Après 5 ans de pouvoir exercé dans la démagogie la plus absolue par des scélérats qui n'ont cure de la nation, nous connaissons un déclassement sans précédent mais peu de gens sont audibles à le dénoncer, comment en sommes nous arrivés là ?
S'agissant du dérèglement climatique, il semble que la classe politique ait choisi d'adopter les codes des clashs de la télé-réalité :
- après la polémique sur les jets privés dont le gouvernement a rappelé qu'ils ne pesaient pas lourd dans les émissions de CO2, voilà que l'ensemble de la classe politique, y compris ceux qui défendaient l'usage de jets privés, se redore le blason en critiquant un trait d'humour de l'entraineur du PSG. On rappellera au passage à tous ces "indignés de la majorité présidentielle" de que le Premier Ministre précédent, Jean CASTEX, personnage éminent de la même gouvernance, utilisa un jet-privé pour aller voter alors qu'il existe un "truc qui s'appelle procuration"
- côté opposition, nous ne sommes pas en reste puisque Madame Sandrine ROUSSEAU a décidé de stigmatiser la virilité en déclarant que les hommes mangent plus de viande que les femmes, pour être fidèle à un stéréotype faudrait-il comprendre. Si les réactions à ce propos ne se sont pas faites attendre, on est tout autant dans le fond du caniveau que ne l'est la déclaration elle-même. Car oui, la déclaration de Mme ROUSSEAU qui fait fi des différences physiologiques qui persistent en dépit d'une égalité en droit, est une déclaration sexiste et infame. Que ne dirait-on pas si un homme politique jetait le haro sur la féminité, plus consommatrice de produits cosmétiques qui font forcément du mal à l'environnement ? L'égalité en droit n'est pas l'uniformisation des genres et des modes de vie, la sous alimentation des hommes, qui pèsent en moyenne 13,9kg de plus que les femmes, ni la "grossophobie" inhérente à ce type de remarques sur la quantité de viande ingérée. On nous dit que c'est fait pour la bonne cause en brandissant des chiffres avec des couts CO2 par kg de viande selon l'animal, mais sans aucune autre forme d'analyse (structure d'élevage, choix de l'animal, alternatives). Rien qu'avec ces chiffres qui sont si imparfaits, on peut déterminer que de remplacer de la viande bovine par de la volaille ou du porc réduirait drastiquement les émissions sans que l'on se laissa tordre le bras par des activistes végans ce qui a un double inconvénient : les gens, moi le premier, ne veulent pas devenir végans et il n'y a pas d'exemple de territoire où cela marche à grande échelle. Allons nous basculer dans les discriminations les plus crasses comme celles qui consiste à dire à une personne en surpoids qu'elle détruit la planète parce qu'elle n'arrive pas à se contrôler ? comme toujours, tout semble être fait pour que l'on tombe dans la malbouffe bien loin des discours des politiques, y compris quand ceux-ci ne vont pas aussi loin dans la culpabilisation.
- on pourrait rajouter les 1001 polémiques sur l'eau, etc... mais on ne fait que s'insulter et on espère quoi ???
Comme dit en introduction, on pourrait en dire tout autant sur l'inflation et sur le gouvernement français qui s'en sort avec de la Com pour neuneus et des mesurettes : au final, ils vous l'assurent, si vous n'êtes pas dans la misère la plus absolue, vous pouvez supporter les augmentations car derrière le fameux "les personnes aisées peuvent payer" c'est bien l'ensemble des français qui est voué à voir les prix grimper et une toute petite partie d'entre eux bénéficier à terme des "aides ciblées" éphémères.
D'ailleurs, nos dirigeants si prompts à montrer du doigt la richesse quand ça leur permet de laisser grimper les prix s'opposent à la taxation des superprofits ou entendent bien qu'elle soit la plus basse possible, on reste dans la com et le bashing, cela prendrait des pages à en parler et comparer à ce que font nos voisins européens, je préfère laisser mes réflexions et avancer sur le climat, mais la méthode est la même.
