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Billet de blog 11 février 2019

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DE L’ECOLE DE LA CONFIANCE A L’ECOLE DE LA CROYANCE !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Aie confiance ! », « Crois en moi ! », nous chante notre ministre tel le serpent Kaa, mais nous ne sommes pas dans une fiction, mais tout bonnement dans notre réalité quotidienne.
Aujourd'hui, la loi Blanquer sera votée et notre éducation nationale publique définitivement enterrée par celui-là même qui en chante les louanges sur les radios et les télés, n’hésitant pas, pour cela, à travestir la réalité.
Pourtant, les mensonges ministériels ne cessent d’interroger le sens du devoir des enseignants. Car :
— comment croire en l’intérêt impérieux de promulguer l’instruction obligatoire à 3 ans alors que 97 % des élèves vont déjà à l’école (plus que ceux qui ont dix ans),
— comment croire que l’évaluation des dédoublements de CP et CE1 puisse être déjà réalisée,
— comment croire que transformer le directeur d'école en un sous-chef et faire des enseignants ses dociles éxécutants améliorera le système en subtilisant au passage un certain nombre des moyens du secondaire,
— comment croire que les élèves porteurs de handicaps sont une priorité quand ce gouvernement va jeter à Pôle emploi des centaines de personnels pour en cédéiser quelques-uns et transmogrifier profondément l’idée d’accompagnement individuel, comment croire que l’exemplarité exigée des enseignants permettra de régler la violence scolaire…
Mais de la part d’un ministre qui ne sait pas conjuguer le passé simple et qui s’auto promeut pourtant juge et partie de la politique éducative de notre pays, rédigeant lui-même des programmes au bénéfice de quelques associations amies et qu’il évaluera lui-même que pourrions-nous attendre ? Car si notre exemplarité est questionnée la sienne ne « saurait » l’être.
La boucle est bouclée, ce ne sont pas nos élèves l’enjeu de la politique ministérielle, mais bien plutôt la mise en œuvre d’une politique ultra libérale entamée sous Nicolas Sarkozy, période durant laquelle 80 000 postes furent supprimés dans le but pernicieux, mais logique de rationaliser l’école en transformant celle-ci sur un modèle anglo-saxon dont on connaît pourtant tous les travers .
L’apport inopiné, mais préparé par une députée « amie », de l’école des savoirs fondamentaux, suite du socle de compétences imposé par François Fillon, qui a dévalué les savoirs au profit d’une évaluation gangrénante, et qui s’opère de plus en plus tôt par le prisme de batteries de tests maladivement normatives, apparaît comme destructrice de toute idée de l’érudition qui seule, peut déterminer l’avenir de nos élèves.
Nous ne pouvons cautionner ce qui prétend s’appeler « école de la confiance » alors que l’on nous demande simplement de croire en un discours hypnotique formulé par notre ministre-endormeur, l’éducation nationale se nourrit de la réalité du terrain et nous ne pouvons qu’espérer que le terrain finisse par se réveiller, enfin…

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