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Billet de blog 10 octobre 2015

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Contre la division de la gauche et la société de défiance Faire entendre la voix de l'unité et de la démocratie...

Un sentiment nous submerge: nous vivons une période plus que troublée. Une période où le pire est possible. Une période où le pire semble même souhaité par une fraction imposante de la société. Il semble que certains français issus de multiples couches et communautés de la société aient envie du chaos. 

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un sentiment nous submerge: nous vivons une période plus que troublée. Une période où le pire est possible. Une période où le pire semble même souhaité par une fraction imposante de la société. Il semble que certains français issus de multiples couches et communautés de la société aient envie du chaos. 

Envie de bouleversements face aux crises écologiques, économiques et politiques. 

Envie de donner un coup de pied dans la fourmilière face à une classe politique atone, paralysée par une bureaucratie d’État qui ne saisit pas la complexité du temps et de la société. 

Guerres et crise migratoire, crise civilisationnelle, abstention, chômage, crises agricole et alimentaire, tempêtes et dérèglement climatique, crises industrielle et sanitaire...

Quelque chose nous ronge ! L'affaire Volkswagen et le scandale de la Fifa la mettent en lumière avec crudité : la confiance disparaît ; la société de défiance s'installe. On cherche la fiabilité. Elle ne semble nulle part. La défiance nourrit la violence dont se repaît l'extrême-droite. 

Face à la société de défiance, les démocrates n'ont pas le choix. Ils doivent réagir et dire clairement qu'on ne peut s'abandonner aux illusions nationalistes d'une Marine Le Pen ou d'un Dupont-Aignan. On ne peut se laisser aller aux délires anti européens de nationaux populistes qui achèveront la crise en détruisant le lien social et le pacte républicain. L'étranger est au centre de la diatribe d'extrême-droite. Comme l'a dit Manuel Valls, le Front National est aux portes du pouvoir dans trois régions et au plan national. Première force politique dans les sondages, le mouvement des « Le Pen » structure la convergence électorale des droites et vidange encore des pans entiers de la gauche. 

Le rapport gauche/droite est devenu inadapté à la représentation et au dépassement des contradictions sociales et culturelles de notre temps. On le voit ces derniers jours avec le conflit d'Air France. On le verra demain avec les élections régionales. Ce qui menace est le recours à la violence face à l'injustice et à l'obsolescence de notre modèle politique. 

Scrutin après scrutin La gauche se délite. La gauche dite de gauche celle qui, révolutionnaire par traditionalisme, rêve encore d'un grand soir. Le seul effet de cette illusion est de nourrir les contre-révolutionnaires et les bonapartistes. Combien sont-ils encore à penser comme dans les années trente que le Front populaire fraye la voie au fascisme ? Pour cette gauche là, l'anti-socialisme tient lieu de moteur de l’histoire. 

Il faut dépasser les cadres politiques anciens. Écologistes, socialistes, radicaux, centristes, tous démocrates ! Il faut construire le nouveau rassemblement qui barre la route à la droite extrême. Il faut un projet, une nouvelle vision, une nouvelle société.

Le premier secrétaire du PS appelle à un référendum pour l'unité de la gauche et des écologistes. A la veille de ce qui pourrait bien être un cataclysme politique, c'est un geste qu'il me semble nécessaire d’accompagner. Participer à cette initiative ce n'est certes pas sauver le monde mais c'est, humblement, en appeler à nos amis, nos sympathisants, nos voisins pour qu'une voix différente se fasse entendre hors de la cacophonie des divisions. C'est donner l'occasion à celles et à ceux qui combattent l'ascension du FN vers le pouvoir, de regrouper et d’affirmer leurs forces dans la société du doute et de la peur. 

Stéphane Gatignon

Maire de Sevran, conseiller régional

Ecologistes !   -   Ude

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