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Billet de blog 1 mars 2014

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Tunisie - Aux femmes de mon pays

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Femmes tunisiennes, que de luttes vous avez menées,

Petites filles, bien avant la puberté,

Adolescentes, célibataires ou mariées, 

Souvent, toutes seules, incomprises, bafouées

Parfois, humiliées, violentées, malmenées,

En famille, à l’école, au travail, en société,

Dans un monde qui est gouverné et dominé

Par une gent masculine brutale et bornée,

Sans parler de votre quotidien à trois journées :

Famille-maison-emploi, qu’il faut toujours gérer,

Mais, sans cesse, combatives, dignes et décidées

Femmes de mon pays, il y a eu quelques progrès, il est vrai

Votre condition s’est substantiellement améliorée

Avec la promulgation  du Code du Statut Personnel

Code  dont le contenu vous a donné des ailes

Pour conquérir votre liberté, votre dignité

Mais, les combats sont, hélas, loin d’être terminés !

À l’instar de celui qui est lié au Droit réel

Afin que dans les successions ont ait Il = Elle

Aux périodes difficiles traversées par la Nation,

Tout au long de notre Histoire, sur tous les fronts,

Y compris celui du national Mouvement

Et celui du vendredi 14 janvier, il y a trois ans,

Vous avez répondu, à tout moment, présent

Ainsi, le 13 août 2013, votre mobilisation

A donné au Sit-in du Bardo sa plus belle dimension,

Comme en témoigne la photo ci-dessus, prise à l’occasion,

C’était  la journée de commémoration

De votre fête et de vos  acquisitions,

Sit-in ayant débuté en plein mois de Ramadhan,

Suite à  l’horrible assassinat du troisième opposant,

Mohamed BRAHMI, de 14 balles tirées à bout portant,

Le jour de la fête de la République, devant sa maison,

Sit-in parrainé par les partis progressistes  et leurs constituants,

La société civile et ses  démocratiques organisations,

Baptisé «Sit-in du Départ » des islamistes gouvernants,

Sit-in qui a duré de très longs mois,  continûment,

Nuit et jour, sur deux saisons, sous le soleil accablant,

La canicule, comme sous la pluie, le froid et le vent,

Qui a mis échec et mat les projets opprimants

Préparés par Ennahdha et ses alliés fascisants,

Dont les partis, du Dialogue national étaient absents,

Pour ne pas dire qu’ils voulaient le saboter, réellement :