Enfin, pour ce qui est de la guerre en Ukraine, on peut constater qu'aucune nuance ni moindre critique du rôle de l'OTAN ne souffre face au martèlement de "c'est la Russie qui est l'agresseur". On a vu des bashings idiots durant la campagne présidentielle alors que l'ensemble des candidats ont condamné l'agression russe, mais si on ne tenait pas un discours atlantiste zélé, on se faisait démonter. A ce stade, s'engouffrer dans la polémique me semble aussi une perte de temps, mais aucun problème n'est convenablement résolu si chacun ne prend pas sa part de responsabilité dans les causes et préfère accuser les autres. C'est valable dans le domaine technique comme l'accidentologie (modèle des trous de gruyère de Reason) ou la Théorie du chaos, et d'une autre manière en géopolitique puisque la simple vue de l'extension vers l'Est de l'UE pour le Civil et de l'OTAN côté militaire traduit la pression mise sur la Russie par l'occident sans pour autant justifier la réaction Russe. Les accords de Minsk étaient d'ailleurs là pour éviter l'escalade alors que la guerre civile était déjà bien présente. Mais encore récemment on préfère se murer dans une attitude d'antagonisme dur qui nous amène vers un futur pour le moins incertain et clouer au pilori Mme ROYAL qui, quoi que l'on pense d'elle, fait preuve d'indépendance d'esprit et se pose en vraie politique.
Alors si il est bien beau de critiquer les crépages de chignons, les clashs à répétition, les bashings et les petites phrases, quel aurait été le type de réaction qui aurait été approprié ??
Déjà on peut faire un inventaire sur la crise écologique :
I) émissions de CO2 et pollution :
Il y a 1001 choses que l'on pourrait faire plutôt que rechercher un responsable à qui faire porter le chapeau comme toute finalité
- pour l'alimentation, déjà il faudrait revenir à une agriculture qui permet de produire localement ce dont on a besoin : qui remet en question les échanges de marchandises, les traités de libre échange, la politique agricole qui a transformé y compris les producteurs de moutarde en producteurs de Colza par le jeu des subventions ? j'ai parlé plus haut, pour les élevages, du fait que certaines viandes sont manifestement beaucoup moins émettrices de CO2 que d'autres, et donc ? où est la bascule qui tiendrait compte, soit dans le mode de production, soit juste dans le choix des élevages de réduire drastiquement les émissions ?
- le modèle agricole, outre le choix des productions, est aussi à refonder : quid du modèle d'agriculture paysanne défendu par l'actuelle NUPES et sans aller si loin, a-t-on le début d'une interdiction des élevages intensifs, de l'agriculture intensive ?
- pour l'énergie, quel que soit le choix de Mix effectué, il aurait fallu en produire et donc que les gouvernants conduisent des grands travaux aux cours des décennies qui ont précédé plutôt que de chercher à se dédouaner comme encore récemment Emmanuel MACRON pourtant membre de la Commission Attali, puis Ministre de l'Economie de Hollande, puis Président de la République lors du quinquennat précédent déjà. Et c'est juste maintenant qu'on nous parle, par exemple, de développer l'éolien offshore ! il ne s'git pas ici de dire que tel ou tel plan aurait été meilleur même si je suis plutôt partisan d'un développement des ENR conformément au rapport de l'ADEME enterré sous Hollande et dont certains nous expliqueront qu'il n'était pas sérieux. Ce qui n'est vraiment pas sérieux, c'est de n'avoir avancé dans aucune direction et jouer l'Arlésienne pour toute expectative d'une solution à la production d'énergie alors que le parc vieillissait.
- pour les économies d'énergie, s'agissant des travaux d'isolation, il y a manifestement une volonté de communiquer fortement mais peu de réalisations. Les dispositifs et la structure même du marché ne semblent pas appropriés, si ce n'est le procédé pour l'isolation des combles perdus plutôt bien indemnisé par rapport au reste. On ne joue pas assez la baisse des prix, qui semble nécessaire pour passer à grande échelle comme cela se fait à chaque fois que des produits sont vendus à grande échelle.
