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Billet de blog 28 janvier 2014

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Pour lutter contre le chômage, la fin du travail hétéronome

Le travail hétéronome, où le travail comme s’opposant à l’autonomie de l’individu est une notion chère à André Gorz.Cette idée peut choquer à l’heure où près de 5 millions (17% de la population dite active) de personnes souffrent d’une absence d’emploi ou d’un emploi précaire, à l’heure où l’idée dominante veut que le chômeur cherche désespérément un emploi pour retrouver son autonomie.

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Le travail hétéronome, où le travail comme s’opposant à l’autonomie de l’individu est une notion chère à André Gorz.

Cette idée peut choquer à l’heure où près de 5 millions (17% de la population dite active) de personnes souffrent d’une absence d’emploi ou d’un emploi précaire, à l’heure où l’idée dominante veut que le chômeur cherche désespérément un emploi pour retrouver son autonomie.

Que cherchons-nous tous en réalité pour être autonome ? Non pas un emploi mais un revenu. Il y a des emplois qui donnent du sens (ou bien qui pourraient donner du sens s’ils n’étaient pas pervertis par une société corrompue par le capitalisme), l’éducation, la sante, l’accompagnement des jeunes en difficulté, l’agriculture, le (bon) journalisme, l’écriture, etc … mais pour quelques emplois encore (un peu) préservés de la pression consumériste ou bien financière, combien sont enfoncés jusqu’au cou dans la jungle des intérêts privés et n’offrent d’autre sens que celui remâché et servi comme une soupe bien rance par la propagande ronflante préparée à ses « troupes » grâce aux dernières techniques de communication (et de manipulation) par les cadres dirigeants des moyennes et grandes entreprises.

Personne n’est dupe, les chômeurs moins encore que les actifs, de cette vérité bête à dire et dont Marx eut l’intuition géniale il y a presque deux siècles (et oui déjà !) : L’aliénation dans la société capitaliste est celle qui consiste à la fois à faire perdurer le chômage – afin de créer une armée industrielle de réserve[1] – et à charger l’actif d’une somme de travail qui va au-delà du raisonnable puisque par définition, la recherche de productivité est un leitmotiv capitaliste.

La nouvelle concomitante d’un record historique du nombre de chômeurs en France et d’une aggravation continue du chômage dans le monde alors que le PIB mondial lui ne cesse de progresser devrait nous faire sursauter et nous emplir d’effroi devant la vérité révélée (pour les quelques naifs qui restent). Tout cela démontre que la course à la productivité (en même temps qu’à la croissance) ne favorise que l’augmentation (vertigineuse) des profits aux mains des détenteurs du capital mais certainement pas un début de commencement de répartition de la richesse créer et du travail pour tous.

Et si les 30 glorieuses avec son chômage quasi-inexistant, son équilibre économique et social (un peu bancal et hypocrite il faut le dire maintenant qu’on peut prendre un peu de recul) ne revenait jamais ?

C’est pourquoi les politiques aujourd’hui en sont à effectuer la danse de la pluie, réduits à invoquer le dieu-capital afin que celui-ci consente à une « contre-partie » après tant de sacrifices imposés au peuple. Le pacte de responsabilité fait partie de ses prières psalmodiées par des gouvernants déroutés, sans courage, sans vision, sans imagination (Lire Bourdieu à ce propos).Ils n’ont pas compris que s’il s’agissait bien d’une crise, ce n’était pas une crise temporaire avant un rebond qui tarde à venir mais une crise profonde de civilisation, sans aucun doute concernant toute l’humanité et non plus les économies dites occidentales vieillissantes et que si un changement radical de politique n’était pas engagé (rompant avec l’idée de la croissance, du capitalisme, de la productivité) alors l’explosion menaçait.

De toute façon, il y a peu de chance que si transition progressiste il y a, elle opère tranquillement. Comme disait l’économiste et philosophe Fréderic Lordon : « attendez vous à ce que ça décoiffe » lorsque le système (en particulier bancaire) va s’écrouler.

Chômeurs, actifs travaillant dans le privé un tantinet lucides (réduit à des jobs alimentaires parce que dépourvus de sens), au travail ! Nous avons besoin de réfléchir en commun à un après où le travail serait délibéré, construit, toujours évalué et réévalué en fonction de son apport au commun, réparti entre tous afin que personne ne soit exclu et qu’un revenu minimum d’existence soit versé individuellement à partir de la totalité de la richesse produite.


[1] Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%B4mage

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