SALEM SID AHMED

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Billet de blog 11 avril 2022

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Place du sous-colonel Fabien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quelques minutes après vingt heures, les (ir)responsables communiste, écologiste et socialiste nous exhortaient à qui mieux mieux à faire barrage à l'extrême droite. Comme prévu... Pourtant, compte tenu de leurs niveaux abyssaux dans les sondages, ils savaient de longue date qu'ils appelleraient à voter pour l'ultra-libéral Macron, et ont donc sciemment trompé leurs électeurs, lesquels ont tout aussi sciemment ouvert un boulevard à ce dernier pour achever le travail entrepris depuis cinq ans. Il n'y avait pas plus de vote caché que de doute sur le binôme qui arriverait en tête. Il est de ce fait d'une clarté aveuglante que le seul but de guerre de ces stratèges cyniques était de faire barrage à... Jean Luc Mélenchon, qui seul à gauche pouvait troubler le scénario annoncé. Et ce pour des motifs affichés aussi grotesques que sa propension à l'imperium, ou sa complaisance supposée à l'égard des dictatures.  Qu'il ait donné tant de gages de son opposition à la dictature implacable du capital sur le travail a pesé de peu de poids dans la balance des intérêts boutiquiers qui tiennent lieu de politique Place du sous-colonel Fabien.

La position prédominante de la FI dans le peuple de gauche (et même un peu au delà), affirmée dès 2012, ne résultait pourtant pas d'un édit de Jean-Luc 1er, mais de la volonté des millions de citoyens qui, par leur vote, avaient déjà sèchement désavoué l'effondrement intellectuel et moral du PCF et du PS. C'est donc cette volonté, cet espoir renaissant des cendres du Hollandisme et des arrangements électoraux contre-nature, que se sont acharnés à briser les trois champions de la démocratie, réduits aujourd'hui à la mendicité pour éviter le naufrage. Nul doute que, bon prince, mais pas désintéressé pour autant, Monsieur Macron ne leur viendra en aide, car il aura besoin, pour un temps du moins, de ces supplétifs si peu regardants sur les clauses du contrat. Comme chacun sait, le président-candidat n'a pas eu besoin de faire campagne: PS-PC-EELV se sont chargés de faire chuter le seul opposant sérieux susceptible de lui faire obstacle. Cela se paiera bien sûr en maroquins pour certains, car une alliance objective n'en est pas moins un pacte d'idées.

Les jours heureux du sous-colonel Fabien, pitoyable ode au consumérisme primaire, auront au final enchanté bien peu de ces malheureux réduits à la malbouffe, qu'on espérait appâter avec des visions de steaks saignants et de grosses bouffes décomplexées. Roussel aura été à la pensée socialiste ce que KFC est à la gastronomie. Peppone a trouvé son Don Camillo, et lui a fait soumission, la faucille de pacotille du premier ayant surtout servi à couper l'herbe sous le pied de Mélenchon.

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