
Femmes tunisiennes, que de luttes vous avez menées,
Petites filles, bien avant la puberté,
Adolescentes, célibataires ou mariées,
Souvent, toutes seules, incomprises, bafouées
Parfois, humiliées, violentées, malmenées,
En famille, à l’école, au travail, en société,
Dans un monde qui est gouverné et dominé
Par une gent masculine brutale et bornée,
Sans parler de votre quotidien à trois journées :
Famille-maison-emploi, qu’il faut toujours gérer,
Mais, sans cesse, combatives, dignes et décidées
Femmes de mon pays, il y a eu quelques progrès, il est vrai
Votre condition s’est substantiellement améliorée
Avec la promulgation du Code du Statut Personnel
Code dont le contenu vous a donné des ailes
Pour conquérir votre liberté, votre dignité
Mais, les combats sont, hélas, loin d’être terminés !
À l’instar de celui qui est lié au Droit réel
Afin que dans les successions ont ait Il = Elle
Aux périodes difficiles traversées par la Nation,
Tout au long de notre Histoire, sur tous les fronts,
Y compris celui du national Mouvement
Et celui du vendredi 14 janvier, il y a trois ans,
Vous avez répondu, à tout moment, présent
Ainsi, le 13 août 2013, votre mobilisation
A donné au Sit-in du Bardo sa plus belle dimension,
Comme en témoigne la photo ci-dessus, prise à l’occasion,
C’était la journée de commémoration
De votre fête et de vos acquisitions,
Sit-in ayant débuté en plein mois de Ramadhan,
Suite à l’horrible assassinat du troisième opposant,
Mohamed BRAHMI, de 14 balles tirées à bout portant,
Le jour de la fête de la République, devant sa maison,
Sit-in parrainé par les partis progressistes et leurs constituants,
La société civile et ses démocratiques organisations,
Baptisé «Sit-in du Départ » des islamistes gouvernants,
Sit-in qui a duré de très longs mois, continûment,
Nuit et jour, sur deux saisons, sous le soleil accablant,
La canicule, comme sous la pluie, le froid et le vent,
Qui a mis échec et mat les projets opprimants
Préparés par Ennahdha et ses alliés fascisants,
Dont les partis, du Dialogue national étaient absents,
Pour ne pas dire qu’ils voulaient le saboter, réellement :
CPR, Wafa, Mahhaba et équivalents,
Dont certains ne respectent ni notre hymne, ni notre fanion,
Préférant les slogans dénaturant notre religion
Et les cris de haine, de violence et de provocation,
Plus proches des destructeurs des historiques monuments,
Symboles des universelles civilisations,
En Irak, en Syrie et en Afghanistan,
Envers les milices islamistes, ils sont plus compatissants
Qu’envers leurs victimes, agressées et même lynchées sauvagement,
Et ne jurent que par les barbus brun-vert du Moyen-Orient,
Sit-in rassemblant des dizaines de milliers de manifestants,
Où votre présence a dépassé les 50%, probablement,
Et fut sa bonne humeur, son réconfort, son stimulant,
Son catalyseur, son fer de lance, son aiguillon
Associant tous âges, toutes conditions, toutes régions,
Sit-in qui a rehaussé le moral de la population,
Qui, avec l’aide du Quartet [1] et ses marathoniennes discussions
Au sein du Dialogue national et ses multiples consultations,
Nous a, enfin, débarrassés de l’islamiste Gouvernement,
Difficilement, mais, Dieu merci, pacifiquement,
Contrairement à l’égyptien Soulèvement
Mené par l'héroïque Tamarrod Mouvement,
Tombeur du régime des Frères musulmans,
Sit-in qui a conduit finalement
À la mouture moderniste de notre Constitution,
Avec, en particulier, la liberté d’opinion et de conscience,
De pensée, de création, de publication et d’information,
Les libertés académiques, d’expression et de communication,
L’interdiction de l’accusation d’apostasie et de mécréance,
L’interdiction des incitations à la haine et à la violence,
La protection des acquis que vous avez obtenus auparavant,
La parité hommes femmes dans les assemblées élues, principalement,
Conquis qui restent à consolider et à enrichir, dorénavant,
