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Billet de blog 30 octobre 2018

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VIOLENCE SCOLAIRE VIOLENCE INSTITUTIONNELLE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A l’instar du président brésilien fraîchement élu, le gouvernement à l’instigation de 4 ministres va proposer de répondre à la violence dans les établissements scolaires par une forme de violence toute aussi grande. Aucune réponse ne sera en revanche, apporté à la violence quotidienne, récurrente vécue par les enseignants : quolibets, injures, prises à partie sur les réseaux sociaux, destruction des véhicules, menaces… Cette fonction est ainsi devenue au fil du temps plus anxiogène que le métier de policier et le taux de suicide plus élevé que dans n’importe quelle autre profession.
Mais le ministre ne s’adresse pas à la profession, il parle à l’opinion publique de manière simpliste en jouant les matamores, la flatte en laissant accroire qu’il suffit de mater ces jeunes , ce que personne n’avait jamais fait avant lui d’après ses dires .
Et ce même ministre ferme des postes d’enseignants, diminue le nombre d’heures de surveillance, n’augmente pas le nombre de médecins de prévention, laisse toute une profession à l’abandon d’elle-même , sans formation et prévoit le recrutement massif de contractuels : la véritable violence scolaire est là : institutionnelle ! Une politique n’est pas conçue pour plaire mais pour répondre aux problématiques posées ou au moins tenter de le faire.
Cet évènement saisissant est utilisé pour masquer cette violence perlée, quotidienne et contre laquelle les mesures affichées seront totalement inutiles.
Cet évènement est utilisé également pour montrer à l’opinion combien notre institution se préoccupe de ses agents , alors que nous savons tous combien il est difficile d’être soutenu dans nos démarches, combien l’institution cherche à dissimuler l’ampleur des phénomènes même et y compris concernant la question des suicides. L’idée même que les personnels se suicident en partie du fait de leur métier est parfaitement inadmissible à entendre pour tous les gouvernements : comme ce fut le cas en 1997, puis il y a deux ans dans notre académie et comme c’est le cas partout en France, chaque année.

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