Noir sur noir, le nouveau « équipement » fourgué sans droit d’appel – un droit fondamental en démocratie – par la société anonyme à mille bras de pieuvre. La live-box 4[1], écrivent-ils, comme si le décodeur français faisait plouc. Alors que l’ancienne, dont j’ignore le numéro, non seulement fonctionnait à merveille, télé, internet et téléphone inclus, mais elle était en parfait accord avec mes besoins.
Je laisse de côté le grand nombre de fils, évidemment noirs, et le mode d’emploi ayant effrayé mes dictionnaires. C’est le cas d’absolument tout ce qui se vend et parfois s’achète, et surtout des notices pour médicaments, imprimées en corps 6 et alignant des effets si indésirables que l’on n’ose même pas les jeter dans une poubelle et encore moins s’en servir.
Une journée et demie à quatre pattes dans mon petit studio et « la lumière se fit ». Mais de là à comprendre comment sa marche…
Pour ce qui est de la noire télécommande, la vieille malvoyante[2] que je suis n’a que les doigts comme roue de secours. Je la palpe, la caresse et… je tombe rarement sur le programme recherché. Par ailleurs, la foultitude de chaînes, dont la plupart m’indiffère, est un puzzle en mille morceaux. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
(Jusque là, je n’avais rien contre Soulages. Surtout pas depuis qu’il est mort.)
Mais le pire du pire arriva quand je voulus brancher mon lecteur DVD. In-com-pa-ti-ble. Pas assez de trous pour les HDMI, pas assez de câbles et de je ne sais pas quoi d’autre.
– Faut acheter un autre.
– JE NE VEUX PAS ACHETER UN AUTRE. ÇA POLLUE !!! POLLUEZ, POLLUEZ, IL N’EN RESTERA PLUS GRAND-CHOSE DE CE MONDE !
Presque rien n’est donc bon dans ce cochon.
Sauf encore – pour combien de temps ? – les conseillers.
Je regardais ou plutôt j’écoutais un débat, je ne me souviens plus sur quelle chaîne, mais intéressant, quand mon équipement endeuillé s’était tu. Image figée aussi. Ça reprend. Ça s’arrête, et rebelote.
Vous me connaissez, je suis une battante, je ne me laisse pas faire, non. J’appelle le 3900. Comme dans mes deuxième et troisième jeunesses, et, miracle !, un conseiller me répond. Gentil, poli, patient et performant. Il « réinitialise » (encore un mot barbare) le décodeur. Figurez-vous, à distance !
Merci, Monsieur le Conseiller !
Pourvu que, par ma faute, on ne lui impose pas un nombre limité de secondes !
[1] Je viens d’apprendre que la 5 est arrivée. Au secours !
[2] Non, rien de rien, rien pour les malvoyants dans ce pays. Il faut être aveugle pour ne pas le voir et surtout pour être aidé. La surdité sévère mais non totale est reconnue comme handicapante et donne lieu à des droits. Pas une vision de 4 sur 10 à un œil et de 2 sur 10 à l’autre, sans solutions d’appareillage plus performant. Malvoyants de France, unissons-nous pour changer tous ls noirs sur noir !