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Billet de blog 29 janvier 2017

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Des Hôtels et avions et non des mosquées et des tapis

Interview SAID AHMED SAID ABDILLAH Président du Parti Comores Alternatives (P.C.A)

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www.lemohelien.com: Après la «diplomatie du tamtam et du tambour», la «diplomatie des nattes de mosquées». Pour rappel, le Vice-président Fouad Mohadji, de passage dans une capitale d’une monarchie du Golfe, avait reçu des nattes pour la grande mosquée de sa ville de Fomboni. Ikililou Dhoinine piqua une crise de jalousie, demanda des nattes pour la grande mosquée de sa ville de Djoiezi, poussant les dirigeants arabes en présence à se poser la question de savoir quand les autorités comoriennes vont sortir de leurs enfantillages et de leur infantilisme. Vous qui êtes un agitateur d’idées, vous posez-vous cette question?

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah:

Je vous remercie, d’abord, vous et vos collaborateurs qui gérez ce site d’informations sur les Comores. Je ne connaissais pas l’histoire de ces deux autorités politiques que vous  relatez.  Mais  en Novembre 2016, j’ai été en Arabie Saoudite et j’ai eu des contacts avec certains responsables Saoudiens. Je leur ai demandé «  comme vous avez plusieurs avions au sol qui sont presque neufs et inutilisés pourquoi vous ne  nous aidez pas  en  nous  les offrant  pour lancer les tourismes aux Comores ? ». On m’a répondu  je cite «  vos dirigeants nous demandent des moquettes et parfois des liquidités et on leur en donne ». Et là vous me citez  les actes  de certains de nos dirigeants pour confirmer ce qu’on m’a dit.

Je trouve que nous devons revoir notre politique extérieure  diplomatie  de la pitié et mendicité, et inciter  des riches hommes d’affaires   des pays du Golfs et leurs Etats d’origine  à investir dans notre pays. Lors de ma tournée de pré campagne  d’Août – Septembre 2015 dans les pays de l’Océan Indien, j’ai constaté que la plupart des grands hôtels de luxe aux Seychelles appartiennent à des riches hommes d’affaires des pays du Golfe. L’avion dans lequel  j’avais voyagé  était  d’Itihad Airways, une compagnie aérienne  des pays du  golfe.

Il faudra que nous changions cette diplomatie « religieuse » de la main tendue contre  une diplomatie économique et de sécurité. Nous pouvons  demander à nos partenaires  des pays du golfe de nous construire des hôtels au lieu des mosquées. Nous pouvons  leur demander de nous  louer, en leasing, des avions au lieu de nous donner  des tapis,  moquettes et matelas. Nous devons négocier avec eux pour exploiter nos aéroports, qui sont de loin plus grand que celui des Seychelles qui,  pourtant,  accueille les avions des  plusieurs compagnies aériennes. Les pays des Golfs ont aussi des touristes qu’on appelle  des « touristes familiaux ».  Nous avons un très grand avantage dans ce genre des tourismes. Les touristes des pays du golfe ont besoin des résidences hôtelières. Or nous avons plusieurs maisons construites par les Comoriens de la diaspora qui ne sont pas habitées et  qui peuvent être mises en valeur.

www.lemohelien.com: Votre intérêt pour la politique extérieure est connu de tous. Comment expliquez-vous que le Président Recep Tayyip Erdogan de Turquie visite toute l’Afrique de l’Est, s’arrête à Madagascar, donc à 300 km des Comores, mais ignore notre pays? Faut-il y voir du dédain, du mépris, un manque de crédibilité de la part des autorités comoriennes ou un manque d’intérêt stratégique des Comores aux yeux de la Turquie?

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah:

C’est une question très pertinente sur la politique extérieure  de notre pays. Nous avions des bonnes relations avec la Turquie dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan pendant le régime d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Cette relation a été mis à mal par le régime politique  du Dr Ikililou Dhoinine. Or, nous devons avoir une relation franche et soutenue avec cette puissance régionale  à la fois économique et militaire au sein du monde Musulman. La Turquie est un pays de presque 75 millions d’habitants doté d’entreprises innovantes et des universités qui peuvent nous accompagner afin de développer notre pays. C’est un pays qui a un système bancaire fiable et stable, une  puissante compagnie aérienne   et des entreprises des BTP de renommés mondiales dont nous  pouvons tirer profits

Aujourd’hui notre diplomatie est dirigé par Mohamed Bacar Dossar et donc par   le parti Juwa de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed  Sambi. Huit mois après le changement de régime politique, nous avons l’impression et j’espère que cela soit juste une impression, qu’on continue, et qu’on renforce la politique extérieure «  religieuse »  de la pitié , de la mendicité et du sectarisme. Je n’aime  pas cette façon d’orienter  notre politique extérieure qui n’apporte pas de développement dans notre pays mais incite à la haine de l’autre et à la suspicion.

Le président Azali Assoumani a-t –il  une politique extérieure  ou il va suivre à la longue celui de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi ?

J’ose espérer qu’il a une autre politique extérieure afin de faciliter et de mettre sur les rails son vœu de faire les Comores un pays émergeant.

