La grande marche : contre l’antisémitisme ou en faveur du projet sioniste ?
Non content d’apporter un soutien effectif au gouvernement israélien, voici que la majorité de nos élus en rajoute une couche avec cette marche qui ne peut avoir l’appui que des prosionistes et des valeurs que cette idéologie représente.
Est-il nécessaire de rappeler qu’au cœur du projet sioniste se trouve la non reconnaissance du peuple palestinien qui conduit logiquement et indubitablement - comme nous pouvons le constater - à l’apartheid et au nettoyage ethnique. La tuerie de centaines de civils juifs ne justifie pas la tuerie de plus de 10 mille Palestiniens dont plus de quatre mille enfants. Tout cela, les élus qui vont participer à cette marche le savent parfaitement. Et c’est bien pour cela que celle-ci va être considérée par la majorité des personnes qui s’intéressent à ce qui se passe au Proche Orient comme une marche de soutien au projet sioniste.
Que peut-on attendre de cette marche ? Une exaspération de tous ceux qui considèrent – à juste titre - que les Palestiniens sont victimes d’un programme d’épuration ethnique. Exaspération qui ne peut conduire qu’à une augmentation des actions contre les français juifs et les français d’origine arabe.
A qui profite cette manifestation ? A l’extrême droite, à une bonne partie de la droite et du parti macronien. En valorisant l’idéologie sioniste, on contribue à banaliser et rendre acceptables, voire justifiés, les préjugés contre les arabes aujourd’hui et, j’imagine, contre les « petits hommes verts » demain. On en voit déjà les effets dans le projet de loi concernant les immigrés en situation illégale ; la manière dont là en Israël comme ici en France on sait habilement utiliser la stratégie du choc, si bien analysée par Noamy Klein.
Triste France !