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Billet de blog 30 mars 2019

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Le sens de notre combat : pour une école libératrice au service des élèves

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Notre ministre nous écrit répondons lui !
De nombreux enseignants ont pris conscience des implications implicites contenues dans la loi Blanquer et mènent de trop nombreuses actions très médiatisées, au regard de notre ministre, qui ne tolère aucune contradiction et entend poursuivre la politique mortifère qu’il a initié dès sa nomination :
- un article 1 qui s’il n’apporte rien de nouveau , comme nous l’indique M. Blanquer n’a donc qu’un seul but non avoué, celui de renforcer le ressenti des enseignants et le joug de la hiérarchie sans pour autant être amené à l’exercer, faire croire tout en s’en défendant est tout le sel de cet article.
- L’instruction obligatoire à trois ans devient un enjeu liberticide de l’instruction en France, très loin de l’ambition proclamée de justice scolaire et de l’enjeu de la lutte contre les inégalités .Les territoires français les plus en difficultés comme les départements de Mayotte et de la Guyane dans lesquels aucun investissement ne sera mené pour conduire tous les élèves à l’école maternelle maintiendront toujours un taux de scolarisation très en-deçà de l’ambition affichée par le gouvernement.
La Seine saint Denis en métropole , territoire le plus en difficultés ne pourra pas dédoubler ces classes de CP et CE1 avant plusieurs années faute de locaux mais surtout faute d’enseignants.
Rappelons également que mettre 100% des élèves à l’école alors qu’ils sont 98,9% à y aller n’a rien d’une révolution ferryenne alors que les enfants de 10 ans sont plus nombreux à ne pas être scolarisés sans émouvoir notre ministre.
- La suppression du CNESCO, instance d’évaluation autonome a été balayée d’un revers de manche pour installer une auto évaluation de l’éducation nationale par le ministère lui-même : les bonnes pratiques doivent être imposées par le biais d’association amies « agir pour l’école » ou de maisons d’édition amies comme « la librairie des écoles » et favoriser ses amis permet de contrôler le contenu pédagogique dispensé et son évaluation normée, imposée .
- En prétendant répondre à la demande des enseignants concernant leur formation initiale et continue, M. Blanquer peut ainsi , sans barguigner, estimer que la création des établissements des savoirs fondamentaux est faite pour encadrer l’innovation pédagogique déjà à l’œuvre sur le terrain et qu’elle est donc réclamée par les enseignants eux-mêmes. Et réclamer comme le font certains syndicats non pas la suppression des EPSF mais que leur création soit votée par la communauté éducative devance tout simplement les desiderata ministériaux . Car il n’a jamais été question que notre ministre ne soit pas le seul décisionnaire de l’implantation de ces établissements et faire voter la communauté éducative ne sert qu’à agiter le chiffon rouge de l’illusion comme si les votes des conseils d’école avaient empêché la réforme des rythmes scolaires de se mettre en place partout là où les enseignants et les parents s’y étaient opposés.
- L’école inclusive annonce encore une fois la dégradation des conditions d’accueil des élèves porteurs de handicap et le renvoi vers pôle emploi de milliers de personnels en contrats aidés.
L’ensemble de la politique éducative a toujours consisté depuis deux ans à redéployer les moyens, mettant en avant des dispositifs : CP CE1 dédoublés, SNU en oubliant de préciser que cette politique se faisait à moyens constants, privilégiant certains aux détriments d’autres.
Ne nous trompons pas de combat, la politique ministérielle est autoritariste avant d’être libérale : la volonté de contrôle doit s’exercer de la petite section jusqu’à la mise en place du service national universel, la bonne parole doit être inculquée et contrôlée.
Aucune ambition n’est portée pour l’école par ce gouvernement : le ministère n’est pas un ministère d’Etat, l’éducation nationale est totalement absente du grand débat présidentiel, notre éducation nationale n’est vue qu’à travers le prisme de l’ambition personnelle de notre ministre qui sert son maître pour pouvoir voguer vers des cieux plus ambitieux.

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