Vu de notre fenêtre occidentale, le monde semble s'agiter de toute part. Ailleurs comme ici diverses formes de déséquilibre sont à constater. Qu'ils soient politiques, sociétaux ou environnementaux, ils ne sont que plus perturbés par les marchés et par ce système dont la direction est animée par les fluctuations financières. La guerre n'est plus simplement un désastre humain, c'est aussi une place commerciale très lucrative. Nos vies s'accélèrent et se construisent aussi avec la technique, toujours plus prégnante dans notre quotidien. De l'interdépendance entre pays s'adjoint aujourd'hui les interconnexions entre les Hommes et la naissance du «moi» numérique. Cette nouvelle ère crée ses nouveaux mouvements, facilités et multipliés. L'information évolue aussi, son accès est toujours plus large et bien que la liberté d'expression ne soit pas encore universelle, elle croit toujours plus sur la toile.
C'est ainsi que l'opacité du monde s'évapore doucement, laissant paraître ce qui était dissimulé. Se murit alors dans nos sociétés, un rejet des pouvoirs en place. Ces voix contestataires peuvent parfois prendre une couleur politique ou comme souvent, une volonté de neutralité associée à l'affirmation d'une sorte de transcendanse citoyenne. Ni de droite et ni de gauche, l'intérêt général se retrouve à nouveau au centre des réflexions. Il apparaît cependant que ces voix ne chantent pas toutes de la même manière.
Nous avons d'un côté, des mouvement anti-systèmes, prônant plus d'égalité humaine et animée d'idées progressistes. C'est un peu une renaissance moderne d'un certain humanisme en réaction aux inégalités profondes que connaît notre monde tout en dénonçant un système trop financiarisé. Ces groupes ou courants s'appuient généralement sur une mobilisation humaine occupant les places publiques.
De l'autre côté, une autre rupture est proposée, avec un certain parfum de déjà vu historique. Cette montée généralisée des idées réactionnaires est souvent portée par l'extrême droite qui s'appuie sur la colère ambiante pour asseoir son discours. Aucune journée ne se passe sans que cette parole se diffuse médiatiquement, entre inquiétude et fascination, elle occupe désormais une place importante dans cette sphère de l'information. Deux réactions donc, l'une est un cri d'espérance, l'autre de colère, le tout dans la même musique, réclamant un changement et déclament une volontée de rupture.
En prenant plus de hauteur, l'on remarque tout de même qu'énormément de voix s'élèvent pour réclamer un monde différent et bien que ces voix ne prennent pas les mêmes accents, elles entrent dans le même écho. Comme nous l'enseigne l'histoire, nous sommes dans un moment où la table peut être renversée par l'émergence de ces consciences nouvelles, portée aussi par un constat d'échec des pouvoirs.
N'est-il pas l'heure pour notre humanité de revoir et repenser les règles du jeu avant que le jeu nous broie? N'est-il pas l'heure de constater que nos vies sont soudées par la relation que nous entretenons avec notre planète et ses ressources? Devons-nous continuer d'agir en irresponsable face à notre décadence et à notre potentielle disparition future? Admettons au moins l'évidence que de fait, l'avenir s'écrit ensemble et de là, le reste est devant nous.
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