Mais, malheureusement, avec un bémol d’importance,
Qui, certainement, ne vous a pas laissées sans réaction,
Vous qui donnez la vie, avec amour, avec souffrance,
En maintenant la plus cruelle, la plus barbare des punitions,
Qu’est la peine de mort, dans notre suprême juridiction,
Votée par tous les islamistes de tous bords, sans exception,
Prétextant que, dans notre religion, c’est une obligation,
Aussi, poursuivons ensemble le combat contre les potences,
Sit-in qui a conduit également
Aux garanties que nous avons exigées pour nos prochaines élections,
Spécialement, la neutralité absolue de l’administration,
La mise hors d’état de nuire de leurs milices avec leur dissolution,
L’annulation de leurs partisanes et maffieuses nominations
Il est temps, et ce n’est que justice rendue, que la Tunisie de la Révolution
Reconnaisse votre abnégation et dévouement, vos sacrifices et actions
Et vous donne vos droits, tous vos droits, sans omission,
Comme, par exemple, vos droits à l’accession
À tous les postes de responsabilité et de décision,
Sans oublier l’égalité, femme et homme, dans la succession,
La liberté du choix de votre conjoint sans discrimination
De religion, de nationalité, de conscience ou d’opinion
Ainsi que la levée de la sexuelle différenciation,
Pratique taboue, sociétale, surannée due à nos traditions,
Cause oh ! combien de discordes, de ruptures et de soupçons,
Conduisant à l’hypocrite hyménoplastie opération
Subie par un pourcentage atteignant soixante-quinze pour cent [2]
De nos sœurs, par crainte d’une déshonorante répudiation
En vérité, votre combat est aussi pour les autres,
Puisque votre bien-être coïncide avec le nôtre,
Dont dépendent le vivre-ensemble et sa sérénité,
La douceur de la vie, le progrès social et ses retombées,
Car, si la femme est soumise et exploitée,
En se privant de ce qu’elle pourrait nous donner,
En gaspillant ses innombrables capacités,
Cela porte préjudice à toute l’humanité
Comme l’avait écrit un certain Averroès [3]
Son message prophétique est d’actualité
Avec ces bigots, fanatiques, illuminés
Qui ont essayé de troquer l’égalité
Contre leur cynique complémentarité,
Ceux-là mêmes qui attendent d’obtenir la majorité
Aux élections prochainement programmées
Pour nous imposer leur modèle tout préparé.
Leur plus profond fantasme est de vous enfermer
Dans les ténèbres du voile noir des niqabées
Mais, sachez que les tunisiens libres sont à vos cotés
Dans votre lutte pour vos droits et libertés,
Pour ne leur laisser aucune opportunité
De réaliser leur moyenâgeux projet,
Main dans la main, nous ferons barrage à ces excités.
Le combat que tous ensemble il faudrait mener
Ne devrait pas uniquement se limiter
Aux questions liées à la citoyenneté
Et à la sphère théologique et juridique
Mais, il doit aussi englober le politique,
Les médias, le social et l’économique
Sans négliger le domaine didactique
Car, l’égalité ne peut être instaurée
Que si l’on arrive à bannir, à éradiquer
Tous les tenants et aboutissants archaïques
De l’idéologie de ces schizophréniques
Qui sont en plus socialement pathologiques
Que ça soit chez nous, en Afghanistan ou au Moyen-Orient,
Leur expérience au pouvoir a montré à la terre entière
Que l’islam politique ne peut être que totalitaire,
Tout en étant, sectaire, népotique, constamment violent,
Et, au point de vue gouvernance, fréquemment incompétent,
Avec un climat chargé d'incertitudes et délétère,
Dominé par l’insécurité, le chômage et la division,
Le mal être, la peur de l’avenir et la misère,
Leur passé récent nous a clairement démontré
Qu’avec eux, l’islam conciliant ne peut exister
Que quand ils sont en dehors de la majorité
Ou bien, électoralement en compétition
Ou alors à l’étranger faisant leur promotion
En outre, ils sont incapables d’imaginer
Votre réelle nature, vos virtuosités
Et les contributions que vous pourriez apporter
Pour le bien-vivre-ensemble, pour l’améliorer.
