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Billet de blog 13 août 2019

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Ces chanteurs de l'Est ignorés en Occident après la chute du Mur. Vladimir Kouzmine

A l'approche des 30 ans de la chute du mur, les auteurs de Mediapart produisent leurs analyses. 1989 aurait dû être l'occasion de la découverte des chanteurs de l'Est, mais il n'en fut rien : seules les variétés occidentales ont envahi l'ex-URSS, à sens unique. Lycéen en 2nde à l'époque, cette injustice (parmi bien d'autres) m'avait marqué. Je propose, pour commencer, Vladimir Kouzmine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce billet n'a pas pas pour auteur un mélomane ni un érudit en musique. Il ne propose qu'une découverte à travers une expérience personnelle dans le contexte historique post-soviétique. 

1989. Dans les rues où on entendait Wind of Change des Scorpions en boucle ; de temps en temps, passait sa drôle de version russe, aux paroles mal prononcées par les Allemands, Ветер перемен [Veter peremen]. 

J'étais en seconde. Je m'imaginais que les formalités de passeport allaient disparaître et que j'allais pouvoir partir sac au dos pour Vladivostok aux vacances de 1990. Je m'imaginais aussi que les systèmes allaient converger : plus de libertés à l'Est, plus de social chez nous - loin de la réalité néolibérale qui est survenue. Quelques jours après la chute du mur, le 20 novembre, il y a aussi eu la Déclaration des Droits de l'Enfant : je m'imaginais que toutes les vieilles lois familiales napoléoniennes étaient instantanément caduques... (en fait, il a fallu attendre 2005 pour son entrée en droit français... ). Ces journées m'étaient euphorie. 

Côté musique, je pensais qu'il y aurait bientôt les disques des rockeurs russes chez mon petit disquaire de Rennes : Vladimir Kouzmine, Igor Talkov, Mixaïl Kroug... Je suis passé lui demander, mois à après mois, rien n'est venu... Les Russes sont beaucoup plus généreux envers nous : le métro de Moscou, par exemple, passant en boucle Patricia Kaas...

Kouzmine. J'avais choppé à l'arrache ce nom quand il était évoqué quelques secondes au JT de 20h00, accolé à une image de chanteur aux cheveux longs qui montrait bien que sous Gorbatchëv, ce genre de personnage était parfaitement toléré et n'était pas envoyé en rééducation... La vérité est que même sous Brejnev, on leur fichait déjà à peu près la paix, mais les médias occidentaux ne nous le laissaient pas entendre. Il avait, en fait, créé un groupe en 1979 puis un autre en 1982. 

Illustration 1
Kouzmine © Nazad v SSSR

  Aucun disque de son groupe Dinamik n'est donc arrivé ni en Europe occidentale ni en France. Il a fallu attendre Internet pour enfin accéder à ses œuvres. Il n'avait même pas d'article Wikipédia en anglais avant 2009 ni en français avant 2014... quand je lui en ai créé un. C'est pourtant un chanteur majeur en Russie, ayant obtenu huit fois le prix de la "chanson de l'année" de l'URSS puis de Russie. 

Parmi celles-ci, je propose le prix 1999, Les frimas sibériens, je ne t'oublierai jamais, écrite en fait six ans plus tôt. 

C'est une chanson et un clip reflétants typiquement l'âme slave, avec nostalgie et exil vers la Sibérie suite à un amour perdu. 

Vladimir Kouzmine, les frimas sibériens - je ne t'oublierai jamais © Владимир Кузьмин

Premier couplet :

Je ne demande pas au destin de te ramener près de moi, 

Je sais que le bonheur ne revient pas deux fois, 

Je nage sur le vent mais ma rivière est en feu,

Et je suis tout comme un voilier en papier. 

Je me réveille dans ma sueur froide, une douleur dans la poitrine,

Il ne m'est pas donné d'oublier nos caresses d'adieu, 

notre dernier cri d'amour, notre dernier pardon. 

ni ton tendre corps sous ta robe d'été. 

Refrain : 

Je ne t'oublierai jamais, 

ton amour, ta mélancolie, tes sourires, tes larmes, 

Et à la fenêtre tout est comme les câbles qui grincent, 

Et le train m'entraîne dans les frimas sibériens

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