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Billet de blog 3 décembre 2010

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Enpêchons-les de mentir en rond !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le scandale WikiLeaks fait couler beaucoup d'encre - une marée qui déferle sur Julien Assange, menaçant de le noyer sous la réprobation générale des institutions qu'il a osé défier. Histoire de bien enfoncer le clou, on l'accuse de viol, et l'affaire semble entendue.

Comme d'habitude, la clique d'intellectuels médiatiques appointés - cette horde menée par des BHL ou des Jean Daniel de hasard - ne lèvera pas le petit doigt pour défendre un imprécateur qui ne fait pas partie de sa paroisse. Familiers de la connivence BCBG, ces penseurs professionnels ne doutent pas une seconde que le secret est une composante fondamentale des affaires du monde. Car enfin, ces individus immatures qui composent les peuples, comment pourraient-ils être informés des grands desseins et petites magouilles que leurs dirigeants ourdissent dans l'ombre afin justement de ménager leur sensibilité infantile ?

Haro donc sur Julien Assange et les fuites jubilatoires de son site ? Eh bien non, justement ! Sans préjuger de l'honnêteté de cet homme, ni de ses éventuelles arrière-pensées - au fond, toute l'opération est peut-être orchestrée par la Chine ou par les Martiens, histoire de préparer une invasion - il faut marteler que plus rien, à compter d'aujourd'hui, ne sera pareil. Parce le sabordage de la diplomatie américaine est beaucoup plus qu'un moyen de créer le buzz. Dans un monde où la démocratie se délite, puisque le personnel politique, de quelque bord qu'il soit, ne se sent plus lié par les engagements pris devant les électeurs (et ce avec la complicité du microcosme journalistique, comme le prouve le succès consensuel de Sarkozy lorsqu'il valide le TCE dans le dos des citoyens) le vrai combat ne se déroulera plus dans les urnes mais sur un espace relativement nouveau et pour l'instant incontrôlable : le web. Sans céder à un idéalisme « cantonien », l'épisode WikiLeaks marque un tournant dans l'histoire, car pour la première fois, la ligne de front se déplace. Alors que jusque-là, les peuples affrontaient les peuples sous la direction de diplomaties jalouses de leurs cachoteries, nous entrevoyons un avenir où les peuples, au nom de l'intégrité des nations, attaqueront frontalement des gouvernements et des institutions.

Et à armes égales, ce qui est sans doute la véritable révolution dans cette affaire...

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