Plus de policiers et moins d’école. Même pour les policiers. On a vu ce que ça donne au Stade France.
Du temps où j’enseignais, on ne pouvait entrer dans la police qu’avec un DEUG, diplôme délivré après deux années universitaires réussies.
Au début des années 2000, l’OCDE exigea que les Universités deviennent rentables. Pour ce faire, les heures d’enseignement furent réduites d’un tiers et le nombre d’étudiants en travaux dirigés se vit multiplié par trois. (Dès le primaire d’ailleurs, ça tourne autour de 40 mioches par instit. Pardon, professeure des écoles, l’euphémisme étant roi. Et on s’étonne qu’ils arrivent au collège sans savoir lire.)
En 2014, François Hollande casait le futur président jupitérien à Bercy. Ses grands exploits : extension du travail le dimanche, libéralisation du transport en autocars et, entre autres (carte des notaires, permis de conduire, etc.), la suppression du diplôme d’études pour un tas de métiers et son remplacement par l’apprentissage.
Je n’ai rien contre l’apprentissage, au contraire. Mais pas sans les fondamentaux. Il n’y a pas de bonne pratique sans le savoir théorique la concernant.
Ce qui avait fait que vos coiffeurs n’apprennent plus l’hygiène, indispensable au métier. Gare aux poux et surtout gare à la saleté ordinaire, celle dont nous ne nous habituons toujours pas dans les rues de Paris, par exemple.
« L’idée est de lancer de «nouvelles opportunités économiques» en ouvrant de nombreuses professions à la concurrence, avec un minimum de règles pour provoquer une baisse des prix et créer de l’emploi. Les taxis, les auto-écoles, l’hôtellerie et…la coiffure seraient concernés. Emmanuel Macron a en effet nommément cité la profession, supposée bloquée par l’obligation d’un BP par salon. Supprimer cette obligation pourrait, pour le ministre, créer de l’emploi dans le secteur… C’est la résurgence d’un débat qui avait déjà fait rage voici plusieurs années. Le ministre semble oublier que près de 30 000 entreprises de coiffure ont ouvert ces 5 dernières années, provoquant accessoirement une explosion des faillites, un effondrement du taux de reprises et une baisse globale des revenus pour tous. L’expérience de l’auto-entrepreneuriat montre que la création d’entreprises a fait simultanément baisser le nombre de salariés, transformés en patrons précaires. » Dans L’Éclaireur, le site de tous les coiffeurs, de 2015.
Enfin, mais certainement pas en dernier, une bonne partie des nouvelles et même moins nouvelles générations de Français ne savent plus écrire le français. Comme preuve : la plupart des sous-titres sur le petit (ou grand) écran.
Or l’écrit seul nous distingue des autres mammifères dont la communication orale suffit amplement.
Autre preuve : essayez de remplir un formulaire officiel sur https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/. Si vous comprenez ce que l’on vous demande et si vous arrivez à l’envoyer sans qu’il vous revienne plusieurs fois de suite, je mange mon chapeau.
Le radieux futur « tout numérique » que l’on nous vante signera la fin de la communication entre humaine, de la langue humaine tout court. Et le déluge des violences de tout ordre et à tous les étages ne laissera pas de temps à nos petits-enfants pour grandir.
Mais, « après moi, le déluge » n’est-ce pas la devise de tout monarque français qui se respecte ?