La naïveté a des limites !
Je n'ai pas voté pour Hollande, (je me suis abstenue) et j'ai bien fait. Je n'ai pas été déçue et encore moins sidérée, puisque je n'avais aucun espoir... comme je l'ai déjà écrit sur mon blog, il n'y a pas eu de basculement poltique de Hollande, mais la suite prévisible de ce qu'a été de tout temps la politique des partis socialistes depuis leur existence. Que ce soit dans l'ancienne SFIO ou dans le PS, il y a une constance c'est le réformisme et la défense quoiqu'il arrive du capitalisme. Pour sauver le système, les socialiste, en tous les cas ceux qui ont vraiment le pouvoir, sont prêts à tout ; l'histoire des socialistes est émaillée de trahisons et pas seulement qu'en France, mais dans toute l'Europe. Faut-il rappeler que c'est un gouvernement socialiste qui a fait assassiner Rosa Luxembourg et Karl liebketch et mis un terme à la révolution spartakiste ; et on peut légitimement penser qu'en fonction du contexte de crise de l'époque, cette répression a facilité la montée du nazisme.
Juger sur les promesses et les intentions des politiques c'est au mieux faire preuve d'une grande naïveté au pire de complicité. Il n'y a que les actes qui puissent déterminer la réalité d'un engagement.
Contrairement à ce qu'affirme Médiapart si la rédaction n'a pas ouvertement appelé à voter Hollande, tous les articles, les auteurs (dont Stephane Hessel) ont contribué à déveloper l'illustion de ce que pourrait être un gouvernement socialiste et donc à semer de faux espoirs et donc au bout du compte à faire voter pour Hollande.
Les socialistes (qui n'ont de socialiste que le nom), les communistes (qui n'ont de communiste que le nom, en tout cas pour leur direction qui pratique les compromis) ont tous contribué à créer cette illusion que l'on pouvait réformer le capitalisme et vivre mieux ensemble sous son diktat.
Non le capitalisme n'est pas réformable, le seul réel espoir d'une autre société c'est d'en sortir en s'attaquant à son économie et par la lutte de classes.
Nombre d'intellectuels, lors de l'implosion de l'URSS et de ses satellites, ont "jeté le bébé avec l'eau de la baignoire" contribuant ainsi à laisser croire qu'il n'y a pas d'autre système possible que cette société fondée sur le profit, sur l'argent, sur la guerre de tous contre tous.
En dehors de choisir clairement son camp, à savoir, celui de la lutte de classes pour mettre un terme à cette catastrophe humanitaire et liberticide qu'est ce système, oui nous risquons bien d'avoir une gouvernance Le Pen avec toutes les conséquences que cela risque d'avoir.
Quitte à apparaître comme un dinosaure je reste marxiste et je continue de penser que le communisme le vrai reste une perspective d'avenir pour l'humanité.
Evidemment il ne se mettra pas en place par un coup de baguette magique mais au bout de tout un processus qui permettra dans un premier temps de changer le rapport de forces. Dans un premier temps, cela s'appelle un programme de transition dans lequel on doit exiger :
- l'interdiction des licenciements
- le partage du temps de travail entre tous avec un salaire décent
- l'arrêt du remboursement de la dette (dont nous ne sommes pas responsables), les quiers ont assez gagné
- l'échelle mobile des salaires et des prix
- la proportionnelle intégrale
- la révocabilité permanente des élus et le contrôle des décisions prises
cela permettrait de s'attaquer vraiment aux racines du mal (ces maux qui contribuent à créer le terrorisme) et déclencherait de véritables perspectives de changement et la réappropriation du politique par le citoyen qui reprendrait goût à s'occuper de son destin social et individuel
Alors oui il faut choisir son camp et cesser de distiller de bonne foi ou pas le poison et le piège que représentent le réformisme;