Quelques affaires récentes et évolutions du parti socialiste montrent que les entristes trotskystes ont gagné ; mais qu'ont ils gagné ?
Ils ont réussi à dégoûter la majorité des français du système de l'alternance droite-gauche, de la méritocratie, de la république ; système sans doute perfectible mais pour lequel beaucoup de Français ont versé leur sang, et qui a fait ses preuves, sous la première république, l'Empire, la seconde, la troisième république jusque dans les années 30, puis le CNR et la France des trente glorieuses.
Les trotskystes veulent imposer une société nouvelle, réinventer les rapports sociaux et l'éducation, de façon plus dangereuse encore et plus floue que les maoïstes de la révolution culturelle et du grand bond en avant. Comme personne de sain d'esprit ne peut les porter au pouvoir, ils fonctionnent a contrario : par une stratégie d'entrisme dans les grands partis, dans le but d'en dégoûter le peuple. Regardons le parcours de Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn, Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadelis, Julien Dray, etc : au nom de l'antiracisme, du socialisme, ils se sont vautrés dans les scandales, les trahisons des promesses faites à leurs électeurs, ont saboté ce qui marchait bien en France : l'éducation au nom du pédagogisme et de la promotion sociale, alors qu'il n'y en avait jamais autant qu'avant leurs réformes, la sécurité sociale, les retraites, tout en affichant un enrichissement personnel indécent, obtenu par des abus commis à la MNEF, des conférences, sans parler de plus, un mépris pour le système universitaire, etc, bref toutes les bases d'une république solide. Le résultat est acquis : quelques individus ont réussi à dégoûter plus de 80% des français d'un système qui marchait, au profit d'une société à reconstruire, avec les dégâts que l'on peut réeouter, et qui, au mieux, s'oriente actuellement vers une Espagne de Franco, un Portugal de Salazar, une Argentine de Marine Le Péron, au pire vers une Grèce des colonels ou une Italie des années 30 (je ne pense pas que nous terminerons nazis car nous ne sommes pas assez disciplinés et travailleurs). La belle construction européenne est en effet dévoyée au nom d'intérêts marchands, ce qui encourage au repli identitaire, et les vrais mesures qui fonctionnent en termes d'économie, de sécurité, de stabilité sociale ne sont jamais prises ; pour qui vote le français de banlieue paupérisé, qui se fait agresser par un immigré de deuxième génération, au chômage car mal instruit ?
J'ai malheureusement peur que cette étape péroniste fasse partie du plan des trotskystes pour créer leur société nouvelle, et en plus, en attendant, ils ont profité à titre personnel au maximum de ce qu'ils ont pu voler à cette France qu'ils détestent, car, à juste titre, elle n'a pas reconnu leurs mérites intellectuels ou personnels. Leur vengeance, désormais qu'ils sont aux commandes du pays, envers l'école et l'université, envers les vrais savants, en est un signe clair, et tant pis si toute l'industrie coule au passage du manque de compétitivité qui en résulte.