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Billet de blog 7 févr. 2023

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Il faudra(au moins) des morts pour que Macron recule

Cet homme, que le hollandisme a enfanté, est une brute. Sa cour (car on ne peut pas appeler "ça" un gouvernement, et encore moins un groupe parlementaire) est un agglomérat de parvenus sans états d'âme, soit le type même de créatures cyniques, sans science ni conscience, dont le libéralisme ne peut davantage se passer que le bagne de gardes-chiourmes.

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Cet homme, que le hollandisme a enfanté, est une brute. Sa cour (car on ne peut pas appeler "ça" un gouvernement, et encore moins un groupe parlementaire) est un agglomérat de parvenus sans états d'âme, soit le type même de créatures cyniques, sans science ni conscience, dont le libéralisme ne peut davantage se passer que le bagne de gardes-chiourmes. Car il en faut à tous les niveaux de ce système cannibale pour faire le sale boulot grassement récompensé. Les "viviers" d'entreprises, les antichambres du pouvoir,  regorgent de ces individus ternes et besogneux qui brûlent de faire leurs preuves, de démontrer qu'on peut les charger en toute confiance des plus répugnantes besognes, qu'ils ne faibliront pas, même confrontés à la sueur, au sang et aux larmes. Qu'est-ce qui pourrait bien émouvoir un Gabriel Attal, une Elisabeth Borne, un Olivier Dussopt ? Une salve "maladroite de LBD, (une de plus) ? Un jour, peut-être, des tirs à balles réelles contre une foule en colère ? Pas plus que les accusés de Nuremberg confrontés à leurs crimes, ceux-là non plus ne cilleront pas s'ils devaient "regarder la France dans les yeux", le spectacle insoutenable des petits vieux qui se nourrissent des fins de marché: une aubergine au tiers pourrie, une orange invendable... Et cette ouvrière en Seine Saint-Denis, quarante ans au SMIC, un repas par jour: tartines et café au lait. Vu à la télé. Presque pleuré devant ma télé. J'y pense encore souvent, dix ans plus tard.

Oui, on peut voir, savoir mieux que personne, connaître les chiffres, les suivre au jour le jour dans un cabinet ministériel, et... ne rien ressentir. Toujours la fausse loi des chiffres, la trompeuse évidence de la statistique sont opposés à l'indispensable compassion, au simple devoir de faire bien et même mieux. Faire toujours pire s'appelle dire la vérité aux Français. 

Ces personnes sont peut-être de bons maris, de bonnes épouses, de bons pères ou de bonnes mères. Sans doute aiment-ils leur chien, la musique, les ballades en forêt, peut-être traitent-ils correctement la nounou, le chauffeur ou le jardinier. Mais Emmanuel Macron n'a pas inventé la start-up nation, il l'a juste restylée. Un peu durcie. Renoncé aux faux-semblants. A faire semblant. Le mépris de classe n'est pas une nouveauté, il change simplement dans son expression: celle de la Macronie et consorts n'est rien d'autre que la conviction un peu honteuse quand même d'une caste à l'abri de tout: quand on veut, on peut. Autrement dit, que ceux qui n'ont pas "réussi" n'ont pas été assez agiles, malins, intelligents. Ils n'ont pas su saisir leur chance, mais c'est la vie... 

Depuis que Warren Buffet a déclaré: "c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner", sans que cela n'émeuve la "gauche de gouvernement", le capital ne se contente plus de préserver ses acquis dans sa guerre éternelle contre le monde du travail. Ses représentants et ses serviteurs sont sortis des tranchées, bien secondés par les syndicats réformistes. Toujours plus est le mot d'ordre. On ne grignote plus, on dévore à pleines dents (les acquis sociaux), on en rote de plaisir, on en redemande. Jusqu'où ne pas aller trop loin n'est plus une question: le peuple est battu par... les représentants du peuple. Elus donc légitimes. Et s'il faut tirer, on tirera. Pas de danger: avec Alliance, le gouvernement a ses cosaques.

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