En vérité ce n’est pas de faim que nous risquons de mourir.
Des ventres vides ??? Le péril n’est pas là.
Ce n’est pas de pauvreté que nous risquons de périr, même si la pauvreté est une violence, le péril n’est pas là non plus.
Des esprits vides ? Voilà le péril qui nous guette.
La culture, l’éducation, la formation, voilà des remèdes.
La justice, l’égalité, la fraternité, la liberté, voilà des remèdes.
L’humanité se meurt de ses esprits vides, elle se meurt des injustices instituées, elle se meurt de souhaits mal formulés.
Des corps repus, nantis, mais des esprits vides, voilà le péril.
Des corps pauvres, des corps affamés, et des esprits vides voilà le péril.
Cette pauvreté des corps elle même disparaît lorsque l'esprit est bien nourris, et c'est sans nul doute, le meilleur gage de la vaincre définitivement. Mais nourrir seulement des corps, amasser des richesses et oublier de nourrir l'esprit, c'est oublier l’avenir, puisqu’une telle soif de richesse n'a de fondement qu'un corps vide de sens, vide de cohérence, incapable de s'élever, de se transcender pour être non plus qu'un objet de destruction dans le monde mais l’objet de la construction du monde. Un tel corps est voué à disparaître sans lègue pour le future.
Voilà la vraie pauvreté, des esprits vides, désincarnés.
Vides ??? Vide de lumière mais tellement pleins d’immondices, de haines, emplis de ténèbres.
Repus ou affamés, riches ou pauvres, ce qui peut nous sauver, ce ne sont pas des oripeaux ou notre pouvoir à consommer, mais bien ce dont nous emplissons nos esprits.
Les gargouillements que vous entendez, ne sont point nos ventres qui gargouillent mais bien nos esprits qui crient famine, les manques que vous ressentez, ne sont point les voix du monde matérialiste qui vous somment de posséder, ce monde d’où insatiablement l’on amasse les objets, un trop plein de choses inutiles qui ne comblent guère le manque, mais ce sont bien les appels de l’esprit qui réclament qu’on le nourrisse, c’est l’appel du corps qui réclame son introspection de l’âme, son audit, son bilan, sa rénovation.
Nourrissez les corps de vos enfants, mais n’oubliez pas de nourrir les esprits, les cœurs, plus encore que les corps, ce sont eux, qui crient famine.
Voilà la vraie richesse.