A la nouvelle de ce nouveau pacte dit de responsabilité, la pensée m’était venue dans les mêmes termes que ceux prononcés par la suite par Jean-Claude Mailly : personne, y compris le responsable du MEDEF, ne pourra jamais contraindre une entreprise à réaliser des embauches si telle n’est pas sa décision prise dans un contexte qui lui est propre.
Nous entendons ces jours-ci les réactions d’un certain nombre de chefs d’entreprise (plutôt petites) nous dire à peu près cela : « c’est une bonne nouvelle pour nous et je veux bien m’engager à créer des emplois si mon entreprise croît et que j’en ai besoin ». Ainsi est crée le concept nouveau de l’engagement mais seulement pour ce qui est déjà prévu. Non, je me trompe, les entreprises connaissent déjà ce concept, il s’appelle l’effet d’aubaine. Ce pacte est donc un pacte avec le diable (Ah ! la courbe du désamour des français avec les entreprises, qu’il faudrait renverser s’il vous plaît pour rentrer de plein pied dans la mondialisation, le progrès, et blablabla), un marché de dupes pour reprendre les termes du responsable de Force Ouvrière.
Nous le savons une idée scandaleuse, provocante ne se diffuse jamais aussi bien (en d’autres termes n’avance jamais autant masquée) que lorsqu’elle est exprimée sur le ton de l’humour. Nous en avions un exemple avec Dieudonné et ses propos volontairement antisémites (car l’homme est un provocateur avant même d’être un antisémite). Preuve en est encore faite avec les propose de François Hollande sur son virage libéral. L’homme s’assume donc social-démocrate, c’est-à-dire non seulement acceptant l’économie de marché mais encore faisant reposer largement sa politique sur elle, y compris sa politique sociale en réalité devenue inexistante. Seul subsiste donc dans son champ intellectuel (et visuel) l’effet de la stratégie d’influence des grands (et petits) lobbys puissants et riches ne sachant meugler que la politique de l’offre, la baisse des dépenses publiques, des charges et des impôts directs (mais pas indirects, vous l’avez remarqué).
Exit le socialisme (si nous apportons encore une considération aux mots employés), exit une véritable politique de solidarité envers ceux (de plus en plus nombreux) qui souffrent de cette « crise » (en réalité le plus gros scandale organisé de main de maître par la classe dirigeante accaparant le pouvoir et l’argent à l’échelle planétaire), exit une politique d’immigration digne (il faudra reparler de cette violence et répression exercée à un niveau sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale, même pendant le sarkozysme qui ne pêchait pourtant pas par un excès d’angélisme en la matière, à l’égard des Roms), exit une vraie politique de gauche comme nous en avions connu encore (un peu) avant la guerre (1936), après la guerre (le Conseil National de la Resistance), pendant l’ère Mitterrand ou Jospin, exit donc une politique de gauche même timide …
La réalité est que ces milliards d’Euros comme pour le CICE seront à la fois ponctionnés sur les recettes de l’état et donc les nécessaires dépenses publiques, qu’il ne faudrait d’autant moins réduire que les temps sont difficiles les plus démunis et les plus fragiles, et à la fois serviront à augmenter les marges des entreprises et les dividendes puisque d’embauches et de hausses significatives de salaire, il n’y aura pas ou très peu.
Que se passera-t-il lorsque ces fameux indicateurs mis en place et suivis à coups de commissions, haut-commisariats et autres nouvelles structures aussi inutiles que coûteuses le réveleront (car elles le réveleront un jour ou l’autre) ? Rien ! car ce même président et ce même gouvernement ne pourra pas revenir sur une telle décision. Pas plus il ne pourra recouvrer les sommes indûment versées (le pacte n’ayant pas été respecté par « l’autre partie »).
Nous aurons peut-être changé d’ici là de gouvernement, de président. Hélas, on peut le craindre pas de politique. D’ici là des milliards d’Euros publics auront été déversés en pure perte pour la société et le peuple (pas pour le capital). Il ne restera alors que des pa(c)tes pour nourrir le peuple (c’est de l’humour noir) et tant d’yeux hagards pour pleurer.
Voilà à quoi nous aura mené l’irresponsabilité au plus haut sommet de l’état, voilà à quoi nous aura mené cette social-démocratie tant vantée et défendue dans les médias hélas encore trop lus, trop écoutés et trop regardés (pas tous le médias heureusement). Jusqu’à quand ?