"La mort d'un jounaliste n'affecte pas l'Humanite"...La semaine dernière, j'ai exposé le cas de notre collègue journaliste, une femme héroïque, Jineth Bedoya, son crime, après une lutte acharnée, ayant été considéré comme relevant du crime de lèse humanité. Son combat bien évidemment n'est pas encore fini. La même semaine, le Procureur a ordonné la libération d'une des canailles responsables de ce crime. En connaissant le manque de vergogne de certains colombiens je n'étais pas surpris, mais très enragée cependant pour Jineth et sa lutte. Encore une fois les médias , les organisations des droits de l'homme, tout le monde a dû se révolter pour que quelqu'un bouge au niveau du "pouvoir" pour "rattraper JJ" à la frontière avec le Brésil, alors qu'il essayait de prendre la fuite. Drôle de système: on le lache un jour, pour après le chasser; attention, cette action n'est pas naïve du tout...les médiocres sont toujours des grands manipulateurs...
D'autres crimes de lèse humanité ont lieu dans le monde entier et bien sûr, dans ce sanctuaire de l'impunité, hier, aujourd'hui et demain. Mais...l'assasinat d'un jounaliste n'affecte soit disant pas l'Humanite dans le narcoétat. Dans le passé on a considéré comme relevant de la lèse humanité l'assassinat de Luis Carlos Galan, Rodrigo Lara, Carlos Pizarro, Manuel Cepeda, père du député Ivan Cepeda Castro (un espoir pour préserver l'héritage et la mémoire de son père, il fourni les arguments pour bien appuyer les accusations à l'encontre d'Alvaro Uribe et ses liens avec les narco-paras). Uribe se fache quand on les met en evidence...
Les relations des ex-nazis avec l'Amérique Latine, qui fut leur terre d'exil et l'influence de leur pensée sur certaines générations est bien connue, en depit du fait qu'on essaie de nous vendre d'autres discours que les ignorants avalent tout cru. Cette semaine l'efficace parquet a décidé que l'assassinat du journaliste Jaime Garzon Forero n'est pas un crime de lèse humanité! Jaime a été assassiné le 13 août 1999 et on vient de le retuer....
Il faut savoir que lorsqu'un crime a lieu dans le narco-état, ils font tout pour le faire passer pour un simple homicide pour que les délais de prescription courent et que le crime ait une bonne chance de rester impuni. Les crimes de lèse humanité ne sont pas prescriptibles, eux.... Les avocats se sont battus pendant longtemps, en vain. Déjà l'an passé, le parquet avec ses gros sabots avait exprimé cette sottise, et cette semaine il l'a confirmé pour que le crime ait toutes les chances de n'être jamais résolu ! Homicide et pas crime de lèse humanité, dite bonjour au sanctuaire de l'impunité.
Et bien que les avocats ont des sérieux dossiers cumulés pour affirmer que le cas ne peut être prescrit et qu'aucun argument ne permet de le qualifier d'homicide, rien n'a fait...la décision stupide a été prise. A croire que même mort, l'irrévérence de Jaime Garzon continue à déranger la terre maudite Macondo. Son irrévérence restera éternelle grâce à leurs manœuvres ! Cela ne montre encore que leur ignorance; même les jeunes générations se révoltent contre ce crime et dans ma Chronique d'anti Tartuffes, Andrea Lucia l'a mentionné.
La partie "intéressante" de l'affaire est que pour l'assassinat de Jaime Garzon, un colonel, Jorge Eliécer Plazas Acevedo, a été mis en examen pour être jugé. En bon militaire colombien, le courageux est sortie "intelligemment" en courant, pour ensuite être capturé l'année dernière seulement ! La recherche du militaire s'est fait en mule et avec des béquilles, l'efficacité du système est admirable.
Plazas Acevedo était le chef de "l'Intelligence" d'une Brigade de l'armée lorsque Garzón a été criblé à la mode du cru, c'est à dire par des "sicarios" d'une bande d'enfants de coeur appelée la Terraza. Des témoins accusent directement l'intelligence officielle d'avoir espionné Garzon et d'avoir fait suivre l'information à un autre grand enfant de coeur, le tendre chef paramilitaire Carlos Castaño Gil. Le militaire Plazas Acevedo a été mis en examen et on "présume" qu'il a bel et bien participé à la planification du crime et à l'exécution du journaliste. Ayant pu échapper au dossier de l'assassinat de Jaime Garzon, le militaire futé se retrouve quand même "à l'ombre", condamné à une peine de 25 ans de "villégiature forcée" pour l'homicide de l'entrepreneur Benjamin Koudari.
Pour l'assassinat de Jaime, l'ex-sous-directeur de la DAS, José Miguel Narváez Martínez, a été poursuivi devant la justice. Rappelez-vous de la DAS, ce merveilleux institut qui écoute ses concitoyens sur ordre de l'exécutif, qui laisse partir à Panama l'honnête dame en charge qui a été condamnée à purger sa peine dans un endroit coquet de la savane de Bogota. Ces colombiens brillent pour la bonté de leurs actes et leur moralité à toute épreuve en attentant à la vie de Garzón parce qu'il était considéré comme "proche des Elenos --ELN".
Cette nouvelle a provoqué un grand dégout dans toutes les couches de la société...pour cinq minutes seulement. Il faut avoir à l'esprit que dans le tiers monde, la société est construite de telle façon, que les gens oublient rapidement. Pas seulement la néo-connerie est dans l'air : l'eau produit de l'amnésie et aujourd'hui même l'exécutif inverse les rôles : au lieu d'être à La Havane en train d'arranger le fameux "Process de Paix", il est à Bruxelles en train de signer l'octroie des visas de 90 jours aux "narcolombiens". L'Espagnol qui a eu la "brillante" idée a été récemment battu à Madrid et Barcelona par Podemos, qui n'espèrent que le voir dégager de sa chaise, mais entretemps ils vont proposer leurs conneries de libre échanges au sommet de l'EU avec les pays du tiers monde latino-américains. Mais l'empire lui n'est pas prèt encore d'enlever le principe de visa. Pour le coup ils sont malins....L'année prochaine on risque donc de voir notre belle avenue des Champs Elysées avec des "narco-citadins très classe" en train de dépenser leur narco-argent si propre. Bonne nouvelle : ils ne connaissent pas l'astuce entre le café ou verre de pinard pris en terrasse et ceux pris sur le zinc...ce sont les ténanciers qui vont être heureux ca va renfluer les caisses des bistroquets.
Avec tout ça je viens de me rappeler qu'il est temps que je prépare mon dossier pour renoncer devant eux et publiquement à la "superbe" nationalité colombienne. En France on rigole en pensant à Coluche quand il disait : "je parle la France très mieux que vous et je vous merde!" Comme malheureusement on ne choisit pas l'endroit où on nait, nous sommes des sacrées veinards en ayant la chance de ne pas avoir à mettre les pieds dans le narco sanctuaire de l'impunité. Vue les conneries qu'ils se racontent sous couvert de développer l'économie il faudra faire appel à un bouffon comme dans le temps ...du roi et de la cour...ça se passe dans la cour européenne, tient ça tombe bien! Dommage que Coluche n'est plus là, ni Jaime Garzon, ni Gabo qui doit se retourner en voyant qu'après 34 ans d'exil les choses n'ont pas changé pour ceux qui osent parler...mais il faut faire exactement comme lui rester loin d'eux pour résister et continuer à écrire, à parler ..."Para eso es para lo que hay que hacer la revolución, para que todo el mundo viva como quiera"-Gabo