Ami qui t'es précipité sur ce billet en espérant déguster une croustillante nouvelle ethno-politico-sexuelle, tu t'es trompé. Désolé d'avoir un peu traîtreusement excité ton appétit bien naturel pour ce qui serait bien sûr un scoop, mais, non... Marine n'a pas fauté -à ma connaissance- avec un humble berger de l'Atlas, entré en fraude dans notre beau pays avec le dessein unique et avéré de trousser nos jolies blondes au regard bleu des Vosges... Si cela s'était produit, je m'écrierais bien sûr, de concert avec toi: quelle belle histoire ! So romantic ! ... Avant de maugréer: toutes pourries !
Hélas! Marine, c'est bien connu, est un parangon de vertu nationale. Elle ne s'autorise d'émois que propres, bleu-blanc-rouge, à la rigueur germaniques, et toujours en situation régulière. Jamais de calins clandestins, pas le moindre bisou qui n'ait reçu l'aval à la fois de l'Eglise, du Bureau Politique, de la Préfecture, et bien sûr de papa. Tout au plus, un jour de hardiesse folle, s'est-elle fait un Grec (frites-tomates-oignons) à la Huchette. Mais que celle qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre...
Ami qui t'es fourvoyé dans ce billet au titre racoleur, je ne t'ai tout de même pas gratuitement abusé: Marine a bien déclaré sa flamme au plus beau, au plus prestigieux, au plus glorieux des maroquins, c'est à dire à Matignon. Ce n'est pas de ma faute si tu es nul en orthographe. C'est d'un portefeuille ministériel qu'il s'agit, pas d'une passade sans lendemain dans un hôtel borgne de Barbès. Mais, me diras-tu (et là, je te suis) c'est kif-kif bourricot: dans les deux cas, elle a perdu la tête: Premier Ministre de François Hollande ! Vaut-y mieux pas encore s'envoyer en l'air avec un vrai MAROCAIN, fut-ce à bord d'un tapis volant survolant sans autorisation notre espace aérien national-blanc-chrétien ? Au moins y prendrait-elle du plaisir...
Ami, tu n'as pas tort, mais détrompe-toi: le plaisir n'a rien à voir là-dedans. C'est bon pour les sans-dents, le plaisir auquel tu penses; pour les sans-abris qui se réchauffent comme ils peuvent, l'hiver, sous une pile de cartons... Pour les gueux qui se reproduisent à tout va dans des HLM exigus, entre deux covocations à Pôle-Emploi, rien que pour emmerder Rebsamen. Le vrai plaisir, ami, l'extase suprême à côté de laquelle tes misérables coïts font pitié, c'est de percher son c... sur les fauteuils rembourrés de la République, tout illuminé de l'intérieur par l'éclat irrésistible des ors de la République, de poser ses menottes sur un maroquin de la République, et de se dire: j'y suis, j'y reste. C'est si bon, et la république, à ce compte là, vaut bien une majuscule.