Quand j’avais reçu la convocation pour le visiter – au bout de deux ans de galère dans un appartement d’où le proprio, ne pouvant pas me virer (effet pervers de loi ALUR), me faisait des petites et de grosses misères pour que je déguerpisse –, je me suis dit, avant même de le voir : « S’il est propre, je le prends ».
Repeint en blanc, salle de bain spacieuse, fenêtres avec vue, le studio de ma résidence pour « seniors autonomes et valides » de la CASVP, un peu moins cher donc que le précédent, paraissait un rêve pour la petite retraitée que je suis et qui compte les centimes. Et il faisait chaud dedans en décembre. (Il fait toujours chaud. Pourvu que ça dure !)
Puis la ventilation n’a plus fonctionné, et les canalisations on commencé à sentir très, très mauvais. Quelque mois plus tard, ça s’est arrangé. L’ascenseur est ensuite tombé en panne. Réparé deux mois plus tard. Mer à boire ou pas, c’est comme ça.
En revanche, la responsable de la résidence est un vrai ange gardien. Lorsqu’elle est là, tout est nickel et joyeux. Elle nettoie, astique, décore les espaces communs comme une pro et nous sourit. Avant la pandémie, elle organisait des super fêtes et des repas festifs genre « Galette des Rois ». Ah, la convivialité d’antan !
Alors, quand elle s’en va en week-end, en vacances ou, par bonheur rarement, en congé maladie, c’est la dépression assurée. Pâques et Noël, par exemple, sont les plus tristes moments pour les pauvres petits vieux que nous sommes.
Bien sûr, il y a des remplaçants.
Et c’est là tout le problème : plus de ménage digne de ce nom, plus de sortie régulière des poubelles, petit jardin et salle commune bouclés. On prend son mal en patience, même si c’est injuste.
Mais là, trop c’est trop !
Depuis le confinement à ce jour – alors que des affiches à chaque pas exigent le port du masque partout et dans l’ascenseur – quelques remplaçants, pas tous mais une majorité, le tiennent fièrement sous le menton ou sous le nez, quand il ne pend pas à leur bras. Et ils refusent d’y remédier quand on le leur demande poliment.
Moi, je refuse d’être polie. J’ai plus peur du virus malfaisant que des supérieurs hiérarchiques, quels qu’ils soient, même une Marquise d’Hidalgo.
Ce genre de guignols, combien de fois pensez-vous qu’ils se lavent les mains après une pause pipi ?
Trop, c’est trop !