Les mouvements liés au #pas de vagues et le mouvement des stylos rouges instrumentalisés par notre ministre qui ne supporte pas la contradiction et soutient mordicus que tout le monde enseignant le soutient en approuvant ses réformes fait montre ainsi du même aveuglement que son gouvernement face à la contestation des gilets jaunes.
Les revendications portées par ces mouvements traduisent pourtant incomplètement la réalité de ce qui se profile pour l’avenir de l’école : effectivement la question de la reconnaissance et de la rémunération sont centrales, mais les mesures qui vont être votées en février par le biais de la loi Blanquer et de l’instruction obligatoire à 3 ans vont, elles, conduire à détruire toute idée d’une école nationale publique.
Depuis la nomination de M. Blanquer la destruction systématisée de l’école nationale publique est ordonnancée sans que les réactions à la hauteur de l’enjeu ne soient organisées, mais sourdement une vraie colère gronde.
Ces nombreuses réformes entamées et actées en février par la loi Blanquer vont transfigurer notre école : car c’est bien l’idéologie qui prévaut sur toute autre considération éthique d’amélioration de notre système éducatif . Et cette idéologie purement libérale de transformation sociétale doit passer nécessairement par une libéralisation outrancière d’un système d’éducation public et national vers un système à la carte :
Cette loi « pour une école de la confiance » est qualifiée à juste titre de loi « Blanquer » tellement cette loi respire l’idéologie blanquerienne : musèlement des enseignants, imposition de méthodes d’apprentissages fournies par des associations complices (en dépit de résultats d’évaluations scientifiques indépendants qui n’ont apporté aucune preuve d’un mieux lisant honnêtement défini), création d’écoles du socle et changement statutaire des établissements et des écoles permettant l’annualisation du temps de travail, suppression des ESPE et création des INSPE. Au-delà d’un changement de cycle, c’est la fin d’une formation indépendante, et l’évaluation permanente des élèves et des écoles et établissements n’a jamais fait la preuve de son efficacité auprès des élèves.
Mais l’enjeu est tout autre : il s’agit de trier les élèves dès la maternelle rendue obligatoire à trois ans pour les faire entrer dans des cases, les confronter au tri scolaire, puis les encaserner au cours d’un SNU (service national universel) à la gloire du président, coutant au bas mot plusieurs milliards à notre ministère, afin de rendre notre système efficient au regard d’une idéologie libérale qui ne se cache même plus.
Dans un tel cadre, il ne nous reste plus qu’à poursuivre toute forme de contestation : mouvements de grèves, manifestations… Nous pouvons par exemple, enfiler un brassard noir, dormir dans nos écoles pour faire vivre la défense de notre Ecole publique nationale : devenons les « Brassards noirs de l’Ecole Publique Nationale».
Billet de blog 4 février 2019
Des stylos rouges aux brassards noirs
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