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Billet de blog 23 août 2015

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"EVA": Simon Liberati, nègre d'Eva Ionesco

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

          "Eva" est décrit par certains critiques comme "le plus beau roman" de la rentrée littéraire. Il y a là de quoi s'inquiéter, soit sur le jugement des critiques, soit sur la qualité des romans édités. La première partie du roman relève du roman de gare. La seconde s'apparente à une tentative d'assassinat.

      L'histoire d' "amour fou" entre Simon Liberati et Eva Ionesco rassemble tous les clichés des histoires d'amour des romans de gare. Une première rencontre râtée, une divine rencontre plus de trente ans plus tard, cette fois pour la vie... Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Simon Liberati a depuis "Anthologie des apparitions" trouvé l'inspiration dans ses proches. Mais il donnait d'eux un aspect peu reluisant, alors qu'ici Eva est parée des plus beaux atours. Car c'est Eva qui dicte le texte que Simon met en forme. Simon Liberati n'est que le nègre de sa femme. Sa négritude se dévoile dans dans la deuxième partie du roman, consacrée aux relations entre Eva et sa mère Irina.

      Cette partie n'est ni plus ni moins qu'une énième tentative de matricide.Eva a depuis cinq ans des comptes à régler avec sa mère et elle va utiliser la plume de son mari comme nouvelle arme dans cette guerre familiale. Elle a déjà réussi à tuer sa mère professionnellement par l'étiquette "pédo-pornpgraphique"qui fait fuir galeristes et collectionneurs, mais elle veut l'éliminer physiquement. N'a-t-elle pas lancé un appel au meurtré d'Irina sur Internet en communiquant l'adresse et le code de sa mère? Et son dernier appel à Irina n'a-t-il pas été : "Je n'attends qu'une chose, que tu crèves!"?

Les attaques d'Eva dans les prétoires ont eu des résultats divers. Une attaque râtée au pénal: Irina bénéficira d'un non lieu suite à l'accusation d'appartenance à un réseau pédophile, j'en passe et des meilleures, l'imagination d'Eva Ionesco ne connaît pas de limite pour atteindre le Graal: tuer la mère. Il y aura une perquisition chez la photographe, les enquêteurs lui diront qu'elle peut attaquer sa fille, mais elle ne le fera pas. Car la grande faiblesse d'Irina est que, malgré tous les coups reçus, elle continue à aimer sa fille. D'un amour fou.

      Attaque au civil :Irina Ionesco aurait pu facilement gagner en premier instance le procès intenté par sa fille, si elle avait suivi l'avis de son avocat, qui voulait demander une expertise psychiatrique d'Eva. Mais Irina s'y refusa, ne voulant nuire à sa fille et sa carrière. 

      La seconde partie du livre est le délire d'Eva, son passé réinventé. Irina n'est pas la mère monstrueuse qui livrait sa fille à des pédophiles après des scéances de shootings. Eva a eu une enfance choyée, voyageant beaucoup, découvrant le monde des arts (Irina était la compagne de Corneille, le fondateur du mouvement Cobra). Irina Ionesco n'a jamais été déchue de ses droits maternels: depuis quand les unes d'Ici Paris sont-elles dignes de foi? Toute sa vie, elle a aidé Eva, notamment après le divorce de cette dernière, en payant son loyer et en remplissant des caddus de nourriture pour Eva et son petit-fils.

    Voilà l'autre histoire d'"Eva". Moins romantique. Abjecte. N'importe quel écrivain aurait rencontré les personnages principaux de son ouvrage s'ils étaient encore vivants. Simon Liberati ne l'a pas fait. Eva et lui avaient déjà enterré Irina.

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