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Billet de blog 16 juin 2023

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Le Programme thatchériste de Macron

Hommage à GLENDA JACKSON

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Glenda Jackson © moi-même

https://www.youtube.com/watch?v=XDtClJYJBj8

Pour les moins anglophones, traduction ad-hoc :

Il n'est pas surprenant que la baronne Thatcher ait été négligente face à la soupe versée sur Lord Howe, étant donné qu'elle était parfaitement préparée à le chasser avec une manche de balai cassée.Lorsque j'ai prononcé mon premier discours dans cette Assemblée, il y a un peu plus de deux décennies, Margaret Thatcher était déjà ailleurs, mais le thatchérisme sévissait encore et avait provoqué, au cours de la décennie précédente, les dommages sociaux, économiques et spirituels les plus odieux dans ce pays, sur ma circonscription et sur mes électeurs. Nos hôpitaux tournaient à vide. Les patients séjournaient sur des chariots dans les couloirs. Je tremble à l'idée de ce qu'aurait été le taux de mortalité parmi les retraités cet hiver si cette version du thatchérisme avait été pleinement opérationnelle. Nos écoles, parents, enseignants, gouverneurs, voire élèves, semblaient passer un temps démesuré à collecter des fonds afin de pouvoir fournir du matériel de base comme du papier et des crayons. Le plâtre sur les murs de nos salles de classe était maintenu en place grâce aux élèves et à des kilomètres et des kilomètres de ruban adhésif. Les rayons de nos bibliothèques scolaires étaient presque vides, et les livres qui s'y trouvaient étaient maintenus ensemble par le ruban adhésif omniprésent. Les enseignants se dévouaient pour les relier avec les moyens du bord.L’expression de loin la plus dramatique et la plus odieuse du thatchérisme a certainement été vue non seulement à Londres, mais dans tout le pays dans les zones métropolitaines où, chaque nuit, chaque seuil d’un commerce devenait la chambre, le salon et la salle de bain de sans-abri. Il y en avait des milliers, et nombre d’entre eux avaient été jetés à la rue à la suite de la fermeture des hôpitaux psychiatriques de longue durée. On nous a dit que cela allait s'appeler — ça s'appelait — « soins en ville », mais il n’y avait aucun établissement pour les recevoir. L’invitation de la baronne Thatcher d'inviter pour Noël ceux qui n'avaient nulle part où aller aurait pu m’amadouer. Dommage qu'elle n'ait pas commencé à construire de logements sociaux, pour qu'il y ait peut-être moins de sans-abri qu'il n'y en avait. Comme l'a dit une de mes amies, à son époque, Londres est devenue une ville que Hogarth aurait aimé peindre.

Mais ce que nous avons entendu dans les mots qui tournoyaient comme des étoiles, c'est que Thatcher avait créé une société ambitieuse. On y aspirait à posséder des choses. Un ancien premier ministre, qui avait lui-même été élevé à la Chambre des lords, avait parlé de la vente de l'argenterie familiale et des gens qui connaissaient le prix de tout et la valeur de rien. Ce qui m'inquiète, c'est que je commence à voir ce que pourrait être la réémergence de cette dénigrement total de ce que je considère comme la base spirituelle de ce pays où nous nous soucions de la société, où nous croyons à la solidarité, où nous n’abandonnons pas les gens et passons de l'autre côté de la rue. Ce n'est pas le cas actuellement, mais si nous revenons à l'âge d'or de cette époque, je crains que nous ne voyions se reproduire une fois de plus les dommages humains monstrueux dont nous avons souffert en tant que nation et le gaspillage des talents à cause de l'incapacité de voir véritablement la valeur individuelle de chaque être humain. Chers amis, Mme Abbott a fait référence au fait que bien qu'elle ait différé de Lady Thatcher dans ses politiques, elle s'est sentie obligée de venir ici pour rendre hommage à la première femme Premier ministre que ce pays avait produite. Je suis d'une génération qui a été élevée par des femmes, car les hommes étaient tous partis à la guerre pour défendre nos libertés. Elles ne se sont pas contentées de diriger un gouvernement. Elles dirigeaient un pays. Les femmes que je connaissais, qui m'ont élevée, qui dirigeaient nos usines et nos entreprises, éteignaient les incendies provoqués par les bombes, ne se reconnaissent pas dans le modèle emblématique de Margaret Thatcher. Pour rendre hommage à un premier Premier ministre de sexe féminin, d'accord. Mais une femme ? Pas dans mon acception.

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