Quelle est donc cette configuration particulière ? Et bien ne voyez-vous pas ?
- Après trois ans d’un mandat présidentiel du PS calamiteux, les élections départementales ont montré un désaveu cinglant de la politique gouvernementale (puisque l’enjeu de ces élections était placé au niveau national) avec hélas un retour vers des partis de droite et d’extrême-droite sans force de contre-proposition suffisamment visible[1].
- De par l’incompétence et l’aveuglement des forces politiques au pouvoir depuis l’avènement du FN dans les années 80 (et oui presque 40 ans déjà !), le FN montre désormais une capacité à irriguer à travers le pays son idéologie nauséabonde et renforce comme jamais il n’a pu le faire par le passé sa capacité à un jour prendre les rênes du pouvoir. Les résultats des élections départementales, on l’a dit, l’ont démontré.
- La droite, forte de ses résultats aux élections départementales entend nous proposer à nouveau Nicolas Sarkozy comme leader, celui-là même qui a servi de repoussoir à une majorité de français il n’y a pas si longtemps. N’en déplaise à ses fans hystériques et aveuglés, les autres, ceux qui ont plus d’un ou deux neurones, sauront puiser dans leur mémoire …
- Un certain nombre de partis ayant des composantes à gauche (la vraie) connaissent des conflits internes très violents emmenant ces formations vers un risque de scission très probable dans les prochains mois : EELV et ses composantes proches du FdG, le PS et ses frondeurs. Une fois que la ligne réformiste d’EELV aura rejoint les forces gouvernementales, une fois que les frondeurs auront obtenu la preuve (définitive, on l’espère) qu’ils sont en incapacité de réorienter la politique gouvernementale, alors toutes les composantes radicales à gauche de ces mouvements se sentiront libres de rejoindre (enfin) les forces progressistes.
- Enfin, last-but-not-least, Les forces syndicales et celles de la société civile ne sont pas résignées. La preuve en est la dernière manifestation du 9 avril 2015 réunissant 300.000 personnes dans le pays, des manifestations loin d’être composées de cortèges de militants abattus et fatigués[2] mais au contraire possédant encore une vigueur et une force de combat qui n’est pas éteinte et ce bien que les médias dominants aient choisi de cacher l’importance de l’évènement (Nous sommes habitués).
- Des forces politiques progressistes émergent en Europe et au moment où elles prennent le pouvoir ou sont sur le point de le prendre, le danger n’a jamais été aussi grand que, seules, isolées, face à un ennemi très puissant, elles soient corrompues ou bien défaites dans les mois qui viennent, perdant ainsi leur crédibilité, avalées par l’histoire et provoquant un grand désespoir parmi toutes celles et ceux qui ont fondé de l’espoir en elles. Ces forces ont besoin de notre soutien, maintenant, et ont besoin que nous venions à leur secours. C’est notre responsabilité morale.
Tous ces évènements, réunis dans une fenêtre de temps exceptionnelle à savoir les prochaines régionales comme test politique à l’échelle de la nation à la fin de l’année[3] puis 18 mois plus tard les présidentielles, doivent nous amener à penser que notre destin, celui que nous avons en main, nous les forces progressistes du pays, militants écologistes, pour une alternative de société véritablement sociale et contre-productiviste, anticapitaliste et pour l’émancipation de l’humain respectant sa planète et son environnement, nous tous, nous devons nous unir dans un seul mouvement, clairement visible, une seule force politique dont la ligne alternative est claire et offerte comme seule ligne échappatoire à la ligne dominante suicidaire (dont l’UMP et le PS sont les deux facettes) ou bien à la ligne nationaliste fasciste régressive (le FN).
Il faut que nous en appelions à la responsabilité morale et politique des dirigeants de nos mouvements. Nous n’avons plus le temps. Nous n’avons plus le choix : UNISSONS-NOUS !
Si nous ne voulons pas sombrer plus encore, le moment est venu pour que notre printemps advienne. C’est le tour de notre pays désormais d’inventer son printemps.
Un printemps Français et pourquoi pas avec les autres forces progressistes d’Europe du Sud : Un printemps de l’Europe du Sud.
[1] En partie à cause de la manipulation honteuse des résultats par le ministre de l’intérieur cherchant à masquer des résultats pourtant plus qu’honorables pour les listes soutenues par le FdG, par EELV ou mises en place simplement par des alternatives citoyennes fatiguées des baronnies locales multiples et de leurs petits arrangements entre amis – hélas favorisés par le cumul des mandats, on ne le dira jamais assez -
[2] Ce fameux virus « a-quoi-bon ? » contre lequel les forces libres étaient heureusement immunisés quand il fallait combattre l’occupant pendant la guerre
[3] Et il n’est pas trop tard en ce printemps pour préparer ces élections.