Gaza, le pari du gouvernement israélien
On lit dans la presse occidentale que la guerre menée par le gouvernement israélien serait une action suicidaire pour sa survie, une voie sans issue, une action sans cohérence et sans projet autre que de maintenir l’actuel gouvernement au pouvoir.
Si l’on pouvait maintenir cette hypothèse au cours des toutes premières semaines de cette guerre, ce n’est désormais plus possible. L’Etat israélien s’est saisi du crime commis par le Hamas le 07 octobre dernier pour faire un bond en avant dans sa politique de nettoyage ethnique. Ce crime lui donne l’opportunité de réduire en cendres l’existence de tout ce qui pourrait rappeler l’histoire des palestiniens qui ont habité ce territoire. Le Gaza palestinien n’existe plus, maisons, écoles, hôpitaux et jusqu’aux cimetières (une partie d’entre eux), ont été détruits. Quant à la population, elle est victime d’une action qui relève du génocide (bombardements systématiques des populations civiles, privation de nourriture et de soins, destructions des lieux de mémoire) et de nettoyage ethnique (la population a été invitée -comme disent les autorités israéliennes - à se diriger vers la porte de sortie : le sud de la bande de Gaza faisant frontière avec l’Egypte).
On peut sans doute parler de faillite du gouvernement israélien en ce qui concerne le massacre du 07 octobre mais dès le lendemain celui-ci a su se servir de cette défaite pour faire le pari d’un grand pas en avant dans sa politique de nettoyage ethnique, pari qu’il est sans doute en train de gagner. Il sait très bien que les grandes puissances et les pays voisins n’insisteront pas pour demander la création de deux Etats. Plus la population de Gaza sera affaiblie et plus elle n’aura d’autre choix que de prendre la porte de sortie.
Toute la politique menée par le gouvernement israélien fait sens si l’on accepte cette hypothèse.