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Billet de blog 24 sept. 2022

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Remettre les pendules à l'heure : le travail et sa "valeur"

Le travail, c'est la raison d'être de la gauche

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Remettre les pendules à l'heure : le travail et sa "valeur"


Par une tribune au Monde, David Cayla, Catherine Coutard, Frédéric Faravel, Marie-Noëlle Lienemann, et Emmanuel Maurel, remercient Roussel et Ruffin d'avoir « remis le travail au cœur du débat à gauche », ici https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/24/il-faut-remercier-francois-ruffin-et-fabien-roussel-d-avoir-remis-le-travail-au-c-ur-du-debat-a-gauche_6142976_3232.html?

Mais la gauche n'a JAMAIS abandonné "la valeur" travail, le travail, c'est la raison d'être de la gauche. Faire croire que F. Roussel et F. Ruffin jouent contre leur camp est une tromperie ignominieuse. Ou une bêtise d'inculte. Je suis très étonnée que des socialistes y trempent. La ligne de démarcation est en réalité calquée sur le MARCHE. 

Roussel est agrippé au marché, "contre les allocs". Le marché ce sont les CDI vertueux et camarades de leur patron et les CDD les plus méritants, les nouveaux premiers de cordée pour le PCF, l'ensemble des insérés-au-marché contre les chômeurs, les fragiles et les précaires : les alloc(ataire)s. Il est d'ailleurs très révélateur que le PCF s'abstienne d'appeler à la "grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique" lancée par le PS, LFI et EELV. Décision à la fois hostile aux "camarades" Nupes, et favorable au macronisme.

François Ruffin, de son côté et en même temps, aperçoit la dichotomie apparente entre gauche et travail. Il fait une véritable analyse et constate : "en l’occurrence (des élections NDLR), le social a produit la géographie : la lutte des classes est aussi une lutte pour l’espace."

Et il met en vis-à-vis les relégués du monde ouvrier détruit et les altermondialistes, psalmodiant qu' « un autre monde est possible » quand le capitalisme est mondialement implanté. "C’est là que le Front national remporte une deuxième fois la mise. "

Ceci n'a absolument rien à voir avec les tracts verbaux d'un Roussel. Et lui, Ruffin, à l'inverse de Roussel, crie :

"Un chèque alimentation locale ? Pourquoi pas, mais pour tous.

Une allocation jeunesse ? Pourquoi pas, mais pour tous.

Un service de la petite enfance ? Pourquoi pas, mais pour tous.

Nous devons retrouver l’universel, qui n’exclut pas l’inclus, qui inclut l’exclus.

Et le travail ? Le travail pour tous. Le travail digne, qui donne une dignité. Du travail, aussi, surtout, pour glisser des « biens » vers les « liens ». C’est du boulot, c’est énormément de temps et d’attention, être humain, simplement être humain. Et voilà qui réclame des milliers, des centaines de milliers d’emplois comme assistantes maternelles, animatrices, accompagnantes d’enfants en situation de handicap, auxiliaires de vie, etc., qui seront, je l’espère, je le souhaite, davantage déclinés au masculin. Du travail pour replanter des haies. Du travail pour colmater les canalisations qui fuient. Du travail pour isoler les maisons. Du travail pour, dans chaque quartier, dans chaque canton, installer un centre de réparations, de tout, de vélos, de téléviseurs, d’ordinateurs, de pantalons, d’automobiles…" Ici https://lvsl.fr/je-vous-ecris-du-front-de-la-somme-par-francois-ruffin/?

Sauf que ce travail là, la dignité, la fierté de ce travail est jugulée par les gouvernements libéraux. Eh oui ! Roussel veut gaver le marché du travail, Ruffin défend le travail contre la main de fer du même marché.

Roussel détruit la valeur du travail, Ruffin la porte à bout de bras. Essentielle et irréductible différence.

Que peu de gens parmi nos partenaires socialistes perçoivent. Etonnant, non ?

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