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Billet de blog 4 juin 2015

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Colombie ou Liberté de la Presse Amputé

MOTS CLES: AGGRESSIONS CONTRE JOURNALISTS DE PART DE LA COMUNIDAD DEL ANILLO.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le narcoétat Colombie  reste le pays le plus dangereux pour la liberté de la presse latino-américaine. Alors qu'on nous vend une "démobilisation" des sanguinaires et qu'on vante Urbi et Orbi un "processus de paix", les attaques contre les journalistes continuent, et bien que maintenant des procès contre des assassins sont ouverts,  il est incontestable que le narco-état est un endroit où il est difficile d'informer en liberté et sans autocensure.

Des abus sur la liberté de presse dans beaucoup de ses départements sont observés avec un pic incroyable de cas d'attaques à la liberté d'expression à Bogota où se concentrent les médias et la plupart des journalistesQuand un assassinat touche des journalistes ou des défenseurs des Droits de l'homme, soit l'information est déformée, soit on attribue des crimes à la victime, soit on "arrange" un passé qui ne lui correspond pas, soit de faux témoins "falsos testigos" apparaissent. Dans un pays où la corruption est la base de presque tout, acheter des témoignages est monnaie courante. C'est le cas de le dire. Il existe aussi une imputation des assassinats à la guérilla par l'armée pour que le crime reste impuni. Quant aux disparitions forcées, même si elles sont parfois collectives, le cynisme est tel qu'on peut imputer le crime à des membres de la guérilla sans qu'ils aient de compte à rendre et sans qu'on les juge pour ces faits, je reviendrai sur ce point...

L'ahurissante impunité qui règne dans le narco-état, fait des journalistes  assassinés tous les jours. Pas pour des problèmes "personnels" comme le prétend la "justice". Les moyens ne varient pas, parfois les menaces sont même proférées en face des membres de la famille: c'est un procédé habituel d'exercer une pression contre les journalistes qui décident d'enquêter sur des sujets  "sensibles". Il y a même des journalistes qui ont été obligés de s'exiler avec leur familles pour protéger leur vie.

Autres menaces: les agressions et les obstructions au travail journalistique continuent d'être une façon courante d'empêcher le travail de la presse  et d'organiser des représailles suite aux informations publiées. Pire, il existe aussi des agressions contre journalistes de part de fonctionnaires et de membres de la police, ainsi que des agressions lors de la couverture médiatique des manifestations publiques. Il est important d'ajouter que les journalistes doivent réitérer leur demande d'ouverture d'enquêtes  et  de sanctions contre les auteurs de ces méfaits qui siègent aux plus hautes instances du gouvernement ou travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement. Il faut faire valoir les principes de la "démocratie et de l’État de droit" afin que la parole  en détresse se libere...

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