Ils rejettent ce que toutes les études ont prouvé,
À savoir que votre bien-être est la voie royale
Pour atteindre le bien-être humain intégral
Qu’ils soient islamistes pacifiques ou djihadistes,
Ils vivent encore à l’époque esclavagiste
Où le rôle de la femme se limite à enfanter
Et sa raison d’être se réduit à sa sexualité,
Comme l’ont déclaré sans aucune ambiguïté
Leurs gourous, et en particulier Ghannochet [4]
Et dire que neuf siècles séparent ce dernier
Du grand Averroès, précédemment cité !
Leur fixe idée, leur obsession, leur point oméga
Sont ceux des islamistes de toutes nuances
Ils se résument à la Sharia-toute-la-Sharia,
Comme objectif un khalifat de wahhabite obédience,
Soumis aux pratiques inhumaines de leur doxa,
Avec ses coutumes barbares, inconnues dans nos contrées,
Pédophilie, excision,… et adultes allaités [5],
L’antinomique de notre sunnisme modéré
Qui a opté pour l’État moderne et sa civilité.
Ils voudraient enterrer, à jamais, notre modernité,
Produit, soi-disant, de notre occidentalité,
En nous ramenant quatorze siècles dans le passé,
En reniant notre Histoire, notre tunisianité,
Faisant de nous des apeurés, des angoissés,
En employant tous les moyens que l’on pourrait imaginer,
Terreur jusqu’à l’assassinat, intimidation,
Louvoiement, chantage, pression, agression,
Nous amputant d’une partie de notre personnalité,
Inscrite dans notre ADN et son hélicité,
En dehors de notre musulmane-arabité,
Membre intégrant de notre culturelle identité
Qui n’a pas besoin d’être rappelé et médiatisé,
Ni d’être l’objet de surenchères politisées,
Partie héritage témoignage de notre cohabitation,
Apports de toutes les générations qui nous ont devancés,
Données indéniables de notre filiation,
Composantes acquises que nous n’avons pas à renier,
Représentées, entre autres, par Didon, alias Élyssa,
Par Hamilcar et son fils Hannibal Barca,
Par Perpétue et sa campagne Félicité,
Tertullien, Cyprien et Augustin,
Fondateurs de l’aube de la Chrétienté,
Avec les trois papes maghrébins,
Victor, Miltiade, Gélase, leur Sainteté,
Par notre intrépide Reine berbère Kahina
Qui serait, juive ou chrétienne, de confession
Connue aussi en arabe sous le nom de Dihya
Notre Jeanne d’Arc à nous, qui s’opposa vaillamment
À l’arabo-musulmane colonisation,
Trahie, dit-on, sa beauté la perdra,
Et, sur le champ de bataille, elle mourra,
Il convient de rappeler dans ce contexte que, génétiquement,
Notre arabité est, en fait, une historique falsification,
Puisque nous sommes berbères à, au moins, soixante pour cent,
Vérité qui a été prouvée scientifiquement [7],
Sans oublier la goulettoise Gisèle Halimi [8],
La Femme des deux-rives et de tous les combats,
À commencer contre le sexisme et la misogynie,
Mais que l’on retrouve aussi là où on ne l’attendait pas,
Elle a réservé ses premières actions à sa natale Berbérie,
Territoire origine de ses ancêtres, à l’époque de la Phénicie,
En s’engageant, pendant sept ans, pour l’indépendance de l’Algérie,
Après avoir milité pour celle de son propre pays, la Tunisie,
Aussi, pour cela et ce qui suit,
Elle est notre Kahina d’aujourd’hui
Avocate de talent qui, à vingt et un ans,
A plaidé devant les tribunaux d’exception
Pour Habib Bourguiba qui fut son premier client,
Alors, en exil dans la forêt de Chantilly [9],
Purgeant une nième peine pour sa Patrie
Elle n’était, à cette époque, qu’avocate stagiaire,
Par la suite, elle s’est inscrite au barreau de Tunis
Où elle exerça jusqu’à 1956,
En défendant ses compatriotes nationalistes,
Simples citoyens, activistes ou syndicalistes,
Car, l’UGTT fut, avec le Parti bourguibiste
Et les militants et sympathisants du Parti communiste,
Le vivier de la lutte anticolonialiste,
Les grands absents de ce combat furent les islamistes,
Comme lors de notre Révolution anti-novembriste [10],
Et c’est à Paris qu’elle poursuivra sa carrière,
Figure de combat de la féminine condition,
Défenseuse des femmes qui souffrent en catimini,
Son procès qui fut le plus retentissant
C’est sans aucun doute celui de Bobigny,
Soutien de la Palestine et de ses revendications,
Avocate de son Organisation de Libération,
Avec, en premier, l’illustre Marwan Barghouti,
Et, avant elle, du FLN et des deux Djamila,
À savoir, Bouhired et Boupacha,
Qu’elle a sauvées du poteau d’exécution,
Il y a aussi Sophie Bessis et Souhayr Belhassen,
Partageant le métier de journaliste-écrivain,
Deux figures emblématiques de l’internationale scène
De la défense des libertés et des droits humains,
Elles ont écrit, en collaboration, une biographie
De Bourguiba, le libérateur des femmes tunisiennes,
Parue une vingtaine d’années avant la Révolution de jasmin,
Non autorisée, restée censurée longtemps en Tunisie,
Première biographie du « Combattant suprême » non bénie
Qui, en deux volumes, retrace toutes les étapes de sa vie,
Le battant à la vie tourmentée, le fondateur de son parti,
Le réformateur, le moderniste, le tribun peu commun,...
L’homme d’État progressiste et tolérant, hors de son pays,
Tout en étant l’« embastilleur » de ses considérés ennemis,
Bien que despote, l'initiateur de la Tunisie de demain,
Il y a encore Tahar Haddad, Albert Memmi,
Bochra Bel Haj Hmida, Radhia Nasraoui,
Georges Adda et, bien sûr, Habib Bourguiba,
Le boxeur Young Perez, alias Viktor Younki,
Dont le nom est attaché au stade d’El Menzah [11],
Enfant prodige du quartier El Hafsia,
Plus jeune champion du monde dans sa catégorie,
Déporté et exécuté par les nazis,
À Auschwitz, le camp de toutes les barbaries,
Et l’autre enfant d’El Hafsia, Habiba Msika,
Excellant dans le chant, la danse et la comédie,
Immortalisée par un film de Baccar Salma,
Charles Nicolle, le médecin venu de Normandie,
Dont les recherches effectuées dans notre Institut Pasteur
Furent couronnées du Prix Nobel de Physiologie,
Institut qu’il a choisi pour sa dernière demeure,
Considérant notre pays comme sa seconde patrie,
À tel point que sur sa tombe il a fait graver
Deux rameaux d’olivier et de pommier enlacés,
Symboles des deux terres qui ont partagé sa vie,
Lui qui a écrit une fois à l’un de ses amis :
« Je deviens tout à fait Tunisien(…) [tellement] que j'oublie
Par moments avoir vécu ailleurs » [12],
Et l’autre médecin, spécialiste en ophtalmologie,
Slimane Ben Slimane, l’enfant de Zaghouan et de Sadiki,
Militant tous azimuts, pendant ses études à Paris,
Au sein du Mouvement national et de l’AEMNA [13],
Et, plus tard, illustre prisonnier du Fort Saint Nicolas,
À la cité phocéenne, pendant le tiers d’une décennie,
En compagnie de ses camarades de lutte dont Hédi Nouira,
Salah Ben Youssef, Mongi Slim et Youssef Rouissi,
Accusés « d'atteinte aux intérêts de la France en Tunisie »,
Il restera dans l’Histoire l’homme qui a refusé tout compromis
Portant atteinte aux fondements de son idéologie,
Ce qui lui a valu quelques ennuis avec Bourguiba,
Pour ses prises de position, ses critiques et ses écrits,
Et, pour finir, Nabiha Ben Miled, Habiba Menchari,
B'chira Ben Mrad, Tawhida Ben Cheïkh et cetera,
Il va de soi, évidemment, que j’en oublie !
Qui nationaliste ? Qui féministe ? Qui égérie ?
Architectes de nos acquis du siècle dernier
Souvent bêtes noires des islamistes autorités.
Notre Peuple est tellement riche et diversifié
Qu’il va de soi que j’ai omis d’autres caractéristiques
Qui ont fait de nous ce que nous sommes en réalité,
Caractéristiques culturelles, cultuelles ou génétiques,
De berceau vandale, byzantin, espagnol, turc, serbe, maltais,
Italien, bosniaque, français, sub-saharien, agnostique, athée,…
Aussi, Mesdames et Messieurs les constituants, vous pouvez légiférer :
Nous sommes ce que nous sommes, vous ne pourrez rien y changer !
Femmes de mon pays, je suis convaincu plus que jamais
Que notre Tunisie de la liberté retrouvée
Ne pourra survivre qu’avec votre volonté
Et l’égalité avec entière réciprocité,
Que dans la Troïka qui vient de nous gouverner
Réside le ferment de tous les risques et dangers
Conduisant à vous asservir, à vous aliéner
En conséquence, femmes de mon pays, où que vous soyez,
Luttons ensemble pour l’Unité-rien-que-l’Unité
De toutes les forces démocratiques et de progrès
Afin qu’elles se présentent ensemble, unies et soudées
Pour élire notre président et nos députés.
Que nos politiques surmontent toute velléité,
Toute discorde et toute ambition personnalisée
Pouvant avantager les forces de l’obscurité.
Sans interruption, autour de nous, faisons circuler
La consigne à ne pas, absolument, oublier,
L’appel qui, aux élections, aura priorité,
Auprès de nos mères, pères, filles, fils, et moitiés,
Cousines, cousins, sœurs, frères, par le sang ou de lait,
De toutes nos connaissances et liens de parenté,
Y compris, nos collègues de travail, notre épicier,
Marchand de légumes, boulanger, …,voisin de palier :
Votez pour les nôtres, sinon, pour qui vous souhaitez,
Exceptés les islamistes, cachés ou déclarés,
Et les politiques qui n’ont pas su honorer
Les responsabilités que le Peuple leur a confiées,
Ainsi que ceux qui ont terni notre image appréciée
Partout, auprès de l’internationale communauté,
Par leurs comportements rocambolesques incontrôlés,
Jusqu’à nous diviser, nous offenser de l’étranger
Via l’IMA, France Info, Al Jazeera,…interposés,
À l’instar de R’Adolf Ayadi et assimilés,
Tartour, les députés CPR et ses rescapés
Leurs nouveaux candidats, leurs partisans et leurs alliés
Qui se sont révélés politiquement islamisés,
Ceux qui par l’arrestation d’un chef milicien ont été choqués,
Guidés par la sinistre Meherzia [14], ils ont manifesté
Leur colère auprès du responsable de la sécurité,
Milicien qui, par la suite, fut jugé et incarcéré,
Alors que pour Siliana, ses blessés et ses aveuglés,
Qui par chevrotines ? Qui par bombe lacrymo ? Qui tabassés ?
Par la police et ses supplétifs islamistes organisés,
Aucune empathie, aucune compassion, ils n’ont éprouvé,
Et les candidats qui sont à distance manipulés
Par Al Jazeera ou par Al Mustakillah télé
Rien n’est mieux pour terminer
Que par une note rythmée
Une note moins damnée
Optimiste qui promet
Rien n’est mieux pour terminer
Que quelques vers inspirés
Par le fou de Triolet
Ce poète immortalisé
Dans le combat pour l’égalité
Par sa maxime réputée :
L'avenir du Printemps tunisien est la femme,
Elle est son combat, son garde-fou et ses espoirs
Sans elle, il perdra son essence et sa flamme
Et sera vaincu par ces hordes aux drapeaux bleu ou noir,
Marchands de religion dont le problème, au fond de l’âme,
Est : Elle, la femme, toujours la femme, rien que la femme !
Quelque part, début mars 2014
Salah HORCHANI
[1] Le Quartet de médiation, initié, principalement, par l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) et composé de l’UGTT, de l’UTICA (organisation patronale tunisienne, l’équivalent du Medef français), de l'Ordre des avocats et de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme, s’est donné comme but d'extraire le pays de la profonde crise politique engendrée par les assassinats de Chokri BELAÏD et Mohamed BRAHMI, et ce, dans le cadre d’un Dialogue national. Et, avec l’appui du «Sit-in du Départ », il y est arrivé, comme il est mentionné dans le poème.
[2] Vierges? La nouvelle sexualité des tunisiennes, Nédra Ben Smaïl (Cérès éditions, Tunis, 2012). Voir une interview de l’auteure, intitulée Tunisie-Vierges à tout prix ? , parue dans :
http://blog.slateafrique.com/tawa-fi-tunis/2012/07/01/tunisie-vierges-a-tout-prix/
[3] Averroès précurseur du Féminisme !
« Nous ne faisons pas assez pour l’épanouissement des femmes. Les considérer comme étant seulement aptes à enfanter et allaiter peut nuire à notre prospérité, alors qu’elles ont d’énormes capacités, que nous avons étouffées par la situation de dépendance dans laquelle nous les avons mises, et qu’elles peuvent contribuer efficacement à la vie de la cité.
N’oublions pas qu’elles constituent les deux tiers de l’humanité : si on laisse ces deux tiers vivre comme des plantes ou vivre en parasite sur le compte du tiers restant, cela ne peut que conduire nos cités à la ruine et au malheur ».
Ce magnifique Texte d’Averroès (1126-1198) a été traduit par moi-même, et ce, à partir du livre de Khalil Charf-Eddine : « Ibn Roshd, al-shu‘aa al akhir » (Averroès, le dernier rayon de lumière), Dar al-Hilal, Beyrouth, 1988.
[4] "La femme est un simple objet sexuel " par Rached Ghannouchi
« La femme est un simple objet sexuel. La différence entre les deux sexes repose, essentiellement, sur les fonctionnalités sexuelles, et les spécificités de la femme tournent autour de ses fonctions sexuelles (…) Chaque spécificité de la femme a un lien avec sa fonction sexuelle ou est le résultat de cette fonction, essentielle chez la femme et qui est le fondement de la nature féminine, alors que toute autre caractéristique reste secondaire, tout aussi fondamentale soit-elle» (sic).
Traduction à partir de la page 50 du livre de Rached Ghannouchi écrit en arabe sous le titre « Al maraa beina al Qoraan wa waqea al muslimin » (La femme entre le Coran et la réalité des musulmans), Maghreb Center for Researches and Translation, London, 2001.
[5] Voir, par exemple, l’article intitulé « Les femmes saoudiennes forcées d'allaiter les hommes pour pouvoir les fréquenter », paru sous le lien suivant :
http://www.slate.fr/story/22779/arabie-saoudite-allaitement-hommes-adultes
[6] Voir l’article intitulé « Algérie : sur les traces de Kahina, reine berbère symbole de la résistance amazigh », paru sous le lien suivant :
et, aussi : http://clio.revues.org/9502
[8] Je profite de cette circonstance pour rappeler le combat, tous azimuts, un peu oublié de la Tunisienne Gisèle Halimi. Qui plus est, les relations privilégiées que le citoyen Habib Bourguiba avait nouées avec elle, depuis 1948, me permettent de croire qu’elle a, probablement, eu une influence sur l’adoption du Code du Statut Personnel, en 1956, et de l’encadrement légal de l’Interruption Volontaire de la Grossesse, en 1973, deux années avant la promulgation de la Loi Veil, en France !
Voir, dans ce contexte, le lien suivant :
[10] Par « Révolution anti-novembriste », je sous-entends « la Révolution de jasmin », en référence au « Coup d’ État médical » contre le Président Bourguiba, perpétré par le Président déchu, le Général Zine el-Abidine Ben Ali, le 7 novembre 1987.
[11] Le Stade olympique d’El Menzah a été construit en lieu et place du Stade Young Perez, qui fut, pendant plusieurs années, le stade officiel du club de football de l’Espérance sportive de Tunis. Un récent livre de Nahum André retrace la vie de Young Perez : Young Perez champion, de Tunis à Auschwitz, son histoire (TELEMAQUE, Paris, 2013).
[12] http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1975_6x009x003_4/HSMx1975_6x009x003_4x0193.pdf
[13] Association des étudiants musulmans nord-africains en France. C’est une association qui fut dès sa fondation une organisation de lutte politique regroupant tous les étudiants maghrébins présents en France autour des deux idées-forces d'indépendance et de commune culture arabo-musulmane.
[14] Il s’agit de Meherzia LABIDI, représentante, à l’Assemblée Nationale Constituante, du parti islamiste tunisien Ennahdha (circonscription France 1) et vice-présidence de ladite Assemblée. Pour l’arrestation du chef milicien et la réaction des islamistes qu’elle a engendrée, voir l’excellente analyse parue dans :