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Billet de blog 19 juillet 2024

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Il faut que rien ne change pour que rien ne change

Et voilà, retour à la case départ. Yaël Braun-Pivet reprend sa place de Présidente de l’Assemblée Nationale. Mesdames et Messieurs, vous avez rêvé. Il n’y a pas eu en France de dissolution. Le RN n’a absolument pas été à deux doigts de prendre Matignon.

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Un seul doigt par contre aura suffi cette semaine à Jupiter.
Le medius bien dressé de toute sa longueur devant son bon peuple.

La clarification quant à la détestation claire dont il fait l'objet dans ce pays n’a rien changé pour Macron.
Pas chez le centre-pas-mou bien sûr, celui qui est tout sauf un ni-ni ou un "juste milieu", mais un milieu juste placé clairement à droite.
Les résultats des législatives exprimaient par contre une détestation claire chez une grande partie des électeurs français.
Dans les eaux troubles de la politique de ces dernières années, l’improbable avait fini par précipiter.
Un front populaire vraiment populaire et une extrême-droite ralliant un votant sur trois.

Le message était donc pourtant clair, non ?
Mais voilà, Jupiter ne s'estime probablement pas assez haï.
Mais voilà, Jupiter ni ne foudroie ni ne tonne.
Jupiter intrigue et manigance.

L’État français s’était pourtant fendu d’une belle campagne exhortant au vote.
Un peu de civisme que diable !
Avec ce statu quo post-dissolution, le camp des abstentionnistes a de beaux jours devant lui.
Si le projet était de dégoûter de la politique, l’objectif est largement atteint.
Nausée d’un tel déni de démocratie par combines interposées.
Des ex-futurs ministres qui sont aussi députés.
Ou l'ubiquité au pays d'Ubu.
Dix-sept quand même, ça pèse.
Et ça a pesé.

Exit donc la représentativité au Parlement.

Nous découvrons que la belle mécanique institutionnelle de la Ve République peut tout à fait aboutir à ce que le choix des urnes ne soit suivi d'aucun effet juste et logique en terme de représentation.
Jupiter a bel et bien clarifié les choses : il est accroché au pouvoir comme une moule sur un rocher.
Méprisant, dans leur plus institutionnelle expression, les électeurs de tout bord, ceux qui rêvent d’un grand soir comme ceux qui voudraient « essayer » ce qui n’a pas encore été essayé, il poursuit sa route solitaire de monarque en son palais.
Au risque d’un surcroît de chaos.

Yaël Braun-Pivet en maîtresse incontestée du perchoir,
Ursula Von der Leyen la tête dans les étoiles,
et les écologistes anti-bassines qui s’apprêtent à se faire défoncer par un Darmanin obsessionnellement braqué sur leur juste combat pour l’eau, ce bien commun.

Nous sommes le vendredi 19 juillet 2024.
Rien n’a changé, Mesdames et Messieurs.
Parce que rien ne doit changer pour la Mégamachine.
Comme celui de la Transition, le storytelling du changement est d’une extraordinaire créativité.

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