Traditionellement terre d'accueil, la France est paradoxalement un pays où le sujet de l'immigration génère des réactions épidermiques. Les succès électoraux de l'extrême-droite ne sont pas prope à l'hexagone mais touche la plupart des pays de l'espace Schengen, où certains élus exigent une révision des accords sur la libre circulation dans l'Union Européenne.
D'autre part, il est affligeant de voir ces pauvres migrants refugiés dans le métro, il est affligeant de les voir être traités comme des marchandises, entassés dans des bateaux pour atteindre nos côtes ou les côtes d'ailleurs. C'est l'Humanité qui fait mal, mais il faut penser au delà ...qui provoque ces guerres, ces dévastations, qui font que ces pauvres gens n'ont pas d'autre solution que de partir de chez eux, que de quitter leurs terres, souvent à contre cœur, et leurs familles pour envoyer le peu qu'il vont gagner à leur proches indigents restés au pays.
Or les mouvements migratoires changent en fonction des évolutions politiques, économiques et sociales du monde. Il semblerait que la politique des pharisiens de la Colombie en vendant leur économie avec le slogan "le pays va mal mais l’économie va bien", et en s'appuyant sur l'envie des autres Latinos d'aller en faveur de la promotion des politiques de croissance, amène une impulsion au commerce et au développement des investissements en Europe sur fond de crise mondiale, au milieu de laquelle les pays latino-américains donnent l'illusion d'une croissance soutenue.
Ne pas oublier : à la fin des année 80 le Pacte International du Café s'effrite, entraînant la chute des prix du premier produit d’exportation national; le pays se reconvertit alors en exportateur de matières premières tels que le pétrole, le charbon, les émeraudes...Les années 90 ramènent leur lot de misères par la chute de la production, déflation, augmentation de la dette, des populations carcérales, tout en accroissant l'exportation de la cocaine, la violence. Des couches moyennes des cafeteros se retrouvent déclassées pour composer des groupes de migrants en Europe.
Pis, l’instabilité politique au sein du pouvoir au rythme des scandales de corruption, la guerre des guérillas, la violence des paramilitaires, le contrôle de régions par les narcotrafiquants et les mêmes paramilitaires appuyés par les militaires eux mêmes, la crise humanitaire profonde, l'augmentation des actes violents comme le kidnapping, les disparitions forcées, les massacres, les viols, les assassinats sélectifs des poplulations, sont vécus avec une profonde détresse par la population et les exilés volontaires et forcés. A la violence politique, ajoutons le climat d’insécurité générale avec un taux hallucinant d’homicides et de délinquance comun et institutionnelle. Ne nous voilons pas, beaucoup de Colombiens souhaitaient quitter ce pays!
De nombreux représentants des couches moyennes qui avaient la possibilité de chercher un meilleur avenir ailleurs réalisèrent cette ambition. Regardez bien, certains de ces "nouveaux touristes" ne sont que des nouveaux "riches" issues du narcoparamilitarisme, engagés dans la double morale du consumérisme. Berlin, Bruxelles et la Banque centrale européenne paniqués par l'effondrement de l'économie espagnole ont poussé à un assouplissement du marché du travail--au détriment des salariées eux-mêmes--réunissant les conditions pour que des sociétés latino-américaines au capital opaque investissent dans notre espace Schengen, où elles peuvent jouir d'une grande sécurité juridique au service du capital . L'Espagne donc lance la "brillante" suggestion de ne plus imposer de visa pour les colombiens sur base d'une analyse de "l’immigration illégale" de ces pays et le "comportement" de ces étrangers touristes sur le sol européen. Des narcoparamilitaires ont en effet un comportement économique qui satisfait pleinement les caisses des pays hôtes tout en ne voulant pas considérer l'origine de l'argent dépensé. Des "entrepreneurs" exigent la réciprocité au niveau des accords de libre échange et des conditions similaires à celles de certains Européens, qui eux peuvent voyager depuis longtemps dans les pays de Amérique du Sud sans visa. Tout ces accords visent à atténuer la grave crise économique que subit l'Espagne, terre d'accueil de pas mal de diplômés colombiens qui sont maintenant en difficulté.
Et avec les migrations, l'Europe est en train de vivre un processus de reconversion ethnique, mais ce ne sont pas les besoins structurels du marché du travail européen qui constituent un facteur d’attraction remarquable pour les migrants potentiels. Cette nouvelle destination n’est pas sans problème car ils paient pour un voyage où ils seront confrontés à la fermeture officielle des frontières, difficulté ou pas d'insertion...ces migrants dans leur bateaux seront invisibles dans l'espace des Droits Humains et très peu verront des opportunités. Et bien que terre d'accueil pour les migrants dotés d’un capital humain élevé en termes d'éducation, l’ancienneté du séjour n’est qu’un facteur parmi d’autres pour la réussite professionnelle. La chance étant souvent le premier facteur de réussite...
Notre ministre de l'intérieur annonce les nombreuses demandes d'asile et précise "tous ceux qui ne relèvent pas de l'asile doivent être reconduits à la frontière". Nous devrions avoir un quota plus élevé pour migrants victimes des guerres et des conflits provoqués par nous-mêmes, et ne pas laisser la porte ouverte à un des pays le plus dangereux en termes de narcotrafic et de corruption généralisée.
Des colombiens sans visa sont comme des éléphants dans un magasin de porcelaines, les jeunes d’origine latino ne s’assimilent pas facilement, ils adorent rester entre eux; la culture du grand Voltaire ou de Molière ne passionne qu'une minorité. Le quartier latin, les rues des poètes et des amoureux des lettres symbolisent un âge d’or pour de nombreux Latinos venus à cette époque, s’agissant en réalité d’une communauté restreinte, l'idiosincracie de l'arepa n'est pas sur la même échelle de valeur que celle des croissants. Dans ce blog j'expose maintenant et toujours les dis-fonctionnalités d'une société qui brise des familles, qui a corrompu les valeurs et a fait le lit de la double morale et de l'hypocrisie, qui ne respecte pas les libertés, qui extradie pour affaire de drogue les assassins qui violent les Droits Humains, qui arbitre toujours en faveur des intérêts des sociétés et du capital...il faut enfin laisser savoir que le Chancellier colombien chargé des migrations a osé dire en face de représentants des Droit Humains Colombiens et Européens, ne pas savoir qui est Salvatore Mancuso Gomez...en l’absence de morale de certains acteurs, l'assouplissement des conditions d'entrée dans l'espace Schengen pour certains latino-américains n'est pas opportun et fait froid dans le dos....