Allez tiens, ça tombe bien, l'unique résolution que j'ai prise pour le passage à 2014 (les autres je les prends tout au long de l'année, il n'y a que la mythologie calendaire pour nous fait croire qu'il faudrait attendre le nouvel an pour créer le changement dans sa vie !), l'unique résolution prise donc était de créer un blog.
Un doute tout de même, dois-je apporter ma voix à ce concert de blogs et de sites personnels, de messages échangés sur les forums ou dans les réseaux sociaux. Serais-je ignoré ou au contraire va-t-on s'emparer de mes billets au point que tout cela devienne incontrôlable ?
Mais voilà que Pierre Rosanvallon fait part de son initiative du parlement des invisibles. Alors c'est clair que, étant invisible (jusqu'à présent), je n'irai pas raconter ma vie.com. Il a donc finit de me convaincre de créer mon propre Blog. Merci Pierre !
N'est pas Bourdieu qui veut. Tout cela frise l'escroquerie populiste, tendance sociologique à l'écoute : Exprime toi, raconte ta vie et tes déboires et la démocratie s'en portera mieux. Vraiment ?
Toutes ces tentatives de diversion face à la véritable responsabilité de la "crise" que traversent nos sociétés (enfin celles qui produisent des richesses, énormément de richesses, bien plus qu'à la sortie de la seconde guerre mondiale, pas celles qui en produisent peu et qui par définition ne traversent pas de crise) sont de plus en plus intolérables.
Car enfin qui ne rend pas visible les invisibles si ce n'est les journalistes des médias dominants (je ne classe par Mediapart dans cette catégorie, je précise, ce serait dommage que mon premier billet soit refusé!), les cadres dirigeants des grands groupes à la recherche d'une croissance et d'un profit effréné, les financiers, banquiers qui n'ont jamais été aussi riches et sans oublier, last but not least, les politiques ayant exercé le pouvoir ces dernieres décennies qui ont progressivement effacé le peuple au nom d'une doctrine inventée par les chicago boys dans les années 70 et qui a répandu son venin partout dans le monde (facilité en cela par la chute du communisme).
Que les socialistes cèdent au dogme du marché et de ce neo-libéralisme-là (pour enfoncer plus encore les invisibles : précaires, jeunes, sans-papiers, roms jusqu'aux classes moyennes, disons, allez, 70% de la population), c'est assez impressionnant, pour ceux qui ont les yeux grand ouverts, c'est-à-dire pas ceux qui ont bien appris leur leçon et qui nous assènent comme des perroquets qu'ils sont, la leçon qu'ils ont bien apprise, à savoir que "la crise est là et que tout le monde doit faire des efforts". Au moins Mitterand avait attendu deux ans avant de nous faire le coup (mais c'était une autre époque, le temps laissé au temps, etc ...).
Que les invisibles s'expriment et nous serions sur la voie de la réconciliation. Fichtre. Avec Pierre Rosanvallon, c'est un peu comme avec Jerome Cahuzac, c'est la lutte des classes et les rapports de force sociaux qui deviennent invisibles.
Allez Pierre, je t'ai entendu, j'ai crée mon blog mais n'irai pas te raconter ma vie.com