- plus globalement, il semble que l'on ait une "écologie pour bobos", des primes trop ciblées accompagnées d'une montée des prix : qui peut installer en confiance des panneaux solaires sur son toit à un prix discount ? en dehors de quelques possibilités si on est bricoleur, le défi n'est pas relevé. On est davantage dans l'argument commercial que dans la cause planétaire.
- la Géothermie est quasi inexistante alors que c'est une technologie vertueuse qui s'appuie sur des bases solides, qui peut permettre de chauffer des blocs d'immeubles avec des sources chaudes et tant d'autres choses
- rien que pour la Géothermie à très basse énergie avec les puits canadiens/provençaux : à une certaine profondeur, la température est entre 10 et 15 °C, et on peut la récupérer et la réutiliser pour rafraichir/réchauffer l'intérieur selon la température extérieure. Cette technologie mériterait d'être encouragée plutôt que d'utiliser des climatiseurs émetteurs de gaz à effet de serre
- il n'y a pas de politique pour réduire les embouteillages routiers, remplacer autant que possible le transport routier par le ferroutage, etc... On pourrait imaginer une interdiction de circuler aux engins lourd à des endroits et heures où des embouteillages ont lieu et améliorer la compatibilité des différents trafics routiers par une saine ségrégation (priorité aux voitures pour emmener les enfants à l'école et aller au travail) avant que les camions ne finissent sur le train. Tout cela améliorerait la vie des gens et les émissions de GES en même temps.
- les postes de limitation de production du plastique sont archi limités : les cuillères en plastique et les pailles, ok ! mais quid des bouteilles ? N'y a-t-il vraiment pas d'autre possibilités et quand bien même, revenir à la bouteille consignée en verre semble en être une si on ne savait vraiment rien inventer : ici on se doute que le problème c'est le poids des lobbys et le business. Et pour ceux qui sont effrayés par le poids et les risques de sécurité liés au verre, n'oublions pas qu'il y a les cannettes de métal, elles aussi recyclables à 100% comme expliqué ici
Il devrait aussi y avoir des travaux d'adaptation à cette crise, rien que pour l'eau :
- lutte contre l'imperméabilité des sols qui entraine des crues
- réparation des fuites d'eau du réseau
- potabilisation de l'eau de mer dans notre pays qui compte des frontières maritimes si importantes. Le dessalement de l'eau qui comporte des risques écologiques lui-même pourrait s'envisager avec une récupération ou dilution des rejets (les saumures sont riches en sel mais le sel est justement aussi une production utile si on l'extrait !), le recyclage mérite qu'on s'y intéresse et peut-être cela nous fera-t-il gagner des matières utiles
- peut-être creuser le lit des rivières, mettre des tunnels souterrains pour évacuer l'eau des zones habitées en cas de pluies abondantes, je lance les idées au hasard mais la science existe pour s'adapter et je ne vois pas de grands travaux
- utiliser carrément l'eau de mer quand c'est possible, pour des productions de sodas ou d'alcools puisque de toute manière ils sont produits en usine, autant y ajouter quelques traitements obligatoires par la loi plutôt que d'assécher l'eau douce...
Le but de ce billet, certes un peu hétéroclite n'est pas de dire que je détiens les solutions mais, par des exemples et raisonnements, de constater ensembles que nous ne relevons pas le défi, que nos dirigeants corrompus ne voient dans les crises que des opportunités d'enrichir tel ou tel de leur commanditaires : un business du désespoir.
A côté de cela, pas de perspective, dire aux gens d'économiser alors qu'ils font déjà au mieux et les encourager à se diviser, plutôt que de prendre les problèmes de manière crédible, en s'adaptant de toutes nos forces, comme une grande nation.
Il est important que l'on soit conscients de cette absence de prospective et que l'on sache faire remonter des revendications pour notre survie