Ceci veut dire une politique extérieure  qui nous permet de mieux nous  approcher  de nos partenaires  des pays du Golfe et de notre région naturelle , celle  des  pays de l’Afrique de l’EST  en faisant adhérer les Comores à la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est, la CAE, qui regroupe 153 millions d’habitants dans  six pays. Nous sommes  presque inexistants dans cette région et je crains que ce soit  la raison pour laquelle le président de la République Turquie, Recep Tayyip Erdogan n’a pas vu   la nécessité même de passer ne serait-ce que  deux heures chez nous. Nous devons y remédier afin de faire notre pays  plus attractif pour tout le monde , y compris les chefs de l’Etat  originaires des pays amis ou voisins.   , 

www.lemohelien.com: En politique interne, est-il excessif de dire qu’Anjouan s’installe doucement et doucereusement dans le séparatisme, que l’État comorien l’y pousse, que bientôt il y aura une implosion de colère et même une guerre civile à Moroni entre Grands-Comoriens et Anjouanais?

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah:

Hélas, non ! Le problème du séparatisme n’a jamais été résolu dans notre pays. La raison est simple : on ne l’a jamais combattu mais on l’a favorisé  et entretenu. Il ne faut pas oublier que la constitution du 23 décembre  2001, qui a instauré le système de la présidence tournante  qu’on utilise encore aujourd’hui favorise et  encre notre pays dans  le séparatisme. Or, vous savez bien  que le séparatisme est comme le cancer métastasique qui n’a pas de meilleure solution que l’exérèse. J’en appelle donc au  président de l’Union des Comores  et les gouverneurs des îles de prendre cette situation au sérieux et d’y trouver une solution rapide avant que cela ne soit  trop tard.

Je n’espère pas qu’on ait une guerre civile et je suis convaincu que les dirigeants actuels de notre pays ne poussent personne dans ce sens. Personne n’a intérêt à ce que le pays sombre dans un chaos politique comme jadis .Je mets en garde certaines personnes qui véhiculent des idées séparatistes dans les réseaux sociaux qu’ils jouent avec le feu et risquent de se brûler elles –mêmes.   

www.lemohelien.com: Qu’avez-vous envie de dire à ces Grands-Comoriens qui disent que les Anjouanais ne peuvent pas proclamer la sécession de leur île et être présents à Mohéli et à la Grande-Comore, encore moins diriger les trois îles indépendantes?

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah:

Personne n’a le droit de proclamer  la sécession d’une île qu’elle  soit Anjouan, Mohéli, Grande Comore ou Mayotte. Nous sommes un seul pays, Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande Comore. Mayotte n’a pas fait sécession mais occupé par la France  au détriment de notre unité nationale. La lutte pour sa libération continue et continuera. Nous devons éduquer le peuple Comorien sur  cette unité de notre nation. Les Comoriens d’Anjouan ont le droit d’être dans n’importe quelle île et  d’y travailler, d’y vivre comme tous les autres Comoriens.

C’est dans cette politique de l’unité nationale que nous proposons à nos dirigeants d’hier et d’aujourd’hui d’instaurer le service  nationale  obligatoire  de deux ans. Un enfant Comorien d’Anjouan âgé de 18 ans fera son service national à la Grande Comore et Mohéli,  celui de Mohéli à Anjouan et Grande Comore et le Grand Comorien à Anjouan et Mohéli en attendant le retour de Mayotte. Les enfants issus  de la diaspora seront classés selon les origines insulaires de leurs parents.

Nous devons arrêter de rêver et de croire  que l’unité de notre pays qui est combattu de longue date par nos ennemis , peut se faire sans engagement réelle de nos acteurs  politiques.   

www.lemohelien.com: Finalement, que vaut aujourd’hui l’idéal d’unité nationale aux Comores, quand on met le feu au marché de Volo-Volo, où opèrent de nombreux marchands anjouanais, qu’on ne veut pas voir à Moroni?

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah:

Personne n’a dit qu’on ne veut pas des marchands Comoriens d’Anjouan à Moroni. Je n’approuve pas la politique d’expulsion sans préparation de rechange au préalable. Mais j’espère que cela a été fait  dans le but de réorganiser les activités économiques de la Capital, une capital qui nous appartient à tous les Comoriens. Je compte sur  la responsabilité de nos dirigeants actuels pour  trouver une solution à ces commerçants afin d’apaiser la vie de nos citoyens. L’improvisation et l’agitation des certaines ministres  ne produisent rien de bon  pour la paix et  l’avenir de notre pays.

www.lemohelien.com: Les Comoriens voudraient savoir si on doit vous désigner par le titre «ancien Président du défunt Parti Comores Alternatives (PCA)».

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah:

Vous avez le goût de la provocation  et vous êtes resté un provocateur .Je vous l’ai déjà dit : notre parti politique ne mourra pas  du fait d’une loi, ni d’un  décret et ni  d’un arrêté ministériel. Je reste le président du Parti Comores Alternatives (P.C.A) qui est plus  actif  maintenant qu’avant. Nous continuons notre combat politique et je saisis   cette occasion pour dire à notre président de l’Union des Comores  Azali Assoumani et à certains responsables de l’opposition que cette loi n’est pas à améliorer mais à abroger.

Pourquoi attaquer les partis politiques  au moment  où la plupart de nos idées gagnent du terrain et vont jusqu’au palais présidentiel ? Notre combat continue jusqu’à la victoire ou à la mort, l’un ou l’autre pour nous c’est une victoire.  

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