Pourtant La province n'a pas toujours été promesse d'innovation et de bien être, tout au contraire, le fantasme parisien, lui attribuait, entre autres maux, l'assurance de soirées écourtées et de déserts culturels, voire des bassins d'emploi totalement sinistrés. On toisait, avec suspicion et un brin d'amusement, le nouvel arrivant, fraîchement débarqué, guettant la gaucherie et la faute de goût le renvoyant à ses origines.
Au-delà des reconversions néorurales plus ou moins réussies, chaque année, davantage d'urbains se laissent tenter par la délocalisation.
Car c'est un tout autre imaginaire qui s'est mis en place aujourd'hui. L'ethnocentrisme a vécu, tout comme la fierté de s'entasser dans un deux pièces exigu et hors de prix, donnant sur des grands boulevards. Ainsi, on se plaît à rêver d'espace, de mieux être, de cités implantées dans un terroir foisonnant d'idées, et connectées au monde.

J'interpelle ma mini enceinte à commande vocale (ça va, je rigole) qui de sa voix suave, légèrement sirupeuse, me confirme ce que je soupçonnais déjà : De Bordeaux à Tours, 20 cités modèles font partie, cette année encore, du cercle très fermé des métropoles françaises les plus attractives : http://www.parcoursfrance.com/actualites/top-20-des-villes-les-plus-attractives-de-france/.
Oubliées les image d’Épinal (tiens la cité vosgienne ne figure toujours pas dans la classement), ce qui bouge, se crée, avance, se situe également hors de Paris, même si la capitale défend encore fièrement ses couleurs.
Peut-on s'affranchir de l'addiction aux transports bondés et aux périphériques saturés? Pas si sûr, car enfin, ces métropoles fonctionnent toutes sur le même schéma, la rocade fait partie intégrante du paysage périurbain.
Ne nous y trompons pas, ce qui motive cette nouvelle transhumance, n'est pas la perspective d'investir une bâtisse XVII ème perdu en pleine cambrousse, c'est le loft idéalement situé au centre névralgique de la zone urbaine qui fait le miel des agents immobiliers.
Ces belles provinciales ont su négocier tous les virages de la modernité, attirant les investisseurs et les talents par un cadre de vie préservé mais résolument ancré dans l'avenir, inventant une autre manière de raconter la ville, où les espaces paysagers ouvrent des brèches vers toujours plus de liberté, où foisonnent les bouillons de culture, et où s'épanouissent les startups, portées par des créateurs audacieux.
Préservant leur caractère, elles ont su intégrer dans l'espace urbain, des mobiliers contemporains aussi beaux que pratiques. Sans rester campées sur leurs seules richesse historiques, elles ont bâti des constructions novatrices, réactualisant les centres villes,tout en préservant leur charme "Vieille France".
Même s'il ne faut pas pêcher par excès d'optimisme, c'est avec un regard résolument positif que les candidats à l'exode se jettent dans l'aventure. Du nord au sud, mais avec une tendance un peu plus marquée vers les terres de l'ouest, les régions séduisent. Oui, c'est bien d'attraction dont il s'agit, inspirée, avant toute autre chose par l'enthousiasme. Car même si l'aspect économique peut entrer en ligne de compte, ce qui prime avant tout, c'est le cadre de vie.