Il s’agit de l’une des chansons citoyennes tunisiennes qui ont accompagné, et qui accompagnent encore, notre longue lutte contre le pouvoir islamiste, ses alliés, ses milices et ses terroristes, et qui nous a émus jusqu’aux larmes, à l’instar de l’artiste lui-même et son orchestre quand ils l’ont chanté pour la première fois, chanson qui a ému les citoyens du Printemps arabe, combattant ce "Fléau permanent" du Monde musulman [1], et qui émeut (jusqu’à la chair de poule, je l’avoue, en ce qui me concerne) encore, aujourd’hui, par ses mots simples de tous les jours, mais, oh ! combien vrais et justes.
1. Les circonstances de la chanson
Rappelons-nous, c’était l’été 2013, à l’époque où notre moral était à son plus bas niveau, l’année où les constituants du parti islamiste tunisien Ennahdha ont essayé d’inscrire dans notre Constitution « la Sharia comme source principale de la législation tunisienne », l ’année des premières explosions de mines, année qui a marqué un tournant pour le terrorisme et la situation sécuritaire dans notre pays, la période record des assassinats politiques et terroristes, ceux de Chokri Belaid, de Mohamed Brahmi et de plusieurs de nos soldats et policiers [2], l’époque où des joyaux de notre patrimoine culturel et architectural furent saccagés, incendiés ou détruits parce qu’ils n’étaient pas du goût des salafo-djihadistes qui semaient chaos et terreur à travers le pays, avec la bénédiction, du moins le laxisme, des plus hautes autorités du pouvoir et son parti qui étaient islamistes, ces mêmes salafo-djihadistes qui agressaient les femmes non voilées, les péripatéticiennes, ceux qui ne respectaient pas le jeûne du mois de ramadhan, les intellectuels, principalement les universitaires et les acteurs du monde des médias, de la culture et des arts, les opposants au gouvernement islamiste,…, et mettaient à sac les commerces qui vendaient ou servaient de l’alcool, les lieux de la culture et du savoir,..., l’ère où le pouvoir islamiste et son complice, Moncef Marzouki, le locataire provisoire, de l’époque, du Palais présidentiel de Carthage, honoraient les salafo-djihadistes autochtones et ceux venus des ténèbres du Levant et leur déroulaient le tapis rouge pour nous inonder de leurs obscurs prêches et discours, dans nos villes et nos campagnes, dans les murs des plus prestigieux de nos lieux saints, sur nos places publiques, dans les transports en communs, devant les écoles et sur les plages,…, prêches et discours faisant l’apologie de la Sharia comme constitution, du djihad, de la polygamie, de l’excision, du niqab, du voile pour les petites filles, de la femme au foyer, de l’interdiction qui lui est assignée de le quitter seule sans encadrement masculin bien spécifique,…, de l’interdiction, pour tous, de la musique, du sport, …
Mais, mais,..., c’était, aussi, l’été du déclenchement du « Sit-in du Départ »,
Sit-in ayant débuté en plein mois de Ramadhan,
Suite à l’horrible assassinat du troisième opposant,
Mohamed BRAHMI, de 14 balles tirées à bout portant,
Le jour de la fête de la République, devant sa maison,
Sit-in parrainé par les partis progressistes et leurs constituants,
La société civile et ses démocratiques organisations,
Baptisé «Sit-in du Départ » des islamistes gouvernants,
Sit-in qui a duré de très longs mois, continûment,
Nuit et jour, sur deux saisons, sous le soleil accablant
La canicule, comme sous la pluie, le froid et le vent,
Qui a mis échec et mat les projets opprimants
Préparés par Ennahdha et ses alliés fascisants [3]
2. La chanson
https://www.youtube.com/watch?v=KSgoM4cDayU
Le titre de la chanson est « Je suis citoyen » et son point d’orgue se situe de la minute 5 :10 à la minute 8:00 de la vidéo ci-dessus, quand l’artiste s’adresse aux islamistes qui, à l’époque, détenaient le pouvoir, passage qui représente un poignant hymne à la patrie que l’on peut traduire comme suit :
Mon rêve se résume en un seul mot
C’est que je puisse avoir une patrie
Sans guerres civiles, ni destructions, ni maux
Sans désastres, ni calamités, ni infamies
Les fauteuils, occupez-les
Les richesses, les ressources, prenez-les
Mais, épargnez la patrie
Au nom de Dieu, laissez-moi ma patrie
Oh ! Mon amour, mon pays
Toi, mon bien-aimé chéri
Toi, ma fière épithète
Le diadème de ma tête
La prunelle de mon œil
Du citoyen, tu es le légitime orgueil
Du militant et du politique aussi
Tu es le plus beau, tu es le plus nanti
Tu es au-dessus de tous les fauteuils
Au cours de cet intervalle de temps de la vidéo, on aperçoit l’artiste pleurer, à un certain moment, ainsi que des membres de son orchestre.
Merci Lotfi Bouchnak ! Le message fort poignant de votre belle chanson nous fut d’un grand réconfort, dans ces moments difficiles !
Salah HORCHANI
[1] Voir, à ce sujet, mon article intitulé «Monde musulman - "Le Fléau permanent"» paru sous le lien suivant :
http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/270115/monde-musulman-le-fleau-permanent
[2] Voir, à ce sujet, l’excellent et précis recensement chronologique, avec carte interactive, des attentats terroristes en Tunisie, depuis le 14 janvier 2011, paru sous le lien suivant :
https://inkyfada.com/maps/carte-du-terrorisme-en-tunisie-depuis-la-revolution/
[3] Extrait de mon poème intitulé « Tunisie - Aux femmes de mon pays - À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes », paru sous le lien suivant :