
Au début du XXe siècle, dans un petit village de la campagne roumaine, les tensions entre Leiba, un aubergiste juif, et son employé chrétien, atteignent leur point de non-retour lorsque ce dernier, est renvoyé à la suite d'un incident. Il promet de revenir régler ses comptes la nuit de Pâques. Ce qu’il fera, en mettant le feu à l’auberge et anéantissant ainsi toute la famille.
Le réalisateur roumain - Ils sont fous, ces Roumains! - Andrei Cohn, adapte Un cierge de Pâques, récit de Ion Luca Caragiale, grand classique, précurseur et inspirateur d'Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve, Les Rhinocéros, La Leçon, etc.)
Un film sur les racines de la xénophobie et de l’antisémitisme
Leiba, témoin et victime d’un "terrible chapitre de notre passé", comme le dit le cinéaste.
Humour et drame s'entrechoquent pour donner naissance à la tragédie
Cohn donne la clé de son film lorsqu’il dit :
"J’ai beaucoup pensé, en préparant Semaine Sainte, à la peinture académique roumaine, qui a toujours cherché à montrer la beauté de notre pays. Je me suis toujours dit que, si ces tableaux avaient une bande-son, nous y entendrions des choses affreuses et les horreurs de l’histoire. Voilà, comme un palimpseste, la violence qui affleure dans la beauté des plans et sous la dérision des mots. L’antisémitisme reviendra dans l’histoire roumaine, comme les pogroms. En janvier 1941, les légionnaires de la Garde de fer massacrent, dans les rues de Bucarest, 120 cadavres nus à même le sol. Semaine Sainte permet de comprendre comment la violence peut se déchaîner, comment l’histoire devient folle et sort de ses gonds."