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Billet de blog 25 mai 2016

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Dixième congrès d’Ennahdha - La nouvelle entourloupette de Rached Ghannouchi*

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Les nahdhaouis doivent dorénavant, obligatoirement, choisir entre être exclusivement : 

1. un frère-politique,
2. un frère- prédicateur,
3. un frère-associatif.

Ainsi, pour le renforcement de l’efficacité de leur mission et faire passer leur moyenâgeux message le plus largement et le plus profondément possible auprès de la population, il n’y a plus de frères généralistes, il n’y aura désormais que des frères spécialistes !

Armés de cette nouveauté stratégique, les ténors nahdhaouis crient haut et fort – dans tous les médias, sur toutes les tribunes, sur tous les plateaux télé,…-  à qui veut les entendre que leur parti Ennahdha est désormais, avec cette spécialisation, un parti civil, sans oublier d’ajouter, ayant pour repères, références et sources l’Islam, et sans omettre de le comparer aux partis démocrates-chrétiens des pays de l'Europe occidentale, en affirmant : à l’instar des partis démocrates-chrétiens de l’Occident, Ennahdha est maintenant un parti musulman démocrate et non islamiste. Ainsi, Rached Ghannouchi a déclaré dans une interview accordée au Figaro : « Ennahda est un parti civil. Au même titre que la CDU, qui est un parti chrétien et démocrate»1) . S’il en est ainsi, « Le Pape et moi sommes un, par suite je suis le Pape», comme l’aurait dit Bertrand Russell. En réalité, le congrès n’a jamais dit qu’il sépare le religieux du politique, il a dit qu’il sépare la politique de la prédication qui continue à faire partie intégrante de son ADN, mais, qu’il abandonne à «sa» société civile.

C’est ce que l’on appellera la séparation entre politique et religion à la sauce frériste !, résolution que Rached Ghannouchi a fait adopter en grande pompe, le weekend dernier, par le dixième congrès d’Ennahdha, en la présentant comme étant un révolutionnaire principe assurant «la séparation entre politique et prédication».

Autrement dit, Rached Ghannouchi veut nous faire croire qu’un cheeseburger peut être sans fromage et un lablabi sans pois chiches !

Et dire qu’il a déclaré dans une interview accordée au journal le Monde, le 19 mai 2016, à  la  veille du congrès : « Il n’y a plus de justification à l’islam politique en Tunisie»2)  .

Sainte Taqiya3), quand tu le tiens !

Salah HORCHANI

* Il s’agit là du résumé de mon prochain article intitulé « Dixième congrès d’Ennahdha ou les fourberies de Ghannouchi », article où il sera montré, entre autres, que ladite «séparation entre politique et prédication» - adoptée par ledit congrès et présentée comme étant un produit révolutionnaire «Made in Tunisia» (dixit Rached Ghannouchi) - n’est que l’application des directives de l’Organisation internationale des Frères musulmans, comme il est explicité dans l’article suivant paru dans le quotidien Al-Quds al-Arabi (en arabe : القدس العربی) :

http://www.alquds.co.uk/?p=535793 ,

concernant Jamel Hichmet, un des principaux théoriciens des « Frères», dont le titre est : «Les frères vont annoncer prochainement la séparation, du parti, du volet prédication ».

Pour les non-initiés, Al-Quds al-Arabi est, d’abord, le plus important quotidien en arabe indépendant diffusé à partir d’un pays non arabe et visant toutes les populations arabophones. Ensuite, bien que l’édition papier du journal paraisse, simultanément, à Londres, New York et Francfort, à raison de 50 000 exemplaires chaque jour, Al-Quds al-Arabi est domicilié à Londres, ville d’adoption de Rached Ghannouchi et ville de résidence de son international  Cabinet d’avocats conseils Carter-Ruck. Enfin, c’est le journal  en langue arabe de référence le plus suivi, dans les milieux des affaires et dans les chancelleries, de part le monde entier. En conséquence, compte tenu du sérieux et de la notoriété du journal Al-Quds al-Arabi, la prétention de Rached Ghannouchi - de présenter la nouvelle orientation de son parti instituant  la «séparation entre politique et prédication» comme étant un pur produit de son cortex - illustre, de manière magistrale, le peu d’estime et/ou de connaissance qu’il a des facultés intellectuelles de ses auditeurs, lecteurs,…, en général, et des Tunisiens, en particulier, en matière de se documenter et de séparer entre un politique honnête et un politique fourbe; à moins qu’il soit complètement aveuglé  jusqu’aux neurones par la Sainte Taqiya3).

Note ajoutée le 26 avril 2018 : l’article annoncé ci-dessus sous le titre «Dixième congrès d’Ennahdha ou les fourberies de Ghannouchi » est paru finalement  avec le titre «Municipales tunisiennes : Monsieur Simon Slama, vous dites qu’Ennahdha a changé !», sous le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/260418/municipales-tunisiennes-monsieur-simon-slama-vous-dites-qu-ennahdha-change-0

1)http://www.lefigaro.fr/international/2016/06/22/01003-20160622ARTFIG00280-rached-ghannouchi-l-etat-tunisien-n-est-pas-laique.php

2)http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/19/rached-ghannouchi-il-n-y-a-plus-de-justification-a-l-islam-politique-en-tunisie_4921904_3210.html

3) Voir la note [2)] de mon poème intitulé « Dis-moi ! Les islamistes, comment les reconnaît-on ? » et paru sous le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/271015/dis-moi-les-islamistes-comment-les-reconnait

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