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Billet de blog 2 décembre 2011

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Au-delà de cette durée, votre mandat n’est plus valable…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La proposition d’Arnaud Montebourg de renouveler le corps législatif a le mérite de soulever une vraie question mais apporte une fausse réponse. Renouveler la classe politique, permettre l’émergence de nouveaux visages, riches, si possible, d’une expérience concrète de gestionnaires gagnée au contact des réalités au sein d’un univers sclérosé et monopolisé par les mêmes personnalités ne peut-être qu’un apport sain pour le système politique français. Mais pour viser cet objectif, la limitation de la durée totale d’exercice d’un même mandat s’avérera certainement plus efficace que la fixation d’une limite d’âge. Une telle mesure, si elle était appliquée, à l’exemple du Mexique où le mandat présidentiel est de six ans non renouvelable, favoriserait le renouvellement du corps électoral. Mieux encore, elle l’inciterait à mener des réformes courageuses que le désir d’une réélection tend à reporter. On ne dirige pas de la même manière quand le but à atteindre est la seule bonne gestion du bien public et non une réélection.

Un exercice prolongé du pouvoir peut isoler et quand les ambitions politiques obligent à savoir convaincre avant de savoir gérer, on privilégie les effets d’annonces à la confrontation au réel au risque d’être déconnecté des contraintes économiques et sociales du peuple français. Mais plus qu’un problème d’âge, la question posée est celle de la durée consécutive d’exercice d’un même mandat politique. Limiter le nombre de mandats consécutifs de même nature permettrait d’éviter la mainmise d’un individu sur une fonction et aboutirait à un renouvellement politique plus efficace, qu’une discrimination par l’âge sans limitation de durée. Occupant depuis près de 15 ans le même siège au parlement, le troisième homme de la primaire socialiste a toutes les raisons de préférer lancer un vrai faux débat sous couvert de jeunisme plutôt que d’être questionné sur la longévité de sa présence sur les bancs de l’assemblée. La détermination du chantre de la rénovation du PS à vouloir renouveler les institutions ne serait que plus crédible si celui-ci avait aligné actions et convictions et renoncé à un troisième mandat consécutif en 2007 pour permettre à de nouveaux visages de briguer son siège à l’assemblée. La valeur n’attend point le nombre des années, mais elle ne diminue pas forcément avec l’âge. Quant à la valeur des idées d’un élu, elle se mesure non à son âge, mais par la cohérence entre son propos et son action.

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