s’aplatir.
Du haut de leur colline, ils suivent à la jumelle, les mouvements de l’infanterie et des milliers de fantassins donner l’assaut des supermarchés. Tous les soirs, la télé relève les morts du champ bataille, on déplore le nombre des victimes, pas les victimes. Alors, on préfère compter ceux déclarés « guéris » parce qu’on avait besoin de leur lit. Par jalousie, de Paris, on refait le compte des morts Chinois pour leur incroyable performance présumée sur le dragon. La guerre est aussi un jeu.
En temps de guerre, il faut faire des économies et quelques sacrifices, humains ; faire les « choix de vie », qu’on n’imaginait pas. A droite ceux qui vont vivre, à gauche ceux qui ne le méritent plus ! Les incinérateurs marchent à plein. On ne se bat plus pour une couverture, juste pour respirer. Entre l’économie et la santé, l’Etat a fait son choix, ce sera les deux, l’économie de la santé.
Dans le dénuement le plus total, c’est à l’arme lourde que le chef des armées fait appel : la communication. Pour soutenir l’élan national… la marine nationale, n’est jamais très loin. Sans la guerre des Gaules, César n’aurait pas été César. L’invisible microbe doit faire peur et marquer les esprits, il doit incarner la plus grosse frayeur : Le « Tonnerre » est fait pour ça ! En plus des masques, des réactifs, des respirateurs et d’inutiles gants qu’il n’apportera pas, ce bâtiment urgentiste peut porter des hélicoptères. Mais pourquoi faire ?
La logistique est inadaptée, soit ! mais l’enjeu est stratégique, politique même. A décharge, il faut dire que le « tonnerre » peut porter aussi 69 lits ! On ne sait pas encore combien en portera le « Mistral » qui croisera à la Réunion, dès qu’il en aura fini avec la Corse. Il n’est pas armé, on ne sait pas pourquoi ; mais il entend bien transférer dans l’océan indien, la façon de tousser dans son coude et les gestes barrière à des milliers de résidents, privés d’eau, inconfinables parce qu’il n’y a ni murs ni portes à leurs maisons et qu’à Mayotte on ne couvre pas le feu.
Pour ce grand événement télévisable, le jeune chef des armées a fait désosser son avion de service pour en faire un « utilitaire » plus adapté au transport de palettes et de billets de banque. L’Outremer est l’objet de toutes les attentions sanitaires et sociales. En Outre-terre c’est au confinement dans les EHPAD que bouillon de culture doit d’être devenu celui d’onze heures. Nos aînés ont été enfermés avec le virus.
A diffuser en boucle les arrestations de résistants sans Ausweis, les grands ayatollahs du Corona voudraient accréditer l’idée que la population est la cause du virus qu’elle cultive et répand partout. Les verbalisations et l’importance des condamnations confirment cette responsabilité ; mais comment envoyer en prison ceux qui sont déjà au Stalag ? Arrêterait-on l’Etat pour défaut de masque, de respirateur, d’hydro-alcoolisme ?
Le confinement n’est que l’expression du manque de l’Etat à son devoir de protection. Faute de lui garantir les parades à la transmission individuelle du microbe, la Kommandantur prend en otage toute la population.
« Rares sont ceux qui ne croient pas que c’est une affaire de jours au pire de semaines, avant qu’ils ne retrouvent leurs occupations civiles, leurs foyers… » (1939_45)
Les « kriegsgefangeners », ne peuvent sortir que pour soutenir l’effort de guerre. Pour cet élan national, les STO payent de leur personne et peut-être de leur santé, la liberté d’aller et de venir de l’usines aux chantiers, pour autant qu’il s’agisse de travail d’intérêt général dont le produit intérieur est brut. Les activités non essentielles sont reconnaissables à celles qui ne rapportent pas de points de PIB.
Dans cette guerre, bactériologique et dans un Etat ou tout ce qui manque est à gagner, l’arrêt du pays est une dépense, il a bien un coût. Celui de la santé et puis celui des voitures à l’arrêt, celui des radars qui n’ont plus de vie à sauver. Comment Athos rattrapera-t-il ses 90 mille infractions par jours, et qui indemnisera Vinci de ses 28 000 véhicules manquantes au péage ? Alors, l’Etat s’en prend au piéton ! Pour les Kriegs gefangener, c’est l’heure de la promenade. Sous contrôle des matons de la République. Une heure par jour et par personne et pas plus d’un kilomètre, seul, sans souffler ni postillonner. Et ça va être très dur !
Mais un pays arrêté a aussi quelques avantages, il n’y a plus personne, ni dans les rues ni à l’assemblée nationale. Pas de de gilets jaunes en vue, les champs sont vides, Nation bastille, aujourd’hui, aucun parcours n’est interdit, la voie est libre, personne pour regarder. C’est le moment ou jamais de venir à bout de ce qui était hier qui empoissonnait demain ; les vacances, les arrêts de maladie, les congés, le chômage partiel, ou non, la semaine des soixante heures, Questions gouvernement, elles sont limitées à deux heures, l’Etat n’a à répondre de rien. A grands coups de Covid, on légifère. les ordonnances sont nombreuses. Un vrai remède de cheval. En plein confinement, tout devient possible.
Il y va de l’élan national et de l’esprit civique. Il va falloir rattraper l’argent perdu. De cet arraisonnement, l'état n'a pris aucune leçon. Après la Blitz Krieg, la reconstruction. La résilience c’est ça. Mais à quoi donc pensait le roi des Gaules en disant que plus rien ne ressemblerait à ce qui était hier ?
Quo Vadis, César ?