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Billet de blog 17 juin 2023

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UKRAINE : La médiation africaine, sa délégation douteuse et avec un mauvais timing

L’Afrique, peu invitée dans des forums sérieux avec un rôle sans importance,  a voulu marquer le coup dans cette guerre ethnique entre la Russie et l’Ukraine. Malheureusement la composition de la délégation est douteuse et le timing est mal choisi.

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GUERRE EN UKRAINE : La médiation africaine,
sa délégation douteuse et avec un mauvais timing

Illustration 1

L’Afrique, peu invitée dans des forums sérieux avec un rôle sans importance,  a voulu marquer le coup dans cette guerre ethnique entre la Russie et l’Ukraine. Malheureusement la composition de la délégation est douteuse et le timing est mal choisi.

Il faut commencer par rappeler que l’Afrique a été toujours mêlée, malgré elle, dans des guerres européennes dont certaines été dites « guerres mondiales » dont celles de 1914-18 et de 1940-45. Et pourtant elles n’avaient rien à voir avec l’Afrique et surtout elles n’avaient rien de mondial.

Quand on regarde bien, elles étaient purement des guerres ethniques et les pays africains, y ont été entraînés. Ainsi en 1914, les Rwandais avec les allemands, se sont battus contre des bougres des belges, alors qu’ils ignoraient l’objet de la guerre, et n’y avaient aucun intérêt. Malheureusement les belges nous ont gardé rancune jusqu’au génocide contre les Tutsi, voire au delà.

Rien de nouveau entre la guerre de la Russie et l’Ukraine. La Russie, dotée d’un veto au sein du Conseil de sécurité, se croit tout permis. Il en est de même des Etats Unis qui ont semé la désolation au Moyen Orient dans les années récentes. Les deux puissances possèdent un veto dont l’objet est de neutraliser les bonnes et justes décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies. On se rappellera que la France sans complexe, muni de son veto, a donné un appui au gouvernement génocidaire du Rwanda au vu et au su de ses paires du Conseil de sécurité.

Tant qu’un certain nombre des membres du Conseil de sécurité s’arrogent le droit de posséder le veto, l’envahissement d’autres pays restera toujours possible, le patronage des génocides restera impuni, et la dictature trônera légalement et royalement au centre de cet organe pourtant taxé de  démocratique et d’organe de paix dans le monde.

Si le Conseil de sécurité fonctionnait bien, comme un organe démocratique pour la paix dans le monde, il n’y aurait pas besoin d’une délégation purement africaine en Ukraine et en Russie, car l’organe onusien de la paix dans le monde, aurait mis halte à la bêtise. Mais il y a l’injuste VETO, cette arme impérialiste qui est contraire à la démocratie.

Faiblesse de la médiation africaine

L’initiative de la médiation africaine présente plusieurs inconvénients qui pourront nuire à la médiation entre les frères ennemis. On pourrait citer que deux : la composition de cette délégation et le timing de la médiation.

La composition de la délégation.

Au départ, sept chefs d’Etat, s’étaient annoncés pour faire partie de la délégation, mais pour différentes raisons, trois chefs d’Etats dont celui du Congo, de l’Egypte et de l’Ouganda se sont décommandés à la dernière minute. Qu’importe les raisons, ce n’est pas un bon signe. Ces présidents avaient-ils perdu la foi dans cette médiation ? Qu’importe, leur défection ne manquera pas d’interroger l’Ukraine et la Russie, et surtout d’affecter le résultat de la mission.

Illustration 2

Une autre faiblesse de la mission, c’est la présence dans la délégation d’un grand partisan de Putine et qui ne le cache pas. Le président Ramaphosa, est la cible des medias ukrainiens et les bruits lancés par les Etats Unis sur ses relations avec la Russie, ne manqueront pas d’affaiblir ses interventions visant à convaincre le président Zelensky et son entourage.

Dans la composition de la délégation africaine, il y a des Etats qui sont plutôt intéressés par la fin de la guerre, non pas pour l’amour de l’Ukraine mais pour continuer à recevoir le blé produit en Ukraine.

Cet argument que l’Ukraine connait bien, suffira-t-il pour persuader l’Ukraine de laisser tomber ses intérêts nationalistes et faire plaisir aux affameux africains ? Cette médiation intéressée perd d’emblée son efficacité.

 Le timing de la médiation

Le temps que l’Afrique mette en place sa délégation pour aller en Ukraine et en Russie, la situation sur le terrain a évoluée rapidement. L’Afrique débarque en Ukraine au moment où ce pays et son président sont en pleine préparation et au début de l’offensive pour libérer leur pays et au besoin pour la revanche en boutant l’ennemi dehors.

Pour l’Ukraine, cette délégation, est non seulement composée des amis de la Russie, qui seront reçus par Putine, bien sûr, mais aussi et surtout qui seront reçu par le Forum économique international de Saint-Pétersbourg le 17 juin 2022. Et dans les jours à venir, ils sont tous conviés au Sommet Russie-Afrique.  Il faudra plus d’argument aux médiateurs africains pour prouver leur bonne foi au près de l’Ukraine.    

Entre temps à Kiev,  Zelensky  a rejeté la médiation africaine

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