Les recrutements forcés des enfants pour la guerre, la prostitution, la mendicité ou des autres activités illicites sont des pratiques usuelles dans les pays du tiers monde, et l'Amérique latine ne fait, bien sûr, pas exception à la règle, avec le narco-état de la Colombie à la tête de ce domaine...Que les assassins s'organisent en bande organisée n'est pas rare, avec comme exemple sanguinaire les AUC et leurs nouvelles et nombreuses ramifications. Les Forces Irréguliaires de Colombie (FIC) constituent une nouvelle organisation de truands qui se consacrent au recrutement forcé des jeunes. Certains des membres de cette organisation ont été arrêtés. Il s'agit d'un groupe dirigé par des descendants et des "commandants" en chef du paramilitaire démobilisé Pedro Oliveiro Guerrero Castillo, alias "Cuchillo”; ces groupes sont connus pour se disputer le contrôle de de la route du trafic de ce qui représente pour les colombiens l'or blanc, à savoir la cocaïne; ils "vivent" également d'extorsions, ainsi que d'une activité dans laquelle certains colombiens excellent: les menaces et les assassinats sélectifs.
Il s'est avéré que dans le cadre d'une enquête de La Defensoria del Pueblo, on a découvert le phénomène, qui d'ailleurs existait depuis très longtemps, et on a constaté le recrutement forcé des plus d'une dizaine d'enfants dans une région du département de Tolima. Les enfants ont été attirés avec des promesses mensongères et de belles histoires, une autre pratique bien exercée par certains colombiens, et ont été forcés à rejoindre les rangs d'une organisation armée pendant six mois.
La Defensoría a donné l'alerte en expliquant que les enfants ont été incorporés dans l'organisation hors la loi en leur offrant des "salaires", qui représentaient beaucoup pour eux : le double du salaire minimum, qui est de 245 EUR dans le narco-état. Ce qui est aussi étrange, c'est que les parents de ces enfants ont donné l'autorisation de les engager: le travail des enfants devrait être interdit, surtout dans un pays qui n'arrive même pas a signer un accord de paix mais signe quand même un préaccord pour envoyer des troupes de "paix" a l'ONU...la charité se moque de l'hopital! En voulant jouer dans la cour des grands, on n'arrive même pas à contrôler l'incroyable criminalité qui gangrène le pays. Les enfants avaient pour mission garder les haciendas des néo-paras dans plusieurs départements du narco-état. Bien sûr ils s'occupaient aussi des tâches "éducatives" comme des labours dans les champs de coca ou de pavots ; selon les conclusions de l'enquête, "ils n'ont pas été payés", c’est-à-dire qu'ils ont travaillé gratuitement....des esclaves.
Le rapport indique que les enfants, une fois recrutés, sous la menace, étaient «instruits» pour savoir utiliser des armements de guerre lourds. Ils ont également été obligés de pratiquer l'extorsion de fonds ou le racket des commerçants , des homicides ciblés, mais également d’assurer la garde des commandants de la bande de néo-paras, affectés à la surveillance du transport de drogues et au rôle d’informateurs des déplacements des "forces de l'ordre". L'enfance est la période la plus belle de la vie, et on vole l'innocence à des enfants vulnerables...
Quelques-uns ont réussi à s'échapper pour raconter que des jeunes filles ont également été recrutées pour exécuter les mêmes tâches que les garçons, avec bien sûr les humiliations et les abus sexuels. Il y a des jeune filles plus âgées qui ont également réussi à fuir et à donner l'alerte à la "Defensoría del Pueblo" ; cette dernière a dû alerter le Ministère de la Défense et les autorités nationales pour procéder à une surveillance accrue et veiller à ce que ces recrutements cessent dans les régions les moins développées. C'est grâce aux Défenseurs du peuple que quelques arrestations ont été effectuées, et ils espèrent que le phénomène ne s'étendra pas dans toutes les zones du pays, car les membres de ces groupes armés ont les moyens de le faire.
La fameuse "démobilisation" des paramilitaires en 2005 n'était qu'une astuce pour se disperser en groupes plus petits, mais plus nombreux et plus dangereux. Avoir des scrupules n'est pas une qualité que l’on voit briller dans ce pauvre narco-état..