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Billet de blog 19 mars 2014

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La pollution, le mensonge et les intérêts privés

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Combien d’entre vous ont pu constater cette brume étrange qui a recouvert le week-end dernier nos villes et nos campagnes ? Beaucoup se sont dit que c’était inhabituel et que cela ne ressemblait en rien à une brume de chaleur, ou bien d’humidité, encore moins à un brouillard classique. Certains ont fait le rapprochement avec l’épisode de pollution bien sûr décrit par les médias comme causé par un seuil anormal de particules fines. D’autres ont jugé cela anecdotique et ont oublié.

Cet épisode de pollution qui a traversé la France et l’Europe entre le 15 et le 19 mars 2014 doit nous faire réfléchir et prendre conscience des points suivants :

-          Ce nuage de pollution n’était pas directement lié à la combinaison d’un trafic routier spécialement élevé et de brusques chaleurs (comme s’il suffisait de réduire – un peu – la circulation ou d’attendre de conditions météorologiques meilleures, en somme de prendre son mal en patience)

-          Ce nuage de pollution n’était pas un phénomène local, temporaire ayant des causes uniquement locales. Bref il n’était pas circonscrit géographiquement mais a touché toute l’Europe et différentes régions selon les moments sans que cela soit complètement bien compris.

-          Ce nuage de pollution a eu un impact sur notre environnement naturel, pas seulement invisible à travers la qualité de l’air, mais aussi bien visible : moins d’ensoleillement, des brumes noires sèches réduisant la visibilité comme un brouillard humide naturel, une atmosphère étrange et irrespirable pour ceux qui ont une santé des bronches fragiles et qui y sont sensibles.

Et pourtant mis-à-part des messages d’alerte levés par ceux que les modernes progressistes appellent des rêveurs, des écolos, des irréalistes voire des inconscients (un comble !), nous n’avons pu que constater que ce sujet était pris à la légère dans la plupart des médias dominants, voire a soulevé des commentaires très négatifs de la part des représentants des industries du pétrole, de l’automobile ou bien des associations de défense des automobilistes (forcément invités à prendre la parole pour porter la contradiction et donc particulièrement visibles) jusqu’à nier l’impact de la pollution sur la santé et prétendre qu’aucune maladie ni décès ne pouvait être causé par la pollution.

Jusqu’à quand ces mensonges seront tolérés sous prétexte de faire vivre de pseudos débats amusant le peuple tandis que ces questions sont éminemment graves et peut-on dire même civilisationnelles. Bien évidemment ces solutions de circulation alternée (dont on peut noter qu’elles n’ont été prises qu’en Région Parisienne alors que par exemple d’autres régions comme les agglomérations lyonnaise et toulousaine et les campagnes les entourant jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres étaient particulièrement touchées et de manière prolongée sur plusieurs jours[1]) ne sont qu’un sparadrap sur une jambe de bois et sans doute qu’une opération classique de communication gouvernementale visant à endormir les esprits paniqués.

Il est temps de prendre la mesure de cette Apocalypse[2] déjà annoncée et dont ces alertes particulièrement préoccupantes devraient provoquer un véritable électrochoc, une raison de plus de faire vivre en acte une véritable démocratie populaire au lieu de laisser tous ces intérêts privés, néfastes pour nos sociétés, saturer les médias et les réseaux sociaux et retarder les solutions urgentes, radicales, profondes pour le bien commun de l’humanité.

C’est de la responsabilité collective (et donc individuelle) de tous les journalistes, politiques, élus (et non élus) et de nous tous, citoyens, militants. Ne tardons plus. Le temps fait son œuvre.


[1] En allant dimanche 16 mars sur le site du laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air ( http://www.lcsqa.org/surveillance/indices/liste) on pouvait trouver des estimations d’indice de pollution aux particules fines (PM 10) pour un certain nombre de villes en France. La carte qui peut être visualisée ici restitue l’ensemble des villes ayant un indice de 8 et 9 (mauvais et très mauvais) sur une échelle allant jusqu’à 10. On constate alors qu’une large bande (représentant un bon tiers du territoire national) englobant le sud-ouest, le massif central et la région lyonnaise jusqu’à la Suisse est affectée par une qualité de l’air de mauvaise à très mauvaise.

[2] En référence à cet excellent documentaire dont les premières parties ont été diffusées sur France 2 hier soir, retraçant l’histoire de la première guerre mondiale et nous rappelant l’insouciance des populations ne voyant pas venir la catastrophe. On y a fait référence aussi d’ailleurs à l’influence déterminante des capitalistes et capitaines d’industrie sur les responsables politiques voyant une guerre d’un bon œil afin de 1. Couper les revendications ouvrières jugées de plus en plus incontrôlables en ce début de siècle et 2. Relancer leurs affaires. 

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