Avant de devenir citoyenne de ce qui est mon pays, j'aimais déjà la France et ses valeurs. Après avoir voyagé dans le monde entier, Paris est la ville la plus belle où on se lasse pas d'apprendre, de déambuler à travers ses rues et ses boulevards...toute petite j'en rêvais et j'ai transformé mon rêve en réalité; je voulais voir Paris mais surtout visiter la Sorbonne et le Panthéon car j'aime tellement Voltaire et la langue française que cela a été poussé au paroxysme lorsque j'âi découvert le Panthéon...durant plusieurs décennies je l'ai vu changer, mais les occupants n'ont pas bougé des lieux, ils sont encore là : Voltaire, Victor Hugo, Émile Zola, Jean Moulin, Louis Braille, Rousseau, Jean Jaurès ...et jusqu'à aujourd'hui seulement deux femmes Marie Curie et Sophie Berthelot. Cela m'a toujours impressionné car le Panthéon est une valeur de la République, même si parfois je ne suis pas d'accord avec les événements qui touchent la République. Mais la Panthéonisation de deux femmes résistantes est une source d'admiration.
Le Panthéon a beaucoup des visiteurs temporaires mais peu y restent pour l'éternité, ce qu'il faut : de grandes valeurs humains, du courage, de la compassion, du talent, de la fraternité, de l'héroïsme, de la bravure, de l'abnégation, du sacrifice de soi, du pacifisme, de la résistance...et avec Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz ce sont deux figures de la résistance qui entrent dans le sanctuaire qui abrite désormais au total quatre femmes. Ce temple de l'honneur pour grands hommes rappelle les valeurs humaines à préserver : la morale , le devoir de mémoire; cette société en manque de repères symboliques a reconnu aujourd'hui deux femmes intellectuelles au meilleur sens du terme. Ce qui pourrait faire débat dans notre société, c'est le fait que, bien que nous sommes dans une république démocratique, l'honneur de Panthéoniser revient, comme au temps de l'Empereur, au Président; alors que les femmes ont toujours été essentielles dans l'histoire de la France, il serait intéressant que le peuple ait la possibilité de proposer des femmes dignes de reposer dans ce monument national.
Les femmes résistantes sont peu nombreuses, des femmes portées par des idéaux et le besoin d'agir, dénonçant le totalitarisme, défiant les insultes; des femmes à l'encontre des principes qui oppressent, des femmes qui resistent à l'injustice , à la misère. Des femmes qui ne cessent pas de penser, des femmes avides de connaissance, des femmes revoltées contre l'horreur; des femmes qui font abstraction de toutes couleurs religieuses, politiques ou sociales pour résister et lutter en toute liberté pour des valeur communes. Des femmes prêtes à se battre dans l'ombre, des femmes avec une grande rigueur et de hautes exigences morales, ces femmes héroïques, portées par l'espoir, par le dévouement, la bravure, par le courage intellectuel, par le refus à la soumission, des femmes qui ont l'intelligence de comprendre les situations pour donner du dérisoire là où le moment est dramatique; des femmes neutres et non partisanes. Des femmes qui font corps avec la souffrance humaine, des vraies humanistes, des femmes qui condamnent les nouvelles formes d'esclavages sur toutes leurs formes; des femmes avec un esprit solidaire, des femmes courageuses dans le partage, dans la force de l'esprit, dans la libération des choses qui enchaînent. Des femmes capables de se battre pour défendre leurs droits, des femmes prêtes a donner leur vie, des femmes prêtes à faire un choix...
Même si les dépouilles de ces femmes ne remplissent pas leur sarcophage, j'irai quand même leur rendre hommage en faisant un détour par le Panthéon car il faut reconnaître la place des femmes dans l’Histoire pour mettre leur action en évidence... beaucoup de printemps m'attendent encore à Paris...