CPR, Wafa, Mahhaba et équivalents,

Dont certains ne respectent ni notre hymne, ni notre fanion,

Préférant les slogans dénaturant notre religion

Et les cris de haine, de violence et de provocation,

Plus proches des destructeurs des historiques monuments,

Symboles des universelles civilisations,

En Irak, en Syrie et en Afghanistan,

Envers les milices islamistes, ils sont plus compatissants

Qu’envers leurs victimes, agressées et même lynchées sauvagement,

Et ne jurent que par les barbus brun-vert du Moyen-Orient,

Sit-in rassemblant des dizaines de milliers de manifestants,

Où votre présence a dépassé les 50%,  probablement,

Et fut sa bonne humeur, son réconfort, son stimulant,

Son catalyseur, son fer de lance, son aiguillon

Associant tous âges, toutes conditions, toutes régions,

Sit-in  qui  a rehaussé le moral de la population,

Qui, avec l’aide du Quartet [1] et ses marathoniennes discussions

Au sein du Dialogue national et ses multiples consultations,

Nous a, enfin, débarrassés de l’islamiste Gouvernement,

Difficilement, mais, Dieu merci, pacifiquement,

Contrairement à l’égyptien Soulèvement

Mené par l'héroïque Tamarrod  Mouvement,

Tombeur du régime des Frères musulmans,

Sit-in qui a conduit finalement

À la mouture moderniste de notre  Constitution,

Avec, en particulier, la liberté d’opinion  et de conscience,

De pensée, de création, de publication et d’information,

Les libertés académiques, d’expression et de communication,

L’interdiction de l’accusation d’apostasie et de  mécréance,

L’interdiction des incitations à la haine et à la violence,

La protection des acquis que vous avez  obtenus  auparavant,

La parité hommes femmes dans les assemblées élues, principalement,

Conquis qui restent à consolider et à enrichir, dorénavant,

Mais, malheureusement, avec un bémol d’importance,

Qui, certainement, ne vous a pas laissées sans réaction,

Vous qui donnez  la vie, avec amour, avec souffrance,

En maintenant la plus cruelle, la plus barbare des punitions,

Qu’est la peine de mort, dans notre suprême juridiction,

Votée par tous les islamistes de tous bords, sans exception,

Prétextant que, dans notre religion, c’est une obligation,

Aussi, poursuivons ensemble le combat contre les potences,

Sit-in qui a conduit également

Aux garanties que nous avons exigées pour nos prochaines élections,

Spécialement, la neutralité absolue de l’administration,

La mise hors d’état de nuire de leurs milices avec leur dissolution,

L’annulation de leurs partisanes et maffieuses nominations

Il est temps, et ce n’est que justice rendue, que la Tunisie de la Révolution

Reconnaisse votre abnégation et dévouement, vos sacrifices et actions

Et vous donne vos droits, tous vos droits, sans omission,

Comme, par exemple, vos droits à  l’accession

À tous les postes de responsabilité et de décision,

Sans oublier l’égalité, femme et homme, dans la succession,

La liberté du choix de votre conjoint sans discrimination

De religion, de nationalité, de conscience ou d’opinion

Ainsi que la levée de la sexuelle différenciation,

Pratique taboue, sociétale, surannée due à nos traditions,

Cause oh ! combien de discordes, de ruptures et de soupçons,

Conduisant à l’hypocrite hyménoplastie opération

Subie par un pourcentage atteignant soixante-quinze pour cent [2]

De nos sœurs, par crainte d’une déshonorante répudiation

En vérité, votre combat est aussi pour les autres,

Puisque votre bien-être  coïncide avec le nôtre,

Dont dépendent le vivre-ensemble et sa sérénité,

La douceur de la vie, le progrès social et ses retombées,

Car, si la femme est soumise et exploitée,

En se privant de ce qu’elle pourrait nous donner,

En gaspillant ses innombrables capacités,

Cela porte préjudice à toute l’humanité

Comme l’avait écrit un certain Averroès [3]

Son message prophétique est d’actualité

Avec ces bigots, fanatiques, illuminés

Qui ont essayé de troquer l’égalité

Contre leur cynique complémentarité,

Ceux-là mêmes qui attendent d’obtenir la majorité

Aux élections prochainement programmées

Pour nous imposer leur modèle tout préparé.

Leur plus profond fantasme est de vous enfermer

Dans les ténèbres du voile noir des niqabées

Mais, sachez que les tunisiens libres sont à vos cotés

Dans votre lutte pour vos droits et libertés,

Pour ne leur laisser aucune opportunité

De réaliser leur moyenâgeux projet,

Main dans la main, nous ferons barrage à ces excités.

Le combat que tous ensemble il faudrait  mener

Ne devrait pas uniquement se limiter

Aux questions liées à la citoyenneté

Et à  la sphère théologique et  juridique

Mais, il doit aussi englober le politique,

Les  médias, le social et l’économique

Sans négliger le domaine didactique

Car, l’égalité ne peut être instaurée

Que si l’on arrive à bannir, à éradiquer      

Tous les tenants et aboutissants archaïques

De l’idéologie de ces schizophréniques

Qui sont en plus socialement pathologiques

Que ça soit chez nous, en Afghanistan ou au Moyen-Orient,

Leur expérience au pouvoir a montré à la terre entière

Que l’islam politique ne peut être que totalitaire,

Tout en étant,  sectaire, népotique,  constamment violent,

Et, au point de vue gouvernance, fréquemment incompétent,

Avec un climat chargé d'incertitudes et délétère,

Dominé par l’insécurité, le chômage et la division,

Le mal être, la peur de l’avenir et la misère,

Leur passé récent nous a clairement démontré

Qu’avec eux, l’islam conciliant ne peut exister

Que quand ils sont en dehors de la majorité

Ou bien, électoralement en compétition

Ou alors à l’étranger faisant leur promotion

En outre, ils sont incapables d’imaginer

Votre réelle nature, vos virtuosités

Et les contributions que vous pourriez apporter

Pour le bien-vivre-ensemble, pour l’améliorer.

Ils rejettent ce que toutes les études ont prouvé,

À savoir que votre bien-être est la voie royale

Pour atteindre le bien-être humain intégral

Qu’ils soient  islamistes pacifiques ou djihadistes,

Ils vivent encore à l’époque esclavagiste

Où le rôle de la femme se limite à enfanter

Et sa raison d’être se réduit à sa sexualité,

Comme l’ont déclaré sans aucune ambiguïté

Leurs gourous, et en particulier  Ghannochet [4]

Et dire que neuf siècles séparent ce dernier

Du grand Averroès, précédemment cité !

Leur fixe idée, leur obsession, leur point oméga

Sont ceux des islamistes de toutes nuances

Ils se résument à la Sharia-toute-la-Sharia,

Comme objectif un khalifat de wahhabite  obédience,

Soumis aux pratiques inhumaines de leur doxa,

Avec ses coutumes barbares, inconnues dans nos contrées,

Pédophilie, excision,… et adultes allaités [5],

L’antinomique de notre sunnisme modéré

Qui a opté pour l’État moderne et sa civilité.

Ils voudraient enterrer, à jamais, notre modernité,

Produit, soi-disant, de notre occidentalité,

En nous ramenant quatorze siècles dans le passé,

En reniant notre Histoire, notre tunisianité,

Faisant de nous des apeurés, des angoissés,

En employant tous les moyens que l’on pourrait imaginer,

Terreur jusqu’à l’assassinat, intimidation,

Louvoiement, chantage, pression, agression,

Nous amputant  d’une partie de notre personnalité,

Inscrite dans notre ADN et son hélicité,

En dehors de notre musulmane-arabité,

Membre intégrant de notre culturelle identité

Qui n’a pas besoin d’être rappelé et médiatisé,

Ni d’être l’objet de surenchères politisées,

Partie héritage témoignage de notre cohabitation,

Apports de toutes les  générations qui nous ont devancés,

Données indéniables de notre filiation,

Composantes acquises que nous n’avons pas à renier,

Représentées, entre autres,  par Didon, alias Élyssa,

Par Hamilcar et son fils Hannibal Barca,

Par  Perpétue et sa campagne Félicité,

Tertullien, Cyprien et Augustin,

Fondateurs de l’aube de la Chrétienté,  

Avec les trois papes maghrébins,

Victor, Miltiade, Gélase, leur Sainteté,

Par notre intrépide Reine berbère Kahina

Qui serait, juive ou chrétienne, de confession

Connue aussi en arabe sous le nom de Dihya

Notre Jeanne d’Arc à nous, qui s’opposa vaillamment

À  l’arabo-musulmane colonisation,

Trahie, dit-on, sa beauté la perdra,

Et, sur le champ de bataille, elle mourra,

Il convient de rappeler dans ce contexte que, génétiquement,

Notre arabité est, en fait, une historique falsification,

Puisque nous sommes berbères à, au moins, soixante pour cent,

Vérité qui a été prouvée scientifiquement [7],

Sans oublier la goulettoise Gisèle Halimi [8],

La Femme des deux-rives et de tous les combats,

À commencer contre le sexisme et la misogynie,

Mais que l’on retrouve aussi  là où on ne l’attendait pas,

Elle a réservé ses premières actions à sa natale Berbérie,

Territoire origine de ses ancêtres, à l’époque de la Phénicie,

En s’engageant, pendant sept ans, pour l’indépendance de l’Algérie,

Après avoir milité pour celle de son propre pays, la Tunisie,

Aussi, pour cela et ce qui suit,

Elle est notre  Kahina d’aujourd’hui

Avocate de talent qui, à vingt et un ans,

A plaidé devant les tribunaux d’exception

Pour Habib Bourguiba qui fut son premier client,

Alors, en exil dans la forêt de Chantilly [9],

Purgeant une nième peine pour sa Patrie

Elle n’était, à cette époque,  qu’avocate  stagiaire,

Par la suite, elle s’est inscrite au barreau de Tunis

Où elle exerça jusqu’à 1956,

En défendant ses compatriotes nationalistes,

Simples citoyens, activistes ou syndicalistes,

Car, l’UGTT fut, avec le Parti bourguibiste

Et les militants et sympathisants du Parti communiste,

Le vivier de la lutte anticolonialiste,

Les grands absents de ce combat furent les islamistes,

Comme lors de notre Révolution anti-novembriste [10],

Et c’est à Paris qu’elle poursuivra sa carrière,

Figure de combat  de la féminine condition,

Défenseuse des femmes qui souffrent en catimini,

Son procès qui fut le plus retentissant

C’est sans aucun doute celui de Bobigny,

Soutien de la Palestine et de ses revendications,

Avocate de son Organisation de Libération,

Avec, en premier, l’illustre Marwan Barghouti,

Et, avant elle, du FLN et des deux Djamila,

À  savoir, Bouhired et Boupacha,

Qu’elle a sauvées du poteau d’exécution,

Il y a aussi Sophie Bessis et Souhayr Belhassen,

Partageant le métier de journaliste-écrivain,

Deux figures emblématiques de l’internationale scène

De la défense des libertés et des droits humains,

Elles ont écrit, en collaboration, une  biographie

De Bourguiba, le libérateur des femmes  tunisiennes,

Parue une vingtaine d’années avant la Révolution de jasmin,

Non autorisée, restée censurée longtemps en Tunisie,

Première biographie du « Combattant suprême » non bénie

Qui, en deux volumes, retrace toutes les étapes de sa vie,

Le battant à la vie tourmentée, le fondateur de son parti,

Le réformateur, le moderniste, le tribun peu commun,...

L’homme d’État progressiste et tolérant, hors de son pays,

Tout en étant  l’« embastilleur » de ses considérés ennemis,

Bien que despote, l'initiateur de la Tunisie de demain,

Il y a encore Tahar Haddad,  Albert Memmi,

Bochra Bel Haj Hmida, ‎Radhia Nasraoui,

Georges Adda et, bien sûr, Habib Bourguiba,

Le boxeur Young Perez, alias Viktor Younki,

Dont le nom est attaché au stade d’El Menzah [11],

Enfant prodige du quartier  El Hafsia,

Plus jeune champion du monde dans sa catégorie,

Déporté et exécuté par les nazis,

À Auschwitz, le camp de toutes les barbaries,

Et l’autre enfant d’El Hafsia, Habiba Msika,

Excellant dans le chant, la danse et la comédie,

Immortalisée par un film de Baccar Salma,

Charles Nicolle, le médecin venu de Normandie,

Dont les recherches effectuées dans notre Institut Pasteur

Furent couronnées du Prix Nobel de Physiologie,

Institut qu’il a choisi pour sa dernière demeure,

Considérant notre pays comme sa seconde patrie,

À tel point que sur sa tombe il a fait graver

Deux rameaux d’olivier et de pommier enlacés,

Symboles des deux terres qui ont partagé sa vie,

Lui qui a écrit une fois à l’un de ses amis :

« Je deviens tout à fait Tunisien(…) [tellement] que j'oublie

Par moments avoir vécu ailleurs » [12],

Et l’autre médecin, spécialiste en ophtalmologie,

Slimane Ben Slimane, l’enfant de  Zaghouan et de Sadiki,

Militant tous azimuts, pendant ses études à Paris,

Au sein du Mouvement national et de l’AEMNA [13],

Et, plus tard, illustre prisonnier du  Fort Saint Nicolas,

À la cité phocéenne, pendant le tiers d’une décennie,

En compagnie de ses camarades de lutte dont Hédi Nouira,

Salah Ben Youssef, Mongi Slim et Youssef  Rouissi,

Accusés  « d'atteinte aux intérêts de la France en Tunisie »,

Il restera dans  l’Histoire l’homme qui a refusé tout compromis

Portant atteinte aux fondements de son idéologie,

Ce qui lui a valu quelques ennuis avec Bourguiba,

Pour ses prises de position, ses critiques et ses écrits,

Et, pour finir, Nabiha Ben Miled, Habiba Menchari,

B'chira Ben Mrad, Tawhida Ben Cheïkh et cetera,

Il va de soi, évidemment, que j’en oublie !

Qui nationaliste ? Qui féministe ? Qui égérie ?

Architectes de nos acquis du siècle dernier

Souvent bêtes noires des islamistes autorités.

Notre Peuple est tellement riche et diversifié

Qu’il va de soi que j’ai omis d’autres  caractéristiques

Qui ont fait de nous ce que nous sommes en réalité,

Caractéristiques culturelles, cultuelles ou génétiques,

De berceau vandale, byzantin, espagnol, turc, serbe, maltais,

Italien, bosniaque, français, sub-saharien, agnostique, athée,…

Aussi, Mesdames et Messieurs les constituants, vous pouvez légiférer :

Nous sommes ce que nous sommes, vous ne pourrez rien y changer !

Femmes de mon pays, je suis convaincu plus que jamais

Que notre Tunisie de la liberté retrouvée

Ne pourra survivre qu’avec votre volonté

Et l’égalité avec entière réciprocité,

Que dans la Troïka qui vient de nous gouverner

Réside le ferment de tous les risques et dangers

Conduisant à vous asservir, à vous aliéner

En conséquence, femmes de mon pays, où que vous soyez,

Luttons ensemble pour l’Unité-rien-que-l’Unité

De toutes les forces démocratiques et de progrès

Afin qu’elles se présentent ensemble, unies et soudées

Pour élire notre président et nos députés.

Que nos politiques surmontent toute velléité,

Toute discorde et toute ambition personnalisée

Pouvant avantager les forces de l’obscurité.

Sans interruption, autour de nous, faisons circuler

La consigne à ne pas, absolument, oublier,

L’appel qui, aux élections, aura priorité,

Auprès de nos mères, pères, filles, fils, et moitiés,

Cousines, cousins, sœurs, frères, par le sang ou de lait,

De toutes nos connaissances et liens de parenté,

Y compris, nos collègues de travail, notre épicier,

Marchand de légumes, boulanger, …,voisin de palier :

Votez pour les nôtres, sinon, pour qui vous souhaitez,

Exceptés les islamistes, cachés ou déclarés,

Et les politiques qui n’ont pas su honorer

Les responsabilités que le Peuple leur a confiées,

Ainsi que ceux qui ont terni notre image appréciée

Partout, auprès de l’internationale communauté,

Par leurs comportements rocambolesques incontrôlés,

Jusqu’à nous diviser, nous offenser de l’étranger

Via l’IMA, France Info, Al Jazeera,…interposés,

À l’instar de R’Adolf Ayadi et assimilés,

Tartour, les députés CPR et ses rescapés

Leurs nouveaux candidats, leurs partisans et leurs alliés

Qui se sont révélés politiquement islamisés,

Ceux qui par l’arrestation d’un chef milicien ont été choqués,

Guidés  par la sinistre Meherzia [14], ils ont manifesté

Leur colère auprès du responsable de la sécurité,

Milicien qui, par la suite, fut jugé et incarcéré,

Alors que pour Siliana, ses blessés et ses aveuglés,

Qui par chevrotines ? Qui par bombe lacrymo ? Qui tabassés ?

Par la police et ses supplétifs islamistes organisés,

Aucune empathie, aucune compassion, ils n’ont éprouvé,

Et les candidats qui sont à distance manipulés

Par Al Jazeera ou par Al Mustakillah télé

Rien n’est mieux pour terminer

Que par une note rythmée

Une note moins damnée

Optimiste qui promet

Rien n’est mieux pour terminer

Que quelques vers inspirés

Par le fou de Triolet

Ce poète immortalisé

Dans le combat pour l’égalité

Par sa maxime réputée :

L'avenir du Printemps tunisien est la femme,

Elle est son combat, son garde-fou et ses espoirs

Sans elle, il perdra son essence et sa flamme

Et sera vaincu par ces hordes aux drapeaux bleu ou noir,

Marchands de religion  dont le problème, au fond de l’âme,

Est : Elle, la femme, toujours la femme, rien que la femme !

Quelque part, début mars 2014

Salah HORCHANI

[1]  Le Quartet de médiation, initié, principalement, par l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) et composé de l’UGTT, de l’UTICA (organisation patronale tunisienne, l’équivalent du Medef français), de l'Ordre des avocats et de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme,  s’est donné comme  but d'extraire le pays de la profonde crise politique engendrée  par les assassinats de Chokri BELAÏD et Mohamed BRAHMI, et ce, dans le cadre d’un Dialogue national. Et, avec l’appui du «Sit-in du Départ », il y est arrivé, comme il est mentionné dans le poème.

[2] Vierges? La nouvelle sexualité des tunisiennes, Nédra Ben Smaïl (Cérès éditions, Tunis, 2012). Voir une interview de l’auteure, intitulée Tunisie-Vierges à tout prix ? , parue dans :

http://blog.slateafrique.com/tawa-fi-tunis/2012/07/01/tunisie-vierges-a-tout-prix/

[3] Averroès précurseur du Féminisme ! 

 « Nous ne faisons pas assez pour l’épanouissement des femmes. Les considérer comme étant seulement aptes à enfanter et allaiter peut nuire à notre prospérité, alors qu’elles ont d’énormes capacités, que nous avons étouffées par la situation de dépendance dans laquelle nous les avons mises, et qu’elles peuvent contribuer efficacement à la vie de la cité.

N’oublions pas qu’elles constituent les deux tiers de l’humanité : si on laisse ces deux tiers vivre comme des plantes ou vivre en parasite sur le compte du tiers restant, cela ne peut que conduire nos cités à la ruine et au malheur ». 

Ce magnifique Texte d’Averroès (1126-1198) a été  traduit par moi-même, et ce, à partir du livre de Khalil Charf-Eddine : « Ibn Roshd, al-shu‘aa al akhir » (Averroès, le dernier rayon de lumière),  Dar al-Hilal, Beyrouth, 1988.

[4] "La femme est un simple objet sexuel "  par Rached Ghannouchi

« La femme est un simple objet sexuel. La différence entre les deux sexes  repose, essentiellement,  sur les fonctionnalités sexuelles, et les spécificités de la femme tournent autour de ses fonctions sexuelles (…) Chaque spécificité de la femme a un lien avec sa fonction sexuelle ou est le résultat de cette fonction,  essentielle chez la femme et qui est le fondement de la nature féminine,  alors que toute autre caractéristique reste secondaire, tout aussi fondamentale soit-elle» (sic).

Traduction à partir de la page 50 du livre de  Rached Ghannouchi écrit en arabe sous le titre  « Al maraa beina al Qoraan wa waqea al muslimin » (La femme entre le Coran et la réalité des musulmans), Maghreb Center for Researches and Translation, London, 2001.

[5] Voir, par exemple, l’article intitulé « Les femmes saoudiennes forcées d'allaiter les hommes pour pouvoir les fréquenter », paru sous le lien suivant :

http://www.slate.fr/story/22779/arabie-saoudite-allaitement-hommes-adultes

[6]  Voir l’article intitulé « Algérie : sur les traces de Kahina, reine berbère symbole de la résistance amazigh », paru sous le lien suivant :

http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/JA2753p024.xml6/berbere-amazigh-aures-kahinaalgerie-sur-les-traces-de-kahina-reine-berbere-symbole-de-la-resistance-amazigh.html

et, aussi : http://clio.revues.org/9502

[7] http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/020413/l-arabite-de-la-population-tunisienne-est-une-falsification-de-l-histoire

[8] Je profite de cette circonstance pour rappeler le combat, tous azimuts, un peu oublié de la Tunisienne  Gisèle Halimi. Qui plus est, les relations privilégiées que le citoyen Habib Bourguiba avait nouées avec elle, depuis 1948,  me permettent de croire qu’elle a, probablement, eu une influence sur l’adoption du Code du Statut Personnel, en 1956, et de l’encadrement légal de l’Interruption Volontaire de la Grossesse, en 1973, deux années avant la promulgation de la Loi Veil, en France !

Voir, dans ce contexte, le lien suivant :

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/22/gisele-halimi-j-avais-en-moi-une-rage-une-force-sauvage-je-voulais-me-sauver_6012578_3224.html

[9] http://www.lecourrierdelatlas.com/Il-raconte/1316072010Le-13-aout-1956La-promulgation-du-Code-du-statut-personnel-en-Tunisie/723.html

[10] Par « Révolution anti-novembriste », je sous-entends « la Révolution de jasmin », en référence au « Coup d’ État médical » contre le Président Bourguiba, perpétré par le Président déchu, le Général Zine el-Abidine Ben Ali, le 7 novembre 1987.

[11] Le Stade olympique d’El Menzah a été construit en lieu et place du Stade Young Perez, qui fut, pendant plusieurs années, le stade officiel du club de football de l’Espérance sportive de Tunis. Un récent livre de Nahum André retrace la vie de Young Perez : Young Perez champion, de Tunis à Auschwitz, son histoire  (TELEMAQUE, Paris, 2013).

[12] http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1975_6x009x003_4/HSMx1975_6x009x003_4x0193.pdf

[13] Association des étudiants musulmans nord-africains en France. C’est une association qui fut dès sa fondation une organisation de lutte politique regroupant tous les étudiants maghrébins présents en France autour des deux idées-forces d'indépendance et de commune culture arabo-musulmane.

[14] Il s’agit de Meherzia LABIDI, représentante, à l’Assemblée Nationale Constituante, du parti islamiste tunisien  Ennahdha (circonscription  France 1) et vice-présidence de ladite Assemblée. Pour l’arrestation du chef  milicien et la réaction des islamistes qu’elle a engendrée, voir l’excellente analyse parue dans :  

 http://www.lapresse.tn/29032014/79758/laffaire-dghij-et-les-nouveaux-defenseurs-des-droits-de-lhomme .html

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