Un doux rêve, le socialisme ? Un romantisme archaïque ? Une foi naïve et candide ?
Non… Un constat : le monde n’est pas ce qu’il devrait – ce qu’il pourrait - être.
Et des convictions, bien ancrées : il est toujours possible de le transformer, sans se contenter de l’accompagner ou, pis encore, de s’y résigner.
Telle est la mission du politique.
Un simple discours, dirons-nous. Des mots, de simples mots…
« Nous naissons avec le sentiment de l’égalité, avec le sentiment de la justice, avec le sentiment de la solidarité humaine. Nous savons, avant d’avoir rien appris, et par un instinct qui est l’héritage de nos ancêtres, que nous apparaissons tous en ce monde égaux, avec le même droit à la vie, avec le même droit au bonheur, avec le même droit de jouir des richesses indivises de la nature et de la société. Nous savons qu’il doit exister un rapport permanent, équitable entre nos droits et nos devoirs, entre notre travail et notre bien-être. Nous sentons que notre bonheur n’est pas indépendant de celui des autres hommes, de même que notre travail demeurerait vain sans le leur, mais que leurs souffrances et leurs misères sont les nôtres, que toute injustice qui les atteint doit nous blesser.
De quoi est né le socialisme ? De la révolte de tous ces sentiments blessés par la vie, méconnus par la société. Le socialisme est né de la conscience de l’égalité humaine, alors que la société où nous vivons est toute entière fondée sur le privilège. Il est né de la compassion et de la colère que suscitent en tout cœur honnête ces spectacles intolérables : la misère, le chômage, le froid, la faim, alors que la terre, comme l’a dit un poète, produit assez de pain pour nourrir tous les enfants des hommes, alors que la subsistance et le bien-être de chaque créature vivante devraient être assurés par son travail, alors que la vie de chaque homme devrait être garantie par tous les autres. Il est né du contraste, à la fois scandaleux et désolant, entre le faste des uns et le dénuement des autres, entre le labeur accablant et la paresse insolente. »
Léon BLUM – De quoi est né le socialisme ? - 1929
Oui, mais prononcés en 1929. Un discours de crise et d’espoir, de lucidité et de volonté. Prononcé par un homme qui, loin de se bercer d’illusions, et tenu par la volonté de mettre ses mots en actes, orchestrera, en 1936, une véritable politique de transformation sociale.
Des idées et des rêves, donc, sans lesquels aucune rupture ni avancée majeures ne sont, hier comme aujourd’hui, envisageables.
En 2012, comme en 1936, le socialisme ne peut se contenter d’accompagner ou de cogérer l’ordre établi. L’urgence économique, la défiance politique, les détresses sociales, la nécessité écologique, la paralysie démocratique, les injustices quotidiennes … Il nous faut des projets refondateurs, ambitieux, justes et protecteurs ! Une volonté politique lucide mais ferme ! Une République respectée mais juste! Un internationalisme réaliste mais généreux !
La démondialisation ; le capitalisme coopératif ; la mutation écologique ; la VIème République ; la relance d’une Europe sociale et solidaire … Tels sont, pêle-mêle, quelques uns des projets portés aujourd’hui par Arnaud MONTEBOURG. Des lignes d’horizon rénovatrices, réformatrices, transformatrices ! Des résolutions politiques à la hauteur des enjeux, des crises et des souffrances d’aujourd’hui ! La volonté de redonner au politique ses droits, sa fonction et sa dignité !
« Après l’effondrement, il y a deux ans, du système financier qui provoqua la plus grave crise économique depuis 1929, chacun mesure que l’économie et la finance, qui ont fait des êtres humains au travail leurs jouets, qui ont annexé la politique aux intérêts minoritaires de quelques rentiers, oligarques et actionnaires, se sont écroulées sur leurs fondations.
Plus rien ne pourra donc jamais être comme avant. Les effondrements ont une utilité positive car ils obligent les hommes à inventer de nouveaux systèmes qu’ils n’auraient jamais imaginé pouvoir décider auparavant.
C’est ce que je vous propose de faire ensemble. »
Arnaud MONTEBOURG – Discours de Frangy - 2010
Je voterai donc, sans hésitation, Arnaud MONTEBOURG lors des primaires citoyennes, les 9 et 16 octobre prochains. Non par nostalgie ou archaïsme, non par utopie ou naïveté mais par fidélité au projet socialiste, par lucidité et souci du réel, par conviction que la politique est, encore et toujours, affaire